Critique : Covert Affairs 2.08

Le 28 juillet 2011 à 07:41  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode qui confirme le virage du show de l'espionnage à l'hommage bête pour les action movie. Au programme, Annie fait de l'escalade, Joan ne sert presque à rien et Ben n'est plus que l'ombre de lui-même.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 2.08

~ 5 minutes de lecture
Episode qui confirme le virage du show de l'espionnage à l'hommage bête pour les action movie. Au programme, Annie fait de l'escalade, Joan ne sert presque à rien et Ben n'est plus que l'ombre de lui-même.
Par sephja

Pitch prise d'otage à Mexico 

Au Mexique l'équipe dirigeante de GGE, une entreprise spécialisée dans l'exploitation pétrolière est prise en otage par un groupe éco-terroriste dirigé par Pablo Delgado. Seulement, ils ignorent que l'un des otages est un agent de la CIA infiltré qui parvient, avant de se faire dérober son portable, à envoyer un message d'urgence à Langley. Annie est alors envoyée avec Joan et Ben Mercer pour résoudre la situation au plus vite comme une équipe de télévision. 

 

 

Un épisode invraisemblable qui aligne les clichés 

Dès le commencement, la série semble vouloir s'inspirer de Die Hard, confirmant la nouvelle orientation du show vers une fascination pour les action movie. Si le principe de départ reste assez plaisant, l'épisode va manquer cruellement de rythme, ne donnant que peu l'occasion de s'enthousiasmer pour toute cette histoire. Soyons même sincère, la tristesse qui entoure cette saison de Covert Affairs fait que je suis sûrement trop indulgent envers ce show qui perd lentement son âme dans une succession de scènes invraisemblables.

La couverture des trois agents est à elle seule aberrante, mauvaise excuse trouvée par les scénaristes pour justifier la présence de Walker avec Joan et Ben. Totalement vidé de son mystère, Mercer n'est plus que l'ombre de lui-même tout comme cette série qui semble de plus en plus marcher sur la tête. Les scènes d'action restent quand même efficaces, mais horriblement prévisibles avec un gestion du temps particulièrement mystérieuse. Pour exemple, il faut autant de temps aux méchants pour descendre d'un gratte-ciel que les deux héros pour le gravir à mains nues (ascension inutile soit dit en passant)

Bref, du n'importe quoi déplaisant et prétentieux d'un show qui a définitivement perdu le peu de crédibilité qu'il lui restait, gâchant tout son potentiel par l'abandon des référents hitchcockiens pour un nouvel univers clairement décérébré. 

 

La confiance perdue et ses conséquences

Au vu de la déception que représente cet épisode, je vais parler à la première personne car je suis sûr que d'autres que moi trouveront un intérêt à ce grand cirque pathétique. Série qui m'avait séduite par son approche légère et sympathique de l'univers de l'espionnage, Covert Affairs avait déjà mis à mal ma confiance dans la capacités de ses auteurs à produire des histoires d'espionnage à la hauteur de mes désirs. Mais là, faute est de constater qu'il n'est plus question d'espionnage, juste de résoudre des situations par la méthode la plus spectaculaire possible, en faisant fi de la vraisemblance. 

La semaine dernière, ma confiance dans la série, déjà ébréchée par quelques épisodes médiocres, a définitivement disparu, me coupant définitivement de l'univers du show. Car il n'y a rien de pire que la déception, j'en viens à regarder l'épisode comme un zombie de plus en plus las, incapable de voir encore les quelques qualités qui demeurent. La confiance perdue, comme une rupture brutale dans notre lien avec l'univers imaginaire d'une série, ne peut pas être reconstruit et signe l'impossibilité d'entrer à nouveau à l'intérieur de l'intrigue. 

Covert Affairs s'est fini la semaine dernière pour moi, car seule la présence de Georges Itzin a motivé mon visionnage de la semaine pour un mythologie qui sent l'occasion ratée. Comme Annie seule devant Ben, la magie a disparu, laissant place à une terrible amertume, celle du spectateur qui sait qu'une page se tourne et que le temps est venu d'aller voir ailleurs. Je poursuivrais les critiques cette saison par dévouement, mais sachez pour le peu qui me lisent que mon jugement sera forcément faussé par l'ampleur de ma déception. 

 

Une mythologie comme un acte manqué 

En annonçant le retour de Henry Wilcox aux affaires, les scénaristes semblaient annoncer un peu de mouvement au sein de la CIA, mais ne fourniront finalement que du remplissage sans grand intérêt. Trop tardif et pas assez ambitieux, le retour des Wilcox ne sert qu'à rappeler combien la série semble de moins en moins capable de prendre le moindre risque. Sa discussion avec Arthur Campbell est totalement inutile, servant à nous resservir l'argument habituel de "l'union fait la force" de son couple avec Joan, visiblement insubmersible. 

L'univers de Covert Affairs est un monde où les gentils l'ont emporté, réduisant à néant le pouvoir de nuisance des vilains, où les messages politiques ne cachent qu'un vérité matérialiste, celle de la lâcheté de ceux qui veulent tirer profit du système. Certes, il ne s'agit pas de souligner l'idéologie douteuse de Covert Affairs, mais de montrer les raisons de mon lent désamour pour ce show. Car je pense que les histoires d'espionnages ont besoin de personnages qui croit en leurs valeurs et qui sont convaincus d'agir pour le bien contre le juste. 

Un personnage comme Arvin Sloane d'Alias n'aurait pas sa place dans Covert Affairs, une série où la voie du héros est devenu une ligne droite sans embûche. Et ça, c'est impardonnable. 

 

J'aime : 

  •  les comédiens sont plutôt bons 
  •  les cascades surprenantes 

 

Je n'aime pas : 

  •  le scénario est lamentable et bourré de clichés. 
  •  les invraisemblances trop nombreuses 
  •  une histoire invraisemblable écrite pour faire une jolie bande-annonce 
  •  une mythologie gadget et bouche-trou 
  •  Ben Mercer qui n'est que l'ombre de lui-même 
  •  Covert Affairs n'est plus une série d'espionnage 

 

Note : 06 / 20 

Episode décevant qui confirme la lente descente aux enfers du show qui n'a visiblement plus grand chose à raconter, hormis fournir assez de scènes d'actions pour remplir la bande-annonce de la semaine. Reste juste des acteurs qui font de leur mieux, mais ne peuvent pas empêcher le naufrage Déplaisant.

L'auteur

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