Critique : Doctor Who (2005) 6.08

Le 31 août 2011 à 18:14  |  ~ 7 minutes de lecture
Bon, cette fois c’est confirmé, Steven Moffat est totalement timbré. Dans cet épisode se succèdent cercles de culture, nazis, humains miniatures, robots changeurs de forme, copine tarée, bananes pistolets et autres joyeusetés. Et en plus de ça, on en profite pour nous balancer tout un tas de réponses sur River et sa relation avec le Docteur.

Critique : Doctor Who (2005) 6.08

~ 7 minutes de lecture
Bon, cette fois c’est confirmé, Steven Moffat est totalement timbré. Dans cet épisode se succèdent cercles de culture, nazis, humains miniatures, robots changeurs de forme, copine tarée, bananes pistolets et autres joyeusetés. Et en plus de ça, on en profite pour nous balancer tout un tas de réponses sur River et sa relation avec le Docteur.
Par Gouloudrouioul

Alors, puisqu’il faut bien commencer quelque part, parlons de l’introduction. Long plan sur de jolis brins de blé (dont on se doit de profiter car ce sera le seul moment calme de l’épisode), puis c’est parti. Rory, Amy et le Docteur se retrouvent donc une énième fois, sauf qu’ils sont cette fois-ci rejoints par une amie d’enfance des deux mariés. Il s’agit de Mels bien sûr.

 

Time travel


On n’en a jamais entendu parler, ni de près, ni de loin, mais apparemment il s’agirait bel et bien d’une personne très importante pour Rory et Amy. Inutile de vous dire que j’ai tiré un peu la gueule quand j’ai vu le flashback vite agencé à la suite du générique pour nous expliquer la présence de Mels dans la vie du duo. Cela faisait très cheveu sur la soupe / impro de dernière minute /  idée inopportune (rayez la mention inutile). Alors est-ce que c’était le but ? Est-ce que Moffat aurait fait exprès de la faire apparaître aussi brusquement pour que l'on ne se doute de rien ?
Toujours est-il que grâce à son apparition très soudaine, je n’ai absolument pas vu venir la révélation sur son identité. Je ne sais pas si cela excuse une mise en place aussi maladroite ; sans doute en effet y'avait il un meilleur moyen de l'introduire au spectateur. Mais j’aurais vite vu venir la chose si on nous avait présenté Mels en saison 5, voire en début de saison 6. A partir de là je pense que Big M a opté pour la meilleure solution en introduisant Mels directement dans l’épisode où son identité est dévoilée.

Du reste, énormément de réponses sont apportées par rapport à River. C’est d’ailleurs très étonnant qu’une telle quantité d’information soit déversée comme ça, sans préavis. On sait désormais quelles ont été toutes ses transformations, pourquoi elle ne pouvait plus se régénérer, pourquoi elle est devenue archéologue. Toutes les pièces du puzzle semblent s’assembler avec logique, montrant que Moffat maitrisait bel et bien son scénario depuis le départ. Certaines réponses auraient tout de même mérité un peu plus de clarté. J’ai mal à la tête rien qu’à essayer de comprendre comment fonctionnent les lignes de temps entre le Docteur et River. On nous a dit qu’elles étaient inversées… Elles ne le semblent plus tant que ça, le Docteur basculant entre les versions jeunes et âgées de River sans problème.

M’est avis que ce qu’on croyait être ceci ressemble plus à cela.

Si jamais un jour quelqu’un comprend comment ça fonctionne au niveau temporel, je lui fais un gros câlin.
En tout cas ce petit jeu avec le temps me plaît de plus en plus. Le fait que River soit la fille de Rory et Amy offre des situations excellentes. Cette histoire peut vraiment donner quelque chose de très bon par la suite, particulièrement dans le final.

Un épisode très riche en information donc, mais qui est également bourré d’humour. Les robots-justiciers-transformers sont vraiment excellents. Encore une idée originale de Moffat à laquelle j’adhère complètement. Les petits ouvriers qui travaillent à l’intérieur de la machine sont plutôt attachants, mais ceux qui m'ont arraché de vrais éclats de rire, ce sont les robots défenseurs. Très british dans leurs répliques, ils me feraient presque penser à GLaDOS dans le jeu vidéo Portal, et à sa façon froide et décalée de prononcer des sentences mortelles.



« Welcome. You are unauthorised, your death will now be implemanted. Remain calm while your life is extracted »


"Shut up Hitler !"


Hitler n’apparaît que secondaire, enfermé dans un placard dès le premier tiers de l’épisode par Rory (Rory qui par ailleurs profite de la présence d’Hitler pour se déchaîner au niveau des répliques, prouvant une fois de plus que son personnage a un énorme potentiel). Ce qui s’annonçait alors comme étant la trame principale devient totalement secondaire et laisse place à une intrigue dans laquelle se mélange un peu tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi), avec en toile de fond l’Allemagne nazie.

On pourrait certes regretter que le contexte historique ne soit pas plus développé, mais cela s'avère être au final le défaut de Moffat dans cette saison 6, qui ne prend jamais le temps d’aller au fond de ses idées et de les creuser en profondeur. Etrangement pourtant, ce défaut peut ici passer comme étant une qualité : il y a tellement d’idées différentes que l’épisode en devient foisonnant et délicieux à regarder. Je n’ai pas eu cette sensation de « survol » que j’avais eu lors du 6.07 par exemple, car l'épisode enchaîne les concepts en tout genre sans laisser aucun répit. On peut donc espérer qu'un autre showrunner revienne sur cette période plus tard et plus en détail, sans que le propos ne soit gâché par la folie créatrice de Big M.

Heureusement, tout n’est pas uniquement délirant. Ce serait en effet dommage pour un tel épisode, où la mythologie n’a jamais été aussi importante. L’agonie du docteur apporte donc son lot de tension et de dramaturgie, même si l’issue est malheureusement connue d’avance. Cela nous permet quelques éclaircissement sur la relation Docteur / River, mais cela amène également le Docteur à se souvenir de ses anciens compagnons. J’ai beaucoup aimé cette scène, elle prouve que ses vieilles compagnes de voyages n’ont pas été totalement oubliées comme cela semblait être le cas en début de saison 5.

On pourrait néanmoins reprocher le fait que l’on s’attarde un peu trop sur l’empoisonnement du Docteur, rendant quelques séquences trop longues et trop chargées en émotion, alors que le spectateur sait très bien qu’il ne va pas mourir. Cependant je pense que certaines scènes n’étaient pas anodines. J’ai par exemple le pressentiment qu’on réentendra parler du costard cravate et de la canne sonique en  fin de saison, tellement ce détour dans l'intrigue semblait étrange.


Un feu d’artifice. Voilà à quoi ressemblait cet épisode pour moi. Une vaste explosion qui part dans tous les sens, totalement aléatoirement, mais avec une telle force et une telle vigueur qu’on est forcé d’y croire. On sent que Moffat s’est éclaté à écrire tellement les idées sont abondantes, les répliques hilarantes et les situations décalées. Mais c’est également un très bon épisode de lancement, qui répond quasiment à la majorité des mystères lancés en mi saison dernière tout en ouvrant d’autres pistes pour le final, notamment au niveau des Silences et de cette énigmatique Première Question.

 

J'ai aimé :

  •  Tout ce qui concerne River
  •  Revoir les anciennes compagnes du Docteur
  •  Les répliques et situations marrantes
  •  Le rythme effréné

 

J'ai moins aimé :

  •  Peut être une trop grande abondance d'idées dans un même épisode
  •  Le manque de clarté sur certaines réponses données


15/20

L'auteur

Commentaires

Avatar Gouloudrouioul
Gouloudrouioul
Ouais ça se tient. Mais dans ce cas là il faudrait vraiment que Moffat fasse un épisode qui remette un peu tout ça au clair, parce que je suis sûr que je suis pas le seul à m'y perdre. Et puis surtout, le fait de ne pas s'expliquer lui permet de faire n'importe quoi au niveau temporel, et ça c'est la porte ouverte aux énormes facilités... Je crois que je vais essayer de faire un big graphique pour le final.

Avatar Tan
Tan
Un bonne critique (bien que je ne partage pas ton enthousiasme). Mais je tient a te faire remarquer une chose goulou: le principe même du cahier bleu nous dit que ton premier graphique est faux. En effet, à quoi bon noter tout ce qui leur est arrivé puisque tout l'histoire vécue par l'un est un spoiler pour l'autre? Au lieu de ça, ils sont obligés d'utiliser le cahier pour pouvoir se situer dans leurs time-lines respectives, justement parce qu'elles ne sont pas simples et qu'ils peuvent arriver n'importe ou dans la vie de l'autre.

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La vie est pleine de surprise. Par exemple jusqu’à hier, j’étais absolument certain que ma cuisinière avait quatre feux de taille différente, or il s’avère que deux d’entre eux sont de taille identique. Vous vous imaginez mon extrême étonnement face à ce coup de théâtre que me réservait le destin. Et bien là c’est la même chose : je me mets à considérer la saison 6 d’une manière bien différente depuis quelques épisodes. Je la croyais parfaite, elle s’avère en fait bien moins maitrisée que ce que je pensais, surtout lorsqu’on la compare à cet épisode.