Critique : Covert Affairs 2.16

Le 09 décembre 2011 à 06:45  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode de conclusion assez passable, confirmant une évidence : cette année, les auteurs de Covert Affairs n'avaient rien à raconter.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 2.16

~ 8 minutes de lecture
Un épisode de conclusion assez passable, confirmant une évidence : cette année, les auteurs de Covert Affairs n'avaient rien à raconter.
Par sephja

Vacances à Stockholm 

Annie Walker prend quelques jours de vacances en Suède et, devant le désarroi de sa soeur, choisit de l'emmener avec elle pour lui faire oublier les trahisons de son mari. Une fois sur place, elle se retrouve chargée d'une mission : récupérer une enveloppe pour la donner à l'un de ses contacts tandis que Danièle renoue avec un ami d'enfance. Pendant ce temps, Auggie se propose pour un traitement expérimental qui pourrait lui rendre la vue. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode très moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une intrigue très confuse et sans véritable rebondissement 
  •  un duo vedette qui ne fonctionne pas 
  •  une mise en scène qui fait illusion
  •  un bilan de la saison 2

 

 

Ceci n'est pas un season finale 

Episode particulier dans une série télévisée, un season final marque un tournant dans le récit, une transition d'une thématique à une nouvelle modifiant la plupart du temps la construction du show. Le but est d'offrir un épisode marquant qui doit incarner une certaine ambition et symboliser l'enthousiasme des auteurs pour leur création. Seulement, à force de saccager sa propre mythologie et d'être incapable de donner une identité forte à leur show, les auteurs de Covert Affairs nous offrent un épisode symptomatique de tous les problèmes de la série.

Tout commence comme un récit de vacances, justifiant la présence de Danièle avec Annie pour un périple en Suède visiblement improvisé. Evidemment, le travail va venir interférer avec son séjour en Scandinavie, le tout au travers d'une mission très confuse reposant sur une enveloppe à faire passer d'une main à une autre. Jouant uniquement le rôle d'intermédiaire, Annie ne connait pas les enjeux de sa mission, ni les participants, limitant sa capacité d'action à subir les évènements sans pouvoir en comprendre les différents aspects.

Sans aucun background, ni mythologie sur laquelle s'appuyer, la série nous offre un season finale en forme de stand alone sans envergure, intrigue mollassonne qui ne raconte pas grand-chose au final. La scène de la gare est particulièrement pathétique et confirme le manque de contenu d'une histoire qui mise avant tout sur son duo principal pour se donner un semblant d'envergure.  

 

L'héroïne et le personnage secondaire 

L'intrigue fade et les histoires à Langley ne contenant rien de bien savoureux, les auteurs ont l'idée d'associer les deux soeurs Walker au sein de cette mission, misant sur la complémentarité des actrices. Si les qualités de Piper Perabo et Anne Dudek ne sont pas à remettre en cause, l'alchimie va s'avérer plus que désastreuse, le voyage tournant vite à la lutte de pouvoir entre les deux personnages. Pourtant, l'idée est intéressante, offrant l'occasion à Danièle de découvrir pour de vrai le travail de sa soeur et le danger qu'elle encourt. 

Seulement, plutôt que d'amener un peu d'intensité à l'épisode, son personnage va cumuler les bêtises pour justifier l'avancé d'un scénario qui vide le personnage de son contenu pour en faire un outil. Couteau suisse narratif un rien pathétique, Danièle enclenche les catastrophes et devient vite agaçante, personnage inutile dont on comprend vite qu'il n'apportera rien à l'intrigue. Le manque de conviction et d'enthousiasme des auteurs devient alors flagrant, montrant un manque d'affection pour leurs personnages terriblement agaçant. 

Le duo se réconciliera autour d'un affreux placement produit, mais les deux comédiennes ne parviennent jamais à faire exister leur duo, exemple flagrant du manque de crédibilité de cet épisode. Au final, la série tue avec cet épisode une vraie possibilité de montrer Annie sous un regard nouveau par le biais de celle qui devrait lui être la plus proche, mais semble plus concerné à séduire un jeune Suédois de sa connaissance. Rien ne semble vraiment sincère et crédible dans cet épisode pathétique, symbolisé par cette scène, à l'image de cette scène où la main du cadavre ne montre aucun signe de rigidité. 


 

Deux univers peu exploités

Comme l'épisode n'a rien de très enthousiasmant, je voulais évoquer un point positif de cet épisode et qui lui donne un certain charme, à savoir le choix de tourner certaines scènes au sein de la ville de Stockholm. Quiconque a visité la Suède sait que la lumière y est très particulière, donnant un ton légèrement terne aux couleurs créant du coup une ambiance bien particulière. Le directeur photo fait de ce point de vue un travail remarquable, arrivant à saisir cette nuance que j'ai eue plaisir à retrouver, me ramenant quelques années en arrière (pardon, je m'égare)

Hélas, le séjour ne va pas dépasser le cadre de la carte postale, l'histoire ne possédant pas cette dimension supplémentaire qui fait habituellement la force des season final. De même, l'intrigue dans les bureaux de Langley est terriblement confuse, cherchant avant tout à remettre Jai dans la partie tout en déstabilisant Arthur Campbell par le biais d'une astuce scénaristique grossière. Seulement, ce retour est un non évènement, sa possible arrivée à la tête du DPD ne mettant à aucun moment en péril la situation d'Annie.  

Le scénario raconte alors sans passion, ni intensité dramatique la lutte de pouvoir entre le fils et le père Wilcox, fermant une intrigue lancée à la fin de la saison un et qui fut incontestablement stérile. Je découvre alors combien les personnages me sont devenus lentement indifférents, incapable de comprendre leurs intentions, de m'identifier et de voir apparaître derrière ces petits coups de théâtre le fil d'une véritable histoire.

 

Bilan de la saison deux

Divertissement inoffensif à base d'espionnage, Covert Affairs avait réussi, l'année précédente, malgré quelques maladresses, à poser un univers sympathique et attachant. Jeune espionne, Annie Walker était insouciante, un peu inconsciente, découvrant un métier nouveau ce qui pardonnait le manque de background de ces différentes missions. L'arrivée des Wilcox laissait espérer une évolution vers plus de maturité du show, avec la création de rapport de force au sein de l'agence qui aurait dû permettre de donner un peu plus de force aux missions de l'agent Walker. 

Mais plutôt que d'opter pour un approfondissement de cet univers, les scénaristes ont d'abord donné le change en racontant les efforts d'Annie pour gagner des civils à sa cause. Le charme de l'actrice, l'humanité de son personnage donnaient une première série d'épisodes agréable à suivre, installant les bribes d'une mythologie autour de Jai Wilcox à un rythme intéressant jusqu'à l'épisode 2x05. Là, brutalement, les auteurs ont envoyé aux orties toute la storyline se déroulant à Langley, entrainant la série sur la mauvaise pente jusqu'à ce season final décevant. 

Certains épisodes auront donné le change, succession de stand alone plus ou moins adroit, masquant une ambition qui allait décroissant. Le cas d'Auggie fut le symbole d'une saison ratée, ce personnage n'existant plus vraiment hormis par le biais de storylines poussives et ennuyeuses. Sans mythologie, ni ambition, la saison deux de Covert Affairs se referme sur un changement de voiture qui n'annonce rien de bien excitant pour la saison trois, symbole d'une année qui n'aura servi finalement à rien. 

 

J'aime : 

  •  la photographie est superbe 
  •  la scène dans l'ascenseur entre Jai et Auggie

 

Je n'aime pas : 

  •  un récit sans enthousiasme pour une héroïne assez passive 
  •  l'alchimie entre les deux soeurs qui ne passe pas 
  •  l'intrigue à Langley totalement confuse 
  •  un récit apathique à grosses ficelles 

 

Note : 10 / 20 

Un season pathétique et paresseux qui ne parvient pas à créer un véritable enthousiasme pour les péripéties des deux soeurs Walker. Sans enthousiasme, ni ambition, la série referme la page sur une saison deux qui s'achève comme elle a commencé, ne créant pas de véritable attente pour la saison trois.

 

Pour les remerciements de cette saison deux :

  •  Serie All pour m'avoir laissé faire ces papiers 
  •  tous ceux qui ont suivi la série 
  •  plus personnellement, Virginie pour m'avoir convaincu un jour de regarder Alias. 

Voilà c'est tout pour la saison deux. Je donne rendez-vous en 2012 aux fans de Covert Affairs pour la saison trois.

L'auteur

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