Pitch Whack-a-mole
Tandis qu'Auggie est chargé du soutien logistique de l'opération Goliath, Annie est envoyé au sein de l'exécutif Américain à la recherche d'une taupe qui fournit des informations à l'étranger. Durant son enquête sur le sénateur Jarvis, Annie va vite découvrir un faisceau de preuves qui la mèneront au sein de son entourage et l'obligeront à révéler des secrets compromettants. La pression augmente brutalement lorsque l'opération d'Auggie et la vie de tous les soldats qui y participent est mise en danger par l'une de ses informations.
L'espionnage au féminin
Sur une base très classique, Covert Affairs va jouer sur sa différence au travers d'une vision très féminine du travail d'espion, Annie privilégiant l'information à l'action en pénétrant le cercle privé des collaborateurs du sénateurs. Dans un univers contrôlé par les femmes, la série propose une belle galerie de personnages variées, entre épouse et maitresse essayant d'affirmer leur autorité sur l' homme pour qui elles travaillent. Le casting est très réussi, Lauren Holly campant un personnage assez étrange, piégé entre la jalousie et l'amour qu'elle ressent encore pour son mari.
Le contrôle va être le thème principal de cet épisode à l'heure où Annie est obligée de prendre ses propres décisions sans le moindre filet de protection. Usant d'un charme maitrisé, Annie se sert de son humanité pour détecter le point faible de ses interlocutrices, Anna Camp incarnant la proie idéale qu'elle va être contrainte de détruire pour le bien de sa mission. Mais là où la plupart des hommes agirait avec la conviction du bien contre la morale, Annie marque sa différence en se battant pour refuser le moindre sacrifice, quitte à se mettre elle-même en danger.
Même si l'ossature de l'épisode est des plus classique, Covert Affairs parvient à faire la différence grâce au talent de Piper Perabo qui apporte un regard nuancé sur un univers féminin fait de manipulation et de trahison. Simple stand alone de luxe, cet épisode va de manière prévisible rebondir sur l'intrigue d'Auggie et trouver une conclusion assez mollassonne sans jamais réussir à surprendre réellement.
Un épisode divertissant qui confirme la capacité du show à renouveler subtilement les vieux classiques sans pour autant oser vraiment sortir des rails. Un divertissement efficace qui mise avant tout sur ses atouts de charme pour faire passer une histoire assez prévisible qui peine à tirer parti de son contexte.
Un équilibre entre vie privée et publique à revoir
Peu mise en avant depuis le début du show, Anne Dudek hérite d'un rôle de plus en plus cliché et peu intéressant où son talent est clairement sous-exploité. Servant à la base à apporter la stabilité personnelle à Annie, sa soeur récupère un embryon de storyline mal pensé qui peine à s'intégrer au sein de l'épisode et vient déséquilibrer l'ensemble du récit. Sans véritable idée, cette partie de l'intrigue ne convainc pas du tout et prouve que le show est encore loin d'avoir trouvé la dynamique idéale.
Entre réel et fiction, Covert Affairs peine à intégrer cette pointe de réalisme qui donne une dimension supplémentaire aux histoires d'espionnages. En plaçant Annie en première ligne, les scénaristes lui imposent de faire un choix et lui font se poser des questions sur sa propre nature, piégée entre ses convictions et son patriotisme. Mais les auteurs peinent à développer sa vie en dehors du travail, les relations avec sa soeur ne suffisant pas à montrer combien son travail influe sur son comportement à l'égard des autres.
Si la mission du jour est très bien maitrisée, la série marque le pas devant une intrigue familiale qui ne parvient pas du tout à trouver une vraie identité malgré un duo de comédienne remarquable. Décevante, cette histoire de doute au sein du mariage est trop cliché pour amener autre chose qu'une indifférence polie, et laisse l'impression inquiétante de ne pas être capable de produire plus que cela. La fiction gagne lentement le combat, rejetant une réalité qui ne dispose d'assez de matière pour pouvoir lutter équitablement.
Une série d'espionnage qui manque de noirceur
A mi-chemin entre l'univers irréaliste d'Alias et le style quasi-naturaliste de Rubicon, Covert Affairs peine à se démarquer, la faute à des auteurs qui bloquent la montée des enjeux nécessaires à ce type d'histoire. A trop vouloir plaire au plus grand nombre, le show oublie de se munir d'une face plus sombre et inquiétante absolument nécessaire à ce type de série. Trop transparent pour être honnête, ces espions manquent cruellement d'ambigüité, ressemblant plus à des fonctionnaires qu'à des agents recrutés sur le volet.
Avec des épisodes peu ambitieux, Covert Affairs commence à décevoir, proposant un divertissement assez bien construit, mais en manque cruel d'originalité. Il ne reste plus qu'à espérer que le personnage mystérieux de Ben Mercer ne vienne rapidement jeter le trouble sur les convictions de l'agent Walker pour l'obliger à prendre de véritables risques, bien au-delà de la simple menace bureaucratique qui pèse ici. Car un vrai espion tire sa force des enjeux auxquels il doit faire face, le final sur Goliath arrivant de ce point de vue trop tardivement pour apporter une force supplémentaire à un scénario du coup assez anodin.
J'aime :
- un univers de femmes crédibles
- un bon duo Piper Perabo - Anna Camp
- un style décontracté plutôt sympathique
Je n'aime pas :
- une histoire qui manque d'enjeu
- une intrigue familiale trop faible
- des espions un peu trop lisses
Note : 12 / 20
Un épisode efficace, mais très inégal et manquant cruellement d'enjeux malgré une scène finale assez captivante et bien pensé. Si la partie mission est convenable, la vie personnelle d'Annie manque cruellement de dynamisme et d'intérêt, reposant beaucoup trop sur les épaules d'Anne Dudek. Un divertissement honnête qui ne fournit rien de plus que le minimum syndical et donne à ses espions de faux air de fonctionnaires passifs.