Critique : Covert Affairs 2.14

Le 30 novembre 2011 à 17:32  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode mené sur un faux rythme qui possède malgré tout quelques bonnes idées mal exploitées.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 2.14

~ 7 minutes de lecture
Un épisode mené sur un faux rythme qui possède malgré tout quelques bonnes idées mal exploitées.
Par sephja

Conflit familial 

Arthur Campbell se rend à une prison de haute sécurité après le meurtre de trois agents russe, afin d'interroger un ancien analyste  de la CIA condamnée pour trahison. Il rencontre alors Max Langford et leur courte conversation suffit à le convaincre qu'il est bien l'homme derrière cette série de meurtres malgré l'isolation totale qui est la sienne. Son seul contact vers l'extérieur est sa fille Grace qu'Annie Walker est chargée d'approcher en tant que journaliste.

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une intrigue maladroite et manquant cruellement de mystère 
  •  le revirement d'Annie qui permet de faire du remplissage 
  •  quelques idées intéressantes mal exploitées 
  •  un final assez artificiel 

 

 

Deux soeurs et pas grand-chose à dire 

Après avoir été au centre de l'épisode de mi-saison, la soeur d'Annie se devait de retrouver un peu d'espace, les derniers épisodes ayant totalement délaissés son personnage. Loin d'être convaincant, l'épisode du jour de Covert Affairs va proposer de nombreuses longueurs avec une gestion du rythme du récit assez désastreuse. L'intrigue commençait pourtant bien avec un démarrage particulièrement dynamique et une exposition intéressante, la mission de l'agent Walker se concentrant sur un secret à découvrir, objectif clair et précis assez prometteur.

Pour redonner du sens à la présence de sa soeur, les scénaristes conçoivent l'intrigue autour des deux filles de Max et leur relation avec leur père. Suspect principal en apparence, Grace apparaît comme un personnage inoffensif et innocent, laissant l'impression que les auteurs tentent de brouiller les cartes pour nous obliger à remettre en cause notre jugement et celui d'Annie. Hélas, bien au contraire, la suite de l'intrigue ne va servir qu'à confirmer l'impression initiale sur les différents personnages, n'amenant aucune nuance au sein du récit.

Mais le plus frustrant reste le fameux secret qui sera à peine exploité, les auteurs restant délibérément vague pour masquer leur manque total d'idées. Au final, une intrigue d'espionnage sans rebondissement, avec un climax prévisible et fondée sur une intrigue très mince et peu intéressante. 

 

Un revirement pour rien 

Le seul évènement remarquable de cet épisode arrive à mi-parcours lorsqu'Annie refuse d'obéir aux ordres de Joan, créant une rupture au sein de l'intrigue qui aurait permis de le sortir de cette structure trop prévisible. Seulement, au lieu de miser sur ce point pour établir un lien entre Jai et l'agent Walker (par exemple), les auteurs provoquent une réunion de famille sans grand intérêt, offrant juste un peu plus d'exposition à Anne Dudek. Coupant l'épisode dans son élan, cette cassure va surtout permettre de faire du remplissage ennuyeux dans un épisode qui n'a, en définitive, pas grand-chose à raconter. 

La difficulté à établir de manière convaincante la hiérarchie au sein de l'Agence est un problème récurrent du show, à tel point qu'il est difficile d'en dresser un organigramme précis. En s'opposant à sa supérieure, Annie aurait dû se retrouver en difficulté, offrant l'occasion aux scénaristes de sortir de la routine habituel de la série en confrontant l'agent Walker au doute concernant sa propre carrière. Malheureusement, plutôt que d'explorer ce champ inexploré, les auteurs vont nous offrir une scène de réconciliation ridicule et peu crédible entre elle et Joan, concluant un acte particulièrement inutile de l'épisode.

La parenthèse fermée, Covert Affairs peine à relancer son intrigue, se lançant directement dans un climax particulièrement poussif et très prévisible. Trop haché du point de vue du rythme et vide par son contenu, l'épisode apparaît d'autant plus vain, malgré quelques bonnes idées intéressantes parsemées par endroit.  

 

 

La série des idées orphelines

Si l'épisode est très faible du point de vue de l'écriture et de l'originalité, il possède heureusement quelques bonnes idées qui permettent de contrebalancer la médiocrité du scénario. La première concerne l'ascension de Jai qui trouve dans Auggie un allié de circonstance pour l'épisode, avant d'installer un début de tension entre les deux. Le fils Wilcox prépare son ascension et se montre assez féroce en laissant entrevoir un changement en profondeur au sein de l'organigramme de l'Agence et une première étape dans son conflit contre Joan.

La présence de l'excellent Bruce Davison dans le rôle du méchant méritait bien plus que les trois scènes qui lui sont offertes. Ne maîtrisant jamais la situation, il se montre assez passif durant l'épisode et possédait pourtant le talent pour incarner à merveille ce traitre manipulateur et ambigu. Son absence de confrontation avec l'agent Walker est vraiment regrettable, empêchant les scénaristes de proposer une réflexion intéressante sur les limites de la loyauté, thème qui nécessiterait une noirceur dont le show parait totalement incapable. 

Les idées sont là, mais trop mal exploitées pour donner un épisode digne de ce nom, réduisant la mythologie à quelques répliques parsemées de droite à gauche. Après une reprise satisfaisante, Covert Affairs retombe dans ses travers, nous offrant un final assez pathétique qui ne laisse augurer de bon pour la suite. 

 

L'importance du permis de tuer 

Après une première moitié de saison inégale et globalement décevante, Covert Affairs retombe dans ses travers, nous proposant une intrigue superficielle et maladroite, divertissement peu crédible et maladroit. Tout y est trop prévisible à tel point que cela en devient presque comique, hormis lors du court instant où Annie est sur le point de tuer Bebe, légère scène troublante où le show, avec un peu de courage, avait l'occasion de devenir une vraie série d'espionnage. La preuve que le permis de tuer est un élément indissociable de l'univers des espions, domaine dans lequel Covert Affairs refuse de s'aventurer, préférant fournir un divertissement trop lisse pour être vraiment intéressant. 

En conclusion, un épisode faible, prévisible, qui peine à développer une intrigue du jour qui va se montrer particulièrement pauvre et ennuyeuse. L'histoire sur ses deux soeurs et le parallèle avec la situation personnelle de l'agent Walker ne fonctionne pas, pendant que la série perd l'occasion de se donner la touche de noirceur indispensable pour gagner en maturité. Le pire est de constater que le pitch qui repose sur un langage codé qui ne sera jamais mis en valeur, les scénaristes n'ayant pas la moindre idée sur la nature de ce message.

 

J'aime : 

  •  Bruce Davison très bon 
  •  les cinq premières minutes très bien construites 

 

Je n'aime pas : 

  •  prévisible et fade 
  •  la coupure à la moitié de l'épisode 
  •  l'intrigue personnelle entre Annie et sa soeur 
  •  la réaction de Joan au refus d'Annie d'obéir aux ordres 

 

Note : 09 / 20 

Malgré quelques bonnes idées, un divertissement poussif et beaucoup trop prévisible pour intéresser réellement, la faute à une tendance au remplissage assez flagrante. A force de se refuser à toute forme de noirceur, Covert Affairs devient une série sans âme, répétant perpétuellement le même schéma sans le moindre enthousiasme. 

L'auteur

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