L’introduction d’un compagnon est toujours une étape importante dans Doctor Who. Ce serait un euphémisme de dire que des compagnes telles qu'Amy, River ou Clara ont influencé le cours de la série durant leur run : elles ont littéralement dicté la direction du show ! Que l’expérience fût bonne ou pas, il est temps de passer à autre chose. Après deux intermèdes de Noël plus ou moins réussis, Doctor Who est de retour après un an et demi de pause et lance un mini-reboot comme on n’en avait plus eu depuis The Bells of Saint John, voire même depuis The Eleventh Hour, le premier épisode de Matt Smith. Que vaut donc notre pilote ?
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Bill Potts
La grosse caractéristique de l’épisode, c’est bien sûr l’introduction du personnage de Bill Potts, la nouvelle assistante de Twelve. Après une scène d’introduction proche du malaise télévisuel, où l’on se demande si le scénariste n’a pas voulu trouver le moyen le plus forcé de l’histoire pour marquer le fait que Bill soit le premier compagnon ouvertement gay de la série (reconnaissant même dans son dialogue que cela n’a aucun rapport avec l’intrigue et que Bill "espérait que ça allait déboucher sur quelque chose" – ou est-ce le scénariste qui parle ?), Bill arrive à nous charmer immédiatement ensuite. Son personnage est rafraîchissant, on sent qu’elle a tout à fait le profil d’une compagne, étant très curieuse, optimiste, avide de découvertes. C’est d’ailleurs pour ces raisons que le Docteur s’intéresse à elle – et c’est la première fois depuis Martha que c’est dans ce sens-là que la rencontre se fait, et non pas la compagne qui s’impose au Docteur !
"This is the most exciting thing that's ever happened to me in my life. The only exciting thing !"
Pearl Mackie est également charmante, elle fait parfois preuve de subtilités dans son jeu qui corrige certaines lignes maladroites du script (le passage où elle cite une phrase de sa mère même si elle ne l’a jamais connue sonne assez faux sur le papier, mais Pearl Mackie adopte une retenue et un regard qui fait marcher la scène – cf. image juste au-dessus). L’alchimie avec Peter Capaldi est immédiatement présente et la dynamique professeur/étudiante avec le Docteur fonctionne très bien. Sans être aussi brillante ou originale que le concept "ami imaginaire" pour Amelia Pond ou celui de "fille impossible" pour Clara Oswald, l’idée de laisser passer plusieurs mois dans la relation entre Twelve et Bill est ingénieuse et permet déjà d’instaurer une relation de confiance.
Toute la suite de l’épisode se déroule, bien sûr, comme une introduction pas à pas à l’univers de la série. Si vous connaissez des amis qui n’ont jamais vu Doctor Who, c’est le bon moment pour leur faire découvrir cette pépite de série par cet épisode ! Tout le passage de la découverte du TARDIS est excellent ; Moffat se plaît à détourner certaines étapes obligatoires du show et nous avait déjà offert une parodie de scène de découverte du TARDIS d’anthologie dans The Husbands of River Song. Pour le baptême du TARDIS de Bill, la caméra de Laurence Gough et le travail sur la lumière lorsque l’étudiante entre pour la première fois à l’intérieur est particulièrement belle à voir (cf. image plus bas). La réalisation de l’épisode au sens large était plutôt bonne dans l’ensemble ; elle instaure en tout cas une ambiance qui se distingue de l’ère précédente, même si on n’atteint pas les niveaux de l’ère Eleven (ma découverte de TARDIS préférée reste visuellement celle de The Snowmen).
La dernière originalité de Bill, c’est qu’elle a déjà conscience de certains éléments de science-fiction. Après une Clara qui ne savait même pas se servir du wifi, ça fait du bien ! Ce petit trait de personnalité lui ajoute directement une étiquette de compagne moderne, en phase avec son époque, et donne lieu à de nombreux petits passages comiques, sans pour autant retirer à son émerveillement face à la découverte des éléments clés du show.
"Look, I know you know lots of stuff about, well, basically everything, but do you know any sci-fi ?"
En dépit de toutes ces originalités, Bill reste une compagne plutôt classique. The Pilot en dresse néanmoins un portrait assez fouillé et complexe. Bill mène une vie qu’elle aime bien mais qui la rend parfois malheureuse, Bill a un passé intéressant et souffre du fait de ne pas avoir connu sa mère biologique, Bill semble proche de sa mère d’adoption mais ne lui a toujours pas dit qu’elle est gay, Bill sert des frites mais aspire à étudier à l’université, Bill pose plein de questions mais a un sens du détail qui se détache de l’ordinaire tout en restant réaliste, Bill est assez peureuse sur les bords mais très curieuse… En un seul épisode, on peut dessiner un portrait plus complet sur elle que sur n’importe quelle autre compagne du show au même stade ! Et tant mieux car, si j’ose dire, il n’est pas dit qu’elle reste aussi longtemps que les autres dans la série.
On pourrait arguer qu’elle reste la jeune londonienne classique qui voyage avec le Docteur. Seulement, même si elle rentre beaucoup dans le modèle des compagnes typiques, il est indéniable qu’après les compagnons d’Eleven et de Twelve, une compagne un peu classique ne fait pas de mal, bien au contraire ! Ces dernières années, les personnages "normaux" étaient plus devenus l’exception que la règle, ce qui permettait des histoires peut-être plus riches et originales, mais qui n’était pas un modèle viable à long terme pour une série de cette envergure. De toute façon, Doctor Who est un show cyclique, il était inévitable de retourner à quelque chose de plus simple au bout d’un moment, et il serait stupide de le condamner. Surtout quand un personnage est aussi bien et aussi vite caractérisé et qu’il présente en plus certains traits originaux. Il faut laisser respirer les caractéristiques phares du show parfois, et avoir de simples aventures avec une simple compagne. La banalité apparente de Bill est ainsi paradoxalement rafraîchissante et permet déjà d’entrevoir de nombreuses facettes de son personnage. Bienvenue dans le TARDIS, Bill Potts, tu es déjà acceptée !
Le pilote de Doctor Who ?
L'autre vocation de l’épisode, c’est de relancer la série sur des bases simples et saines. Le scénario du jour, simple et pas très original mais efficace, est ainsi typiquement le reflet de cet état d’esprit.
Avec quelques bonnes idées recyclées, Steven Moffat s’amuse assez facilement et ne se casse pas trop la tête pour sa menace extra-terrestre du jour. On imagine une créature à la The Waters on Mars (tremper quelqu’un de la tête au pied, c’est pas cher à faire !), on lui donne une voix menaçante et on lui fait répéter ce qu’un autre personnage lui dit à la Midnight (des éléments qui ne seront jamais expliqués), on prend un élément de la vie réelle qu’on va transformer en menace (très grosse caractéristique de Moffat) : les flaques d’eau, on ajoute une histoire de fuite de carburant intelligent provenant d’un vaisseau spatial qui cherche un pilote avec l’envie de voir le monde pour décoller (exactement comme dans The Lodger !), s’ensuit une petite course poursuite à travers l’univers (The Chase). Le tour est joué, vous avez un scénario ! C’est du recyclage plutôt bien fait car les inspirations sont très nombreuses et qu’il y a quelques nouvelles idées sympathiques, comme le "faux-reflet". Mais concrètement, on est en présence d’une flaque magique qui voyage dans le temps et qui est au fond gentille, ce qui rétrospectivement rend incohérente son attitude menaçante – oui, on pourra toujours arguer que c’est juste une "façon de communiquer", mais cela a été clairement fait dans le but de nous tromper de façon un peu malhonnête.
Un des très bons passages visuels et dialogues de l’épisode : le cours du Docteur sur la linéarité du temps, discours classique chez Moffat (The Girl in the Fireplace, Blink…).
L’idée que la créature ne soit pas véritablement méchante et qu’elle était juste guidée par l’amour – du moins, on nous laisse le doute – est cependant plutôt originale. Avant la saison 8, il n’y avait jamais eu un seul épisode de la série sans ennemi à affronter, c’est dire à quel point il y a encore du potentiel à ce niveau-là. Et il y a un joli parallèle assez subtil de l’histoire du jour avec la série et les personnages, comme souvent avec Moffat : l’entité veut partir loin, faire découvrir l’univers à un passager qui s’avère être Bill, et lui montrer les merveilles de l’univers malgré le danger qu’elle représente. La métaphore est cependant un peu bancale et n’est d’ailleurs jamais rendue explicite, ce qui ne nous incite pas vraiment à creuser. Le scénario du jour est volontairement sacrifié pour un développement des personnages. Cela reste un deal honorable, d’autant que la menace alien n’a jamais une place très importante dans les épisodes d’introduction de compagnon, ce qui est compréhensible. Le scénario est d’ailleurs habilement modelé en ce sens : par exemple, la deuxième partie de l’épisode permet de justifier de multiples déplacements du TARDIS afin de faire voir à Bill tout ce qu’il y a à voir dehors. Un procédé qui n’est pas sans rappeler The Bells of Saint John, quand Eleven avait fait bouger le TARDIS dans un avion en crash puis le lendemain matin, histoire de montrer à Clara le B.A-BA du voyage spatio-temporel. Là encore, le recyclage est plutôt malin et il faut vraiment être un fan hardcore qui connaît tous les épisodes par coeur (hem hem) pour le voir, mais la trame est belle et bien la même, et on ne peut pas en vouloir à Moffat puisqu’elle fonctionne très bien.
La vidéo d’introduction de Pearl Mackie est d’ailleurs habilement intégrée au récit de l’épisode et permet de faire figurer les cultissimes Daleks, complétant encore plus la dimension "pilote pour néophyte" de l’épisode.
Enfin, il me reste tout juste quelques lignes avant que cette critique ne devienne officiellement trop longue, pour aborder le fil rouge, un gros point positif de l’épisode. Le coffre-fort que garde le Docteur depuis cinquante ans m’intrigue énormément. Très différent des fils rouges habituellement ultra voyants des saisons de Steven Moffat, cette intrigue est plutôt discrète, intégrée à l’histoire sobrement au milieu de l’épisode. Elle ne risque pas d’apparaître à chaque épisode de la saison, mais peut resurgir à tout moment (le Docteur a dit qu’il recevra un message sur son papier psychique si quelque chose cloche, ce n’est pas anodin).
Ce fil rouge est une idée de mystère jamais vue dans le show à ma connaissance. Même si on en sait pour le moment très peu, on peut émettre l’hypothèse raisonnable que le coffre-fort a quelque chose à voir avec Gallifrey ou les Seigneurs du Temps (il en a le look). Contient-il un objet que le Docteur veut éloigner des Seigneurs du Temps ? Une arme ? Quelqu’un de dangereux, façon Pandorica ? (Missy, peut-être ?) Parler de tous ces éléments me semble limite hors-propos tant l’épisode qu’on vient de voir est hors de la continuité habituelle du show. Tout ce que l’on sait, c’est que le Docteur garde un oeil dessus depuis cinquante ans et que cela peut potentiellement intéresser d’autres créatures de l’univers (comme la flaque de l’épisode).
The Pilot relance la série avec de nouvelles bases solides, à travers une histoire certes un peu faible, mais qui est un prétexte pour présenter la nouvelle compagne Bill Potts, déjà prometteuse. Le plaisir de retrouver Doctor Who sous une autre forme est une sensation toujours inégalée !
J’ai aimé :
- Bill, joli mélange de compagne traditionnelle et de modernité.
- Le fait que l’épisode soit un mini-reboot du show et une sorte de tutoriel pour de nouveaux spectateurs.
- Une réalisation à l’image de l’épisode : simple mais efficace, pas hyper originale mais différente, donc rafraîchissante dans la série.
- Jolie bande son, elle aussi assez rafraîchissante, même si comme toujours avec Doctor Who elle est très intrusive dans les scènes.
- Quelques détails très bien placés dans l’épisode qui apportent un petit plus – j’en parle dans le Coin du Fan plus bas.
- Sans déconner, Peter Capaldi est vraiment excellent, quel dommage qu’il parte déjà !
Je n’ai pas aimé :
- Scénario du jour simpliste et pas tout à fait cohérent rétrospectivement.
- De légers bouts de dialogues forcés ou pas naturels.
- Nardole (cf. plus bas).
Ma Note : 14/20.
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Bonus : le Coin du Fan
Même si The Pilot ne détrônera pas The Magician’s Apprentice de la saison précédente comme le premiere le plus référencé de l’histoire de la série, il comporte tout de même bon nombre de clins d’œil pour le fan averti, même si bien sûr la nature de l’épisode fait qu’une personne n’ayant jamais vu la série pourra sans problème tout comprendre.
- Cela n’a échappé à aucun fan, des photos de River (sa femme) et Susan (sa petite-fille) sont disposées sur le bureau pour aider le Docteur à avoir quelques bons souvenirs durant ses années sur Terre. De multiples tournevis soniques d’anciens Docteurs, une statue de corbeau, un buste de Beethoven et son air à la guitare sont également tous présents.
- Bill mentionne l’incohérence des initiales "TARDIS" qui n’ont du sens qu'en anglais alors que le Docteur vient d’ailleurs. La réponse, on l’a dans la série classique : c’est en fait Susan, passionnée par l’histoire des humains, qui a inventé le mot à partir des initiales de la phrase "Time And Relative Dimension In Space", répétée plusieurs fois dans l’épisode.
- Ma référence préférée : lorsque le Docteur pense à effacer la mémoire de Bill, cette dernière lui fait changer d’avis en lui disant d’imaginer ce que ça ferait si quelqu’un lui faisait ça à lui. Le Docteur laisse alors Bill partir. Tout cela faisant bien évidemment référence aux événements de la fin de Hell Bent avec le double-effacement de mémoire. À ce moment, le thème de Clara se fait même entendre (Murray Gold, ce génie !). Ce n’est pas la seule référence musicale de l’épisode : lors du plan où Bill découvre l’intérieur du TARDIS et où la console centrale s’illumine, une variante du thème "A Mad Man With a Box" (le thème du Onzième Docteur) est jouée !
- Le titre original de l’épisode, "A Star in Her Eye", était lui aussi un titre à double-sens : il faisait référence aux yeux vairons d’Heather qui sont un indice dans le mystère de la flaque de l’épisode, et dans un sens plus imagé, à la découverte de l’univers par Bill.
- Petit hommage à William Hartnell : la pancarte "Out of Order" sur le TARDIS est exactement identique à celle laissée par le premier Docteur dans l’épisode The War Machines. Ce n’est pas la plus grande référence à William Hartnell, cela dit. Le diminutif de William étant… Bill. Cela vous paraît anodin ? Et si je vous disais que la femme de William Hartnell s’appelait… Heather, tout comme le crush de Bill dans cet épisode (que nous serons peut-être amenés à revoir) ?
- L’excellente explication du "c’est plus grand à l’intérieur !" avec les deux boîtes que Nardole fait brièvement à Bill provient d’un dialogue de l’épisode classique The Robots of Death, histoire très appréciée des fans. Le quatrième Docteur tentait à l’époque de l’expliquer à sa compagne, Leela :
Leela : So, explain to me how this Tardis is larger on the inside than the out.
Doctor : Hmm ? All right, I'll show you. It's because insides and outsides are not in the same dimension. (The Doctor gets two boxes from a cupboard.) Which box is larger ?
Leela : That one.
Doctor (he leaves the larger box on the console then goes over to Leela with the other) : Now which one is larger ?
Leela : The same one.
Doctor : But it looks smaller.
Leela : Well, that's because it's further away.
Doctor : Exactly. If you could keep exactly that distance away and have it here, the large one would fit inside the small one.
Leela : That's silly.
Doctor : That's transdimensional engineering, a key Time Lord discovery.
- Autre référence à l’ère du quatrième Docteur : le peuple affrontant les Daleks n’est autre que les Movellans, ennemis dernièrement vus dans Destiny of the Daleks, la dernière histoire de Four. Ils ne sont pas particulièrement mémorables.
Bonus 2 : le Coin du Nardole
J’en ai pour l’instant autant parlé dans ma critique que Nardole avait d’utilité dans l’épisode (c’est-à-dire : pas du tout). Attention, je vais donc faire un peu mon hater – et ce sera sans doute la seule fois où je parlerai sérieusement de Nardole cette saison.
Nardole, c’est l’élément inconnu de cette nouvelle saison 10 qui se veut fraîche et attractive.
Nardole, c’est le vestige d’une ancienne ère du show mais le témoin d’une nouvelle direction "fun" de la série.
Nardole suit le Docteur comme un toutou mais part à droite quand ce dernier part à gauche, lolilol, c’est comme dans les cartoons.
Nardole répète les phrases du Docteur et ajoute en changeant de tonalité de voix à chaque réplique : "I don’t like thaaat".
Nardole évite les tirs des Daleks parce qu’il est trop fort ce Nardole ! Mais sinon il évite l’action, quand même, ce n’est qu’un simple androïde (qui va aux toilettes et laisse de mauvaises odeurs…).
Nardole connaît tellement bien le Docteur par cœur (c’est vrai qu’ils ont fait au moins deux aventures ensemble, c’est ouf !!! Rose, Sarah Jane, Amy et Clara n’ont qu’à aller se rhabiller !!!) qu’il peut faire de jolies phrases sur le Docteur. Phrases qui font tout sauf naturelles : "the Doctor never notices the tears" – ouais, même si plus tôt dans l’épisode, le Docteur voit immédiatement les problèmes de cœur de Bill et lui demande ce qui ne va pas, puis veut s’assurer de son bonheur en allant prendre des photos de sa maman et en les lui offrant (très belle scène par ailleurs). Cette phrase, c’est une pathétique tentative de rendre Nardole attachant et de faire une punchline gratuite au passage, c’est le naturel de Moffat qui continue de transparaître (la recherche constante de la punchline) et qui sonne faux par rapport au reste de l’épisode.
En bref, Nardole, c’est quelque chose d’inutile. Prévu pour être relégué au second plan pendant les premiers épisodes de la saison le temps d’introduire Bill – une sage décision qui va néanmoins aggraver le problème du "mais qu’est-ce qu’il fout là ??" pendant encore un temps – Nardole n’est qu’une pièce rapportée à la saison et va probablement plomber cette dernière (oui oui). La seule bonne solution aurait été de le virer de la série, ou bien au moins de centrer vraiment le Noël sur lui afin de donner à son personnage un peu de fondement AVANT la saison. Maintenant, les autres scénaristes devront juste assumer cette erreur de Steven, aveuglé par le talent comique de Matt Lucas (alors qu’il n’y a vraiment pas de quoi, soit dit en passant, son jeu faisant même partie des choses qui rendent le personnage insupportable à mes yeux). Les "comic reliefs", personnages purement là pour la blague, ça marche bien dans la série (j’adore Strax). Mais pas H24.
Nardoleusement vôtre, rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles aventures !