Un nouveau départ
Alors qu'Annie doit s'habituer à vivre loin de sa soeur, sa réputation au sein de la CIA s'effrite après la perte d'un document important à Venise. Joan lui offre un jour de repos qui va lui permettre de faire la connaissance de Xavier, un chef basque assez séduisant qui va se montrer plutôt intéressé par elle. Seulement, Joan va lui apprendre le lendemain qu'il est aussi un ancien membre de l'ETA qui possèderait encore des connexions avec le groupe de séparatiste. Ce flirt d'un jour devient alors sa nouvelle mission.
Résumé de la critique
Un épisode divertissant que l'on peut détailler ainsi :
- un épisode qui prend le temps de montrer une héroïne en position de faiblesse
- un divertissement suffisamment crédible
- Annie Walker, deux faces d'une même personne
- un épisode qui replace Jai Wilcox au centre de l'Agence
Le renouveau d'Annie Walker
Après une saison estivale décevante, Covert Affairs revient avec une Annie Walker qui doit sortir de sa routine habituelle et apprendre à vivre loin de la présence de sa soeur. L'héroïne perd ses repères et découvre lors d'une course poursuite effrénée dans les rues de Venise qu'elle n'est pas infaillible, assistant impuissante à son échec. Ce manque de maîtrise et de contrôle sur son existence va lui faire perdre sa confiance, poussant Joan à lui accorder du temps libre pour travailler sur elle-même.
En prenant le temps de suivre son héroïne loin des histoires d'espionnage, Covert Affairs parvient à nous faire renaître l'attachement du spectateur envers Annie. Un héros en pleine déroute est toujours intéressant à suivre, le quotidien se chargeant de montrer ses failles, avant que la destinée ne tourne, la poussant à la rencontre d'un séduisant restaurateur basque intéressant de prés la CIA. Entre romance et intrigue d'espionnage, la série de USA réussit sa rentrée par le biais d'une intrigue certes peu crédible, mais vraiment divertissante.
La suite se déroule assez simplement, sans surprise, mais sans ennui non plus, jusqu'à une scène finale esthétiquement très réussie, donnant au final un épisode léger et élégant pour un retour réussi.
Le niveau de crédibilité nécessaire
En tant que série d'espionnage, Covert Affairs aura beaucoup souffert durant la période estivale d'un manque conséquent de crédibilité, fournissant des missions clés en main sans le moindre background. Souvent agaçante, cette tendance à la facilité narrative privait les épisodes d'un véritable enjeu éthique sur la question du bien et du mal, donnant une suite d'épisode vide et agaçant. Heureusement, cet épisode est le parfait contre-exemple, les auteurs apportant un vrai soin dans le contenu de l'histoire autour de Xavier et Annie.
C'est sur ce point que le show surprend dans le bon sens avec cette reprise, nous offrant un divertissement intelligent qui crée un parallèle juste entre la mission d'Annie et sa situation personnelle. La vraie force d'un héros réside finalement dans ce lien perpétuel entre la vie privée et sa mission (voir 24), idée parfaitement comprise par les scénaristes dans cet épisode. Evidemment, les ficelles sont assez grosses et l'ensemble reste très artificiel, mais Covert Affairs renoue avec ce qui me plaisait à l'origine, à savoir un goût pour les histoires d'espionnages minimalistes.
Bien supérieur à la saison estivale, ce retour renoue avec le charme du début de saison, offrant un bel approfondissement du caractère de son héroïne. L'occasion de me réconcilier avec une série que j'avais quitté fâchée en Août, avec la bonne surprise de retrouver une Annie Walker fidèle à elle-même.
Les deux visages d'Annie Walker
En tant qu'héroïne du show, Annie fut beaucoup accompagnée à ses débuts, donnant une dimension minime aux différents dangers qui se présentaient à elle. Avec cette première scène réussie à Venise, la série marque une évolution importante en soulignant le fait que désormais Annie agit sans couverture. Si son succès reste avant tout celui de l'agence, le moindre échec est le sien et remet en cause sa position au sein de celle-ci. Seulement, si les succès renforce l'Agent Walker, les échecs frappent directement Annie en plein coeur.
Avec Xavier, les auteurs ont l'occasion de brosser un portrait juste d'Annie, jeune femme assez introvertie qui vit au gré des rencontres et d'une passion évidente pour l'exotisme et les différentes cultures. Attentive, elle possède une vraie capacité d'empathie, partageant les expériences des autres grâce à une curiosité insatiable. Personnage chaleureux et touchant, elle pousse les autres à faire preuve de sincérité, personnalité attachante qui forme avec Auggie un couple toujours aussi irrésistible (la scène où Christopher Gorham se cache les yeux est remarquable d'humour).
Mais une fois qu'elle devient espionne, elle sort de la contemplation et devient plus dynamique, essayant de garder la main mise sur la destinée. La scène où elle dévoile ce deuxième visage à Xavier est une vraie réussite, surtout lorsqu'il frappe le mur derrière elle pour marquer son humeur. Annie passe alors de l'un à l'autre, comprenant que sa dualité, qui apparaît pour sa soeur comme une contradiction, n'est pas facile à admettre et justifie sa réaction envers elle.
Les Wilcox envahissent la CIA
Déception de ce début de saison, la mythologie de Covert Affairs aura beaucoup déçu durant la période estivale, les auteurs semblant incapable de construire un arc digne de ce nom au sein de l'agence. Pourtant, la fin de la saison un avait installé le duo remarquable des Wilcox, entre un père manipulateur et un fils assez ambigu en proie à un fort conflit intérieur. Visiblement en rupture avec son père, Jay décide d'aller tout balancer sur lui, menaçant de révéler ses plus sombres secrets, entraînant un changement majeur dans leurs relations.
Même si tout cela reste encore assez vague, la talent de Georges Itzin et Sendhil Ramamurthy permet d'offrir un embryon d'intrigue assez prometteur. En conclusion, un retour satisfaisant pour Covert Affairs, offrant un divertissement agréable et maîtrisé malgré l'apparente simplicité de l'intrigue du jour. Un épisode qui permet de refaire connaissance avec Annie Walker, espionne désormais sans-filet et de retrouver avec plaisir la série au meilleur de sa forme.
J'aime :
- un divertissement simple et efficace
- un scénario intelligemment construit
- un beau portrait d'Annie Walker au travers de deux scènes remarquables
- la direction artistique impeccable
Je n'aime pas :
- quelques passages peu crédibles
- Une histoire autour des Wilcox encore assez floue
Note : 13 / 20
Retour gagnant pour Covert Affairs qui efface le mauvais souvenir d'une saison estivale ratée au profit d'une intrigue simple et efficace. Un divertissement efficace qui n'évite pas certaines invraisemblances, mais dresse un portrait réussi et attachant d'Annie Walker. Un nouveau départ plutôt prometteur.