Critique : Covert Affairs 2.02

Le 23 juin 2011 à 05:26  |  ~ 6 minutes de lecture
Annie Walker débarque à Paris pour un épisode sympathique, plutôt bien construit mais qui commet malgré tout quelques erreurs regrettables. Au programme, Annie Walker au Louvre, le retour d'Eyal et une course-poursuite impressionnante sur les toits parisiens.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 2.02

~ 6 minutes de lecture
Annie Walker débarque à Paris pour un épisode sympathique, plutôt bien construit mais qui commet malgré tout quelques erreurs regrettables. Au programme, Annie Walker au Louvre, le retour d'Eyal et une course-poursuite impressionnante sur les toits parisiens.
Par sephja

Pitch French Touch 

Alors que l'anniversaire d'Annie Walker approche, la jeune femme est envoyée à Paris pour se mettre en contact avec Salma Devrient, secrétaire à l'ambassade syrienne. Après plusieurs journées à apprendre les habitudes de la jeune femme, Annie tente d'établir le contact, mais se fait prendre de vitesse par une vieille connaissance à elle, un agent du Mossad nommé Eyal Lavine (Episode 1.4). 

 

 

 

Le retour au standalone 

Si le pilote avait semblé vouloir poser les bases d'un grand complot au sein de la CIA, cette épisode ramène la série à ce qui lui a toujours bien réussi, soit un épisode en vase clos sous la forme d'une escapade parisienne. Pour une fois, Covert Affairs abandonne ses hideuses incrustations et propose quelques scènes en extérieur filmées dans la Capitale, qui apportent un charme certain à l'épisode. Hélas, en tant que Français ayant vécu à Paris et Epernay (entre autres), je ne peux m'empêcher de ricaner légèrement devant certains clichés qui semblent avoir une vraie résistance.

Mais pour reprendre la remarque de Chuck44 sur The Event, Covert Affairs a la politesse d'échapper aux pires références comme la baguette et le béret. Par contre, notre goujaterie semble devenir un nouveau cliché pas très glorieux, les Français devenant visiblement des symboles d'une certaine persistance du machisme... mais  je m'égare.

Prenant la suite logique de la nouvelle orientation du show, Annie est chargée d'établir un contact avec ce qui pourrait constituer un atout important pour la CIA. Assez originale et plutôt bien pensée, sa technique d'approche prouve que les auteurs sont capables de faire preuve d'une certaine créativité et tentent de soigner leur épisode. Alors que l'intrigue semble s'orienter vers un schéma classique où l'espion gagne la confiance d'un civil en lui sauvant la vie, l'intervention de l'agent du Mossad Eyal Lavine va changer la donne et confirme l'importance de savoir réutiliser les personnages vus auparavant.

Toujours aussi parfait, Oded Fehr va servir de moteur au reste de l'histoire, permettant à l'intrigue de se réorienter vers une chasse à l'homme un peu maladroite et pas totalement crédible. Cette intrigue aura au moins le mérite de confirmer la capacité d'Annie à ne pas lâcher, même quand tout semble définitivement perdu. Dépassant le stade de simple Rookie, elle va gagner le respect d'Eyal et montrer combien elle a réussi à évoluer depuis leur dernière rencontre. Bien structuré, l'épisode ne laisse que peu de temps morts et se révèlerait même très réussi si les intrigues secondaires se montraient à la hauteur.

 

Auggie, Joan au pays des mauvaises idées 

Commençons par Joan, qui hérite pour cet épisode d'une intrigue comique qui, malgré le talent de Kari Matchett, ne fonctionne pas du tout. Cette idée de la placer dans un box de jurés est juste une astuce ridicule pour la tenir à l'écart, et va venir alourdir le récit d'une suite de scènes sans le moindre intérêt. Certes, voir la comédienne se tordre sur sa chaise pour réussir à atteindre son portable peut sembler amusant au premier abord, mais humilier Joan ainsi risque de ne pas être une bonne idée pour la suite de la saison. 

L'idée est clairement de laisser Auggie seul au commandes et le voir incapable de prendre une décision claire et précise pour aider Annie ne semble pas vraiment crédible non plus. Durant ces instants d'indécisions, le scénario s'essouffle et perd son élan alors qu'un agent Anderson sûr de lui et assumant ses choix aurait permis d'apporter une tension dramatique bien plus grande. Il serait bon que Covert Affairs fasse comme son héroïne, optant pour moins d'atermoiements et plus de professionnalisme pour apporter un vrai charisme aux différents personnages du show. 

 

Covert Affairs et l'influence Hitcockienne

Au delà de la simple couleur de cheveux de Piper Perabo -dont l'accent français se révèle charmant- la série possède une grande qualité en puisant fréquemment ses références dans les films d'espionnage du maître du genre. Essayant de ne pas céder aux sirènes du spectaculaire, Covert Affairs tend de plus en plus à priver son héroïne de son arme, choix qui ne peut que s'avérer payant sur le long terme. La structure de l'épisode, se centrant d'abord sur les personnages avant de se déployer avec des enjeux plus importants, rappelle la période anglaise d'Hitchkock, où un simple individu pouvait devenir le centre d'enjeux d'une dimension internationale. 

Seulement, en assassinant la jeune femme, les scénaristes commettent une erreur de taille, car son absence va empêcher l'épisode de fonctionner parfaitement. Annie obtient l'information, mais la méthode pour l'obtenir manque cruellement de crédibilité et ne constitue pas un tournant digne du tic à l'oeil de "Jeune et Innocent" ou du doigt manquant des "39 marches". Hitchcock défendait l'idée que seuls les espions doivent mourir dans ce type d'histoire, et cet épisode constitue la preuve flagrante qu'il avait une fois de plus raison. 

Covert Affairs possède toutes les cartes pour produire des épisodes de qualités, mais s'acharne à commettre des erreurs bêtes qui nuisent à la crédibilité de la série. Dommage, car cette escapade française en forme de cadeau d'anniversaire était loin d'être désagréable.

J'aime :

  •  un bon rythme, du dépaysement, du bon Covert Affairs 
  •  Oded Fehr formidable 
  •  un scénario plutôt bien construit 

 

Je n'aime pas : 

  •  Auggie trop indécis 
  •  toutes les scènes au tribunal, même si elles ne sont pas mauvaises pour autant 
  •  le non respect d'une règle hitchcockienne du film d'espionnage 

 

Note : 12 / 20 

Plutôt sympathique et divertissant, cet épisode aurait largement pu être supérieur avec une prise de risque plus conséquente du point de vue du scénario. La présence d'Eyal est une excellente idée et apporte un vrai plus à une histoire qui ne manque ni de charme, ni de rebondissements, mais s'égare dans des intrigues secondaires poussives.

L'auteur

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