Critique : Covert Affairs 2.15

Le 18 décembre 2011 à 13:51  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode de remplissage peu crédible et totalement absurde, sauvé par un duo de comédiens principaux convaincants.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 2.15

~ 7 minutes de lecture
Un épisode de remplissage peu crédible et totalement absurde, sauvé par un duo de comédiens principaux convaincants.
Par sephja

MI-6 et agent double 

Annie Walker s'apprête à se rendre au Smithonian lorsqu'elle est interceptée par Kenneth Martin, un homme mystérieux qui va se présenter comme un agent du MI-6 cherchant à la recruter pour pouvoir pénétrer au sein du musée. Son intérêt se porte sur un restaurateur du penseur de Rodin qui serait au centre d'activités louches et illégales. L'information va intriguer la CIA, Joan poussant Annie à accepter son offre sans dévoiler sa véritable identité. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une intrigue stand alone peu crédible et assez pauvre 
  •  des comédiens qui sauvent l'épisode, en particulier Tony Curran 
  •  des intrigues secondaires sans aucune saveur 
  •  un final qui n'entraîne pas d'enthousiasme 

 

 

Une inversion des rôles peu crédible 

Pour cet avant-dernier épisode de la saison, Covert Affairs joue avec le principe de l'inversion en retournant le concept habituel des intrigues, Annie étant approchée par un agent du MI-6 qui veut la recruter, ignorant tout de sa vraie identité. L'idée est saugrenue, bizarre, assez mal vendue, mais possède le mérite d'être originale dans une deuxième année qui n'aura que rarement joué avec les effets de surprise. L'agent britannique va alors attirer l'attention de la CIA, tout en offrant l'occasion pour l'agent Walker de passer de l'autre côté du miroir. 

Hélas, ce changement de position ne va pas amener de grande remise en cause morale, Annie ne risquant finalement pas grand-chose dans la première moitié de l'épisode. Loin d'amener un début de conclusion sur le thème choisi cette saison de la conversion, cet épisode apparaît comme un stand alone peu crédible, voire même assez nonchalant dans son premier acte. Le background, toujours aussi flou, ne permet pas de construire une histoire suffisamment précise pour être crédible, fournissant au final un divertissement assez faible où les intrigues secondaires bouche-trou se succèdent. 

Empêtrée dans une absence de mythologie pesante, Covert Affairs nous offre un scénario fourre-tout assez passable, sauvé par des comédiens qui apportent un peu d'humanité à une histoire fréquemment invraisemblable. Une confirmation de l'impasse créative dans laquelle se trouve une équipe scénaristique qui ne parvient plus à créer l'illusion du possible.

 

Des comédiens qui sauvent la mise 

La scène la plus représentative de l'épisode est clairement celle où Annie est enfermée dans le coffre d'une voiture avec Kenneth, emmenés tous les deux dans le but de les éliminer. Le plan d'évasion est totalement aberrant, leur assassin laissant les clés de la voiture sur le contact pour aller ouvrir le coffre où ils se trouvent... on se surprend alors à sourire devant une telle absurdité. Sourire, mais pas rire, car le duo Piper Perabo - Tony Curran est vraiment attachant, les deux comédiens parvenant à faire passer la pilule d'un scénario abracadabrant et trop prévisible. 

Personnage singulier et touchant, Kenneth Martin devient l'enjeu d'un épisode, inversant le rapport de départ pour donner la position de force à Annie Walker. Ce changement va donner une vraie impulsion à un épisode sans cela assez fade, haché par des intrigues secondaires très lentes et inutiles. Certes, l'histoire du fils d'un milieu social peu aisé qui tente d'atteindre les sommets du MI-6 appuie un peu trop sur la corde sensible pour convaincre, mais permet de construire un climax à peu près correct. 

Devant la pauvreté du scénario, les comédiens sauvent la mise en montrant assez de conviction pour nous faire croire à cette histoire particulièrement invraisemblable. Une qualité d'interprétation qui laisse autant de regrets concernant le niveau lamentable d'une intrigue à peine développée.

 

 

Des intrigues secondaires pathétiques

Je m'excuse d'avance pour le ton un peu particulier de cette part de la critique, mais il est difficile de décrire le niveau abyssal de néant atteint par Covert Affairs dans cet épisode. Le prix revient évidemment à Auggie qui se sépare avec sa petite-amie, offrant l'occasion idéale de remettre le prix du remplissage de l'année aux scénaristes. Le bilan de cette intrigue romantique est sympathique à faire : nada, le néant total, hormis la confirmation que le personnage de Christopher Gorham ne sert strictement plus à rien, les missions n'ayant plus aucun background à décrire. 

La scène romantique d'Auggie est lente et ennuyeuse, les comédiens parvenant grâce à leur talent à éviter l'ennui total. Mais la palme de l'inutilité va revenir à Jai Wilcox qui, pour prouver une nouvelle fois sa compétence à son père, monte une opération secrète sans l'accord des Campbell. Le projet, sans aucun rapport avec l'intrigue principale, échoue lamentablement, offrant seulement l'occasion à Arthur Campbell de rassoir sa stature de chef. Enfermé dans un bureau vide qui ressemble à un placard, Sendhil Ramamurthy peut préparer ses valises tant son personnage est devenu transparent. 

Finalement, ces deux sous-intrigues résument bien toute la mythologie de Covert Affairs, à savoir le néant d'une bande d'auteurs qui lancent des idées en l'air, sans jamais les développer. Nul doute que le retour du beau-frère d'Annie ne servira au final qu'à vendre des bonbons visiblement très populaires dans les shows USA cette année (voir Psych). 


Plus qu'un épisode pour mettre fin au massacre 

Certes, je suis par nature un amateur de séries d'espionnages et entre autre, j'avais beaucoup apprécié la saison un de Covert Affairs. Mais en toute objectivité, la douleur n'est que plus grande de voir ce que le show est devenu, n'arrivant même plus à fournir un divertissement correct. A court d'idées, les scénaristes s'acharnent à faire illusion, essayant de conclure cette saison qui fut plus souvent décevante qu'enthousiasmante. Alors que le dernier épisode se rapproche, la bande-annonce ne laisse que peu d'espoir sur l'avenir d'une série qui semble condamnée à la médiocrité

Au final, un épisode décevant, confirmant la mauvaise pente sur laquelle se trouve la série, sauvée uniquement par une direction artistique et des comédiens qui font illusion. Pour éviter de m'énerver un peu plus contre ce scénario ridicule, je me limiterais à saluer la performance de Tony Curran, qui parvient à rendre son personnage assez attachant pour donner un enjeu à cet épisode. Mais au vu de la qualité des interprètes, on ne peut que se désoler devant l'indigence et l'absence d'enjeu de cette histoire qui ne parvient pas à aller au-delà de son concept de départ. 

 

J'aime : 

  •  Tony Curran est très bon
  •  la direction artistique convenable
  •  le casting qui fait de son mieux 

 

Je n'aime pas : 

  •  le scénario est très mauvais 
  •  les invraisemblances flagrantes 
  •  le méchant du jour totalement raté 
  •  les intrigues secondaires sans aucun intérêt 
  •  l'absence de profondeur de l'intrigue 
  •  une idée de départ très mauvaise 

 

Note : 08 / 20 

Un épisode qui repose sur la qualité de son casting et une direction artistique agréable, mais paye le prix d'un scénario totalement raté et fréquemment absurde. Du grand n'importe quoi, manichéen au possible, reposant sur un scénario volontairement vague pour cacher son absence totale de contenu. A oublier.

L'auteur

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