Critique : Covert Affairs 2.04

Le 01 juillet 2011 à 14:09  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode sympathique construit sur le principe classique où un innocent accusé à tort doit s'enfuir. Non content d'être menacé par des meurtriers, il doit aussi prouver sa bonne fois. Au programme, Piper Perabo toujours aussi formidable et Ignacio Serrichio en insupportable casse-pied pour une histoire vraiment charmante.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 2.04

~ 5 minutes de lecture
Episode sympathique construit sur le principe classique où un innocent accusé à tort doit s'enfuir. Non content d'être menacé par des meurtriers, il doit aussi prouver sa bonne fois. Au programme, Piper Perabo toujours aussi formidable et Ignacio Serrichio en insupportable casse-pied pour une histoire vraiment charmante.
Par sephja

Pitch young and innocent 

Annie Walker est chargée par le bureau d'escorter l'agent Italien Carlo Reni jusqu'en Argentine où il servira de monnaie d'échange dans un marché avec les Italiens. Seulement l'échange ne se passe pas du tout comme prévu, un meurtrier se présentant sur les lieux à la place du comité d'accueil. Annie est donc contrainte de s'enfuir avec le jeune journaliste qui va s'avérer être au centre d'une affaire bien plus compliquée qu'il n'y paraît. 

 

 

Un divertissement qui confirme une certaine fascination pour Hitchcock

Figure classique de la période anglaise du maître du suspens, ce récit d'espionnage dit "de fuite" va nous donner un épisode plutôt réussi qui va devoir beaucoup à la bonne alchimie de son couple vedette. Annie Walker est contrainte à fuir dans la pampa argentine, menotte au poignet, sans arme ni soutien,  pour sauver un homme dont elle ignore tout, hormis son caractère latin très prononcé. Le duo Piper Perabo - Ignacio Serricchio fonctionne parfaitement, l'acteur argentin arrivant à se montrer pénible tout en demeurant particulièrement attachant.

Entre l'Emmerdeur de Weber (avec Brel et Ventura, bien sûr) et Jeune et Innocent d'Hitchcock, les créateurs trouvent un compromis qui affaiblit l'intrigue, mais permet de donner un divertissement agréable et sympathique. Car si Annie résiste un temps au charme du bel hidalgo, elle va petit à petit céder du terrain, laissant le jeune journaliste devenir plus qu'un simple colis à livrer. L'intrigue politique prendra alors toute sa dimension, montrant une Joan Campbell active et toujours aussi convaincue de la nécessité de se battre pour la sécurité de ses agents avant tout.

Si l'ensemble reste assez mince, les paysages argentins, le talent de son duo vedette et une utilisation plus mesurée des incrustations donnent un certain charme à cette épisode qui renoue avec la qualité des stand-alone de l'année dernière. Un divertissement efficace et intelligent qui permet aussi d'introduire un nouveau personnage interprété par Benito Martinez (The Shield) dont le rôle devrait s'avérer central dans les épisodes à venir. 

 

 

 

Du mouvement à Langley 

Assez frustrante de ce point de vue depuis le début de saison, Covert Affairs n'a pas su encore bâtir une mythologie à la hauteur de ses ambitions. Cet épisode semble marquer un virage en commençant à placer chaque personnage comme les pièces d'un échiquier, preuve que les scénaristes ont bien une idée derrière la tête. En séparant Auggie d'Annie par le biais d'une promotion, la série prend un risque qui semble calculé, laissant la sensation agréable d'une vrai maîtrise du récit.

Norman Morrill (ancien scénariste de The Cleaner) propose un épisode efficace et bien rythmé qui laisse peu de secondes de répit, rappelant beaucoup les intrigues d'espionnage du siècle dernier. L'utilisation des deux représentants italiens et argentins s'avère être une bonne idée, permettant à Joan de gérer la dimension politique du récit avec efficacité. En déplaçant Auggie, les scénaristes tentent avant tout de créer une passerelle entre la dimension politique du récit et celle du terrain, où seules comptent la conviction et la confiance d'Annie Walker, qui s'affirme de plus en plus.. 

Mais si cet épisode s'avère très agréable à suivre, Covert Affairs reste très loin du compte avec un final peu ambitieux qui se justifie par la volonté de donner une scène marquante à Benito Martinez . Dommage que les auteurs se soient montrés peu inspirés pour les méchants, le tueur à leurs trousses s'avérant peu charismatique et trop prévisible. 

 

Une espionne est née : le style Annie Walker 

Si la première saison fut celle des premiers pas, à la fois hésitants et maladroits, cette deuxième année confirme que Piper Perabo possède les épaules assez larges pour tenir le show sans s'épuiser Entre froideur hitchcockienne et  nature chaleureuse et passionnée, Annie trouve son style à elle, se montrant particulièrement à l'aise dans ses capacités d'improvisation. Loin de l'esprit perfectionniste et terriblement coincé de Sydney Bristow, Annie incarne un agent à visage humain, moins charismatique par certains aspects, mais aussi plus proche du spectateur. 

Annie ne fait pas de politique car son domaine de travail est l'humain avant tout, c'est-à-dire les sentiments comme la confiance, surtout dans la parole donnée. La présence de Joan au dessus d'elle lui permet d'opérer avec la conviction d'agir pour le mieux, le sacrifice de ses agents ne faisant pas partie du discours de Miss Campbell. Tout en proposant des intrigues au format assez classique, Chris Ord et Matt Corman dressent le portrait d'une espionne moderne, travaillant sans se soucier des jeux du pouvoir.

Annie Walker est une espionne avant tout qui sait la différence entre le bien et le mal, contrairement à des héroïnes torturées comme celle d'Alias. Et c'est ce qui fait tout son charme.

 

J'aime :

  •  un couple vedette très attachant 
  •  un récit sympathique et divertissant 
  •  une mythologie qui finit de s'assembler
  •  l'arrivée de Benito Martinez pour un rôle récurrent 

 

Je n'aime pas : 

  •  quelques incrustations encore ratées 
  •  des enjeux politiques trop accessoires
  •  un final un peu décevant 

 

Note : 13 / 20

Episode sympathique porté par un duo efficace, Covert Affairs confirme sa passion pour les histoires d'espionnage classique, où un innocent victime d'une conspiration doit prouver son innocence. L'aspect mythologique reste timide, mais commence à montrer des signes d'une ambition bienvenue. En léger progrès, mais toujours inférieur à mes attentes. 

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...

Derniers articles sur la saison

Critique : Covert Affairs 2.15

Un épisode de remplissage peu crédible et totalement absurde, sauvé par un duo de comédiens principaux convaincants.

Critique : Covert Affairs 2.16

Un épisode de conclusion assez passable, confirmant une évidence : cette année, les auteurs de Covert Affairs n'avaient rien à raconter.

Critique : Covert Affairs 2.14

Un épisode mené sur un faux rythme qui possède malgré tout quelques bonnes idées mal exploitées.