Critique : Covert Affairs 1.04

Le 17 avril 2011 à 16:03  |  ~ 4 minutes de lecture
Episode stand alone qui peine à se montrer original, misant avant tout sur le charme des comédiens. Au programme, les risques du métier d'espion, des personnages bien sentis et une réalisation très décevante.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 1.04

~ 4 minutes de lecture
Episode stand alone qui peine à se montrer original, misant avant tout sur le charme des comédiens. Au programme, les risques du métier d'espion, des personnages bien sentis et une réalisation très décevante.
Par sephja

Pitch panique à l'aéroport

Pour sa nouvelle mission, Annie doit se rendre à Zurich pour un simple échange de mallette avec un agent du Mossad. Hélas, une fois sur place, rien ne se passe comme prévu, un groupe tentant d'intercepter l'échange. Il ne reste plus à Annie qu'à se cacher en attendant son extraction. 

 

Un épisode minimaliste 

 

Après le dépaysement proposé par l'intrigue précédente, Coverts Affairs propose cette fois une mission d'apparence facile, qui va entrainer Annie dans une situation où son inexpérience va clairement jouer contre elle. Obligée de se cacher, elle va devoir apprendre à coexister avec l'agent du Mossad Eyal Lavine (joué par le formidable Oded Fehr, pour tous les nostalgiques de Sleeper Cell, mais j'y reviendrais dans un mois). Parfaitement en phase, les deux comédiens profitent de dialogues malins vraiment bien écrits.

Covert Affairs confirme encore une fois cette capacité à poser très rapidement les enjeux, avec clarté, en utilisant intelligemment Auggie pour fournir des informations nécessaires à la compréhension de l'intrigue. Le récit est très rythmé et joue la carte de la crédibilité en évitant de sombrer dans de fumeuses et inutiles théories du complot. L'objectif est de placer Annie en position de faiblesse, la jeune femme n'ayant quasiment jamais l'occasion de prendre le contrôle des évènements. En insistant sur son statut de rookie, les créateurs essayent avant tout de placer leur série à la hauteur d'Annie, donnant ainsi à la série une humilité qui fait tout son charme.

Car si l'ensemble n'est pas d'une grande originalité, le style du show s'affirme de plus en plus, les auteurs laissant de côté une intrigue fil rouge au profit d'une description des premiers pas de leur héroïne. Piper Perabo est incontestablement le vrai centre de gravité de la série, et elle déploie tout son charme et son talent pour donner suffisamment de crédibilité à l'histoire.

 

Une réalisation à la ramasse 

Si le talent et la savoir-faire d'Allan Kroeker (réalisateur récurrent de Chuck et Bones entre autres) ne fait aucun doute, il est triste de constater combien cet épisode est, de ce point de vue, passablement raté. L'utilisation de la musique est très déplaisante, insistant inutilement avant chaque intervalle publicitaire, donnant à l'ensemble une apparence horriblement kitsch. (sur ce point, je suis d'accord avec Raphyju) 

La séquence d'ouverture, qui aurait pu être un morceau de bravoure à la Brian de Palma, est trop brouillonne, et ne fournit pas le choc qui aurait permis à l'épisode de décoller réellement. Les acteurs n'en sont que plus remarquables de parvenir à donner de la crédibilité à des situations qu'une mise en scène brouillonne peine à mettre en valeur. 

 

Rapport de force à la CIA

Si d'un côté, Annie lutte pour se sortir d'une situation périlleuse, la CIA va connaître aussi un bouleversement d'origine médiatique, une taupe au sein de l'agence fournissant des informations aux journalistes. La lutte de pouvoir va s'intensifier, Joanne se montrant plutôt impuissante devant les choix d'Arthur Campbell, lequel ne s'intéresse pas une seule seconde à la situation d'Annie. Même si l'ensemble est assez juste et permet de voir combien Joanne est isolée au sein de l'agence, il serait de voir la patronne du CDC réduite à l'état de simple marionnette.

Auggie pour sa part va se montrer totalement à son avantage, révélant une noirceur que l'apparence charmante de Christopher Gorham ne laisserait pas deviner. Loin d'être heureux à la CIA, il apparait de plus en plus partagé concernant la politique de l'Agence, ne supportant pas que sa loyauté soit mis en cause. Cette scène de l'interrogatoire apporte une nouvelle dimension plus que salutaire à son personnage, le jeune analyste faisant preuve d'une intensité nouvelle qui lui permet de se rapprocher de Joanne.

 

Un bon divertissement 

Laissant pour l'instant l'intrigue fil rouge au placard, Covert Affairs propose ici un stand alone assez amusant, porté par deux excellents comédiens. Conscient de l'importance d'éviter les récits à tiroirs, les auteurs choisissent la voie du simple divertissement en esquivant élégamment les moindres tentatives d'explication. Cherchant avant tout à placer son héroïne au centre de l'intrigue, le show fait l'impasse sur les enjeux politiques, refusant de donner à tout ceci une autre signification que le simple plaisir du spectateur. 

Dommage que la réalisation ne se montre pas à la hauteur, les décors donnent une vraie impression de pauvreté tout comme l'environnement musical horriblement kitch. De plus, l'absence de certains personnages (Jay Wilcox entre autre) est vraiment regrettable, la série ayant clairement besoin de proposer une intrigue CIA plus riche pour contrebalancer le minimalisme des missions d'Annie 

 

J'aime : 

  • le duo d'espions, vraiment réjouissant 
  • Auggie, plus sombre qu'à l'accoutumée
  • simple, mais efficace

Je n'aime pas : 

  • la musique horripilante
  • la réalisation ratée 
  • des décors très peu réussis

Note: 13 / 20

(68)

L'auteur

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