Le spin-off reprend exactement là où le final de la saison 1 de Stranger Things avait laissé Eleven : dans l'autre monde. Elle va donc devoir retrouver les siens et tenter de survivre dans cet univers parallèle, qui réserve bien des surprises...
Les showrunners de Stranger Things ne s'en sont jamais cachés : ils s'inspirent de la pop culture des années 80 en construisant leur série comme un hommage. La saison 1 renvoyait explicitement aux Goonies et à l'œuvre de Carpenter. La saison 2 assumera d'ailleurs d'avantage ce clin d'œil avec la présence de Sean Astin au casting. Pour ce nouvel opus, les frères Duffer ont évidemment vu Twilight Zone et la série de Spielberg, Amazing Stories. Les mondes parallèles étant une part majeure de la culture SF, il était normal que le show s'y attarde un peu.
Eleven se rend compte que les choses tournent mal
C'est une Eleven dotée de cheveux qu'on retrouve en plan d'ouverture. Le pilote est suffisamment malin et bien filmé pour parvenir à nous faire croire pendant un court instant qu'il s'agit d'un flashback. On suivrait alors une Eleven avant les événements de la série mère. Mais rapidement, on constate que quelque chose cloche dans ce monde utopique. En effet, le monde à l'envers semble réaliser un par un les rêves de la jeune adolescente. Des parents aimants, une bande d'amis solide et tous ses profs qui la félicitent... Tout est fait pour la gar
der captive, jusqu'à répéter à l'infini cette journée parfaite, comme dans "Un jour sans fin" (la référence est même explicite). Mais l'adolescente comprend peu à peu de quoi il en retourne et essaye de s'échapper. Après une première partie assez calme, l'utopie glisse doucement vers la dystopie. On retrouve alors certains aspects du "monde à l'envers".
C'est l'autre point intéressant de ce pilote : la découverte en creux de ce "Upside Down World", qui n'était apparu que par instants dans la saison 1 de Stranger Things, et était laissé en suspens après les événements du season-finale. En suivant la journée d’Eleven dans cette boucle temporelle, on essaye de comprendre les règles de ce drôle de monde. Si pour l'instant les choses restent un peu floues, quelques éléments sont distillés çà et là : il y aurait un chef (une organisation ?) qui contrôlerait le monde et qui semblerait vouloir utiliser les pouvoirs d’Elfe pour un projet de plus grande envergure. Peut-être que cette organisation a un lien avec le scientifique en charge du laboratoire dans Stranger Things ?
L'envoûtante banlieue américaine tente de garder Eleven
Si les quarante premières minutes offrent peu de surprise (mais rien de désagréable !), le finish laissera le plus sceptique des spectateurs sur le cul. On avait en effet parfois reproché l'absence de gros twist en fin de saison 1 de Stranger Things. Les deux showrunners ont semble-t-il entendu le message, et nous offrent ici une extraordinaire révélation ‒ que je ne spoilerai pas ici ‒ qui redéfinit non seulement le personnage d'Eleven, mais aussi certains des moments-clefs de la première saison. La suite, et vite !
Un épisode qui repose tout entier sur ses cinq dernières minutes de folie (et qui sera sûrement apprécié pour cela) et qui fait un peu oublier la relative faiblesse du reste. Ça ira pour cette fois, mais attention, le syndrome The Walking Dead n'est pas loin !
J'ai aimé :
- Cette annonce surprise de Netflix
- La référence maligne à l'épisode Inferno de Doctor Who, qui traitait justement des mondes parallèles
- Le casting, toujours un atout chez les frères Duffer
- Un twist vraiment renversant !
- Merci le binge watching qui nous permet d'enchaîner rapidement après cette révélation
Je n'ai pas aimé :
- Le syndrome Netflix : y aura-t-il assez de contenu pour huit épisodes ?
- Une première partie sympathique mais un peu monotone
- Beaucoup de teasing. Un peu trop ?
Ma note : 15/20.