Critique : Covert Affairs 1.02

Le 28 mars 2011 à 21:35  |  ~ 4 minutes de lecture
Après un pilote sympathique quelques défauts, Covert Affairs revient avec un second épisode tout aussi imparfait, confirmant qu'elle est une série plus que jamais en quête d'identité.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 1.02

~ 4 minutes de lecture
Après un pilote sympathique quelques défauts, Covert Affairs revient avec un second épisode tout aussi imparfait, confirmant qu'elle est une série plus que jamais en quête d'identité.
Par sephja

Pitch confiance

Aprés sa première mission réussie, Annie Walker découvre le quotidien des débutants de l'Agence en se retrouvant seule à recueillir les témoignages de civils convaincus de posséder des informations susceptibles d'intéresser la CIA. Pourtant, au milieu des illuminés de la théorie du complot, une jeune mère de famille saura attirer son attention. 

Un univers entre doute et confiance 

Aprés un pilote plutôt irréaliste dans sa description de l'Agence, le retour à la réalité va être dur pour Annie Walker qui se retrouve fréquemment en position de faiblesse durant cet épisode. Toujours accompagné d'un Auggie en bonne forme, elle va découvrir combien la confiance en soi est indispensable dans son métier. Seule et inexpérimentée, à la merci de la moindre erreur, elle découvre brutalement ses faiblesses cachées ainsi que les nombreux dangers qu'elle encourt.

A l'opposé du pilote, Annie semble fréquemment perdue, et apparaît aux yeux de tous comme une novice, surtout lorsqu'elle est confrontée à un agent anglais plus expérimenté, reflet d'un avenir qu'elle n'ose pas envisager. Ce doute s'exprimera au travers d'une courte storyline avec sa soeur (petit rôle pour la formidable Anne Dudek), où son refus d'assumer la moindre responsabilité laisse transparaître ses problèmes d'estime de soi. 

Annie découvrira alors que pour avancer dans son métier, elle sera forcée d'accepter de prendre des initiatives. Au moins pour pouvoir accomplir sa mission. Car ce n'est qu'en suivant son intuition et en se mettant en danger qu'elle retrouvera la force intérieure nécessaire à sa propre survie.

 

Une refonte totale de l'Agence 

Visiblement conscient du ratage complet du pilote sur ce point, les auteurs ont choisi de reprendre tout à zéro en modifiant symboliquement tout le décor et l'ambiance au sein de l'Agence. Loin des scènes bavardes et ennuyeuses du pilote, la relation du couple Campbell est bien plus intéressante, mélange de passion et de lutte politique vraiment convaincante. 

Leurs conversations vont rapidement laisser entrevoir une possible évolution des plus inquiétantes pour le destin d'Annie Walker à travers l'introduction d'un nouveau personnage plutôt réussi et intéressant.

Jay Wilcox (Sendhil Ramamurthy, vraiment très bon) est un personnage en quête de confiance, seul et isolé au milieu d'une équipe dont il ne fait pas partie. A la fois touchant et inquiétant, sa mission consiste à gagner la confiance pour pouvoir mieux surveiller et garder le contrôle sur les agissements de Joan et d'Annie. Encore à l'état embryonnaire dans cet épisode, ce personnage trouble et ambigu a largement le potentiel pour occuper une place importante dans la série. 

 

Une réalisation très décevante 

Avant tout, je tiens à signaler que Felix Alcala est bien connu pour son travail sur Burn Notice, Blue Bloods ou The Good Wife où il a été capable de faire preuve d'une réelle efficacité. Seulement là, on ne peut que s'énerver devant l'absolue médiocrité de son travail, suite ininterrompue de cadrages ratés et d'utilisation de la profondeur de champ désastreuse. Les scènes de combat si réussies dans le pilote sont ici d'une banalité ridicule et l'esthétique plutôt raffinée de la série s'en ressent immédiatement sous l'effet ravageur de choix plus que discutables. 

Heureusement, les comédiens permettent de relever le niveau, mais sans atteindre le niveau de réussite du pilote, la faute à une mise en scène peu inspirée. Là où le second épisode d'une série rattrape fréquemment les errements artistiques du pilote, il est regrettable de voir une telle dégradation dans l'exigence créative. 

Un épisode qui laisse un goût amer 

Difficile de dresser un vrai bilan de cet épisode tant le spectateur que je suis est partagé entre deux émotions bien distinctes. D'un côté, la satisfaction de voir le scénario s'orienter vers un récit d'espionnage à la John Le Carré, privilégiant les personnages et le réalisme à l'esbrouffe inutile au travers d'une intrigue plutôt maline dans son introduction. De l'autre l'énervement d'une réalisation de bas étage au service d'une histoire qui ne se révèlera pas à la hauteur des espoirs placés en elle. 

Covert Affairs cherche encore sa voie, les auteurs essayant visiblement de corriger les erreurs du pilote, oubliant au passage de soigner suffisamment la forme du récit. Reste juste à espérer que les épisodes suivants sauront rectifier le tir, pour amener lentement le show vers une forme plus accomplie.

 

J'ai aimé : 

  • l'évolution du couple du couple Campbell
  • une volonté de réalisme très intéressante 
  • Jai Wilcox, un personnage qui a de l'avenir. 

Je n'ai pas aimé : 

  • la réalisation simplement mauvaise
  • une intrigue qui aurait pû être largement meilleure.
  • des scènes d'action d'une grande banalité

Note : 11 / 20

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