Critique : Flash Forward 1.01

Le 07 octobre 2009 à 00:00  |  ~ 7 minutes de lecture
Après un tel tapage promotionnel, il était normal de s'attendre à un pilote qui soit au moins à la hauteur des ambitions de la série qu'il introduit. Mission accomplie?
Par Scarch

Critique : Flash Forward 1.01

~ 7 minutes de lecture
Après un tel tapage promotionnel, il était normal de s'attendre à un pilote qui soit au moins à la hauteur des ambitions de la série qu'il introduit. Mission accomplie?
Par Scarch

Black out

 

Pour revenir rapidement sur l'histoire, l'humanité toute entière est plongée dans un black out (en gros, perd conscience) pendant exactement 2 minutes et 17 secondes. On peut imaginer qu'un avion dans lequel le pilote s'endort ne va pas se piloter tout seul, et que ceci est tout autant vrai pour une voiture. En conséquence, la terre toute entière se retrouve sens dessus dessous au terme de ces deux minutes et des poussières, et pourtant, ce n'est pas son plus gros soucis. En effet, tout le monde (sauf quelques personnes pour qui c'est encore plus inquiétant) a eu une vision de sa vie 6 mois dans le futur, et peut ainsi dire où il sera, ce qu'il ressentira, ce qu'il verra. Tout ceci suscite bien entendu de nombreuses questions quant à la véracité de ces visions dans un premier temps, mais aussi et surtout quant aux raisons de tout ceci, et a ou aux "auteur" de tout ce foutoir.

L'histoire est donc on ne peut plus captivante tant elle soulève d'interrogations. On peut aussi saluer l'originalité du concept, le choix de la narration fort adapté et plaisant, sur lequel nous reviendrons plus tard dans cette critique. On ne parlera volontairement pas du casting tant il semble juste, mais vu le nombre de stars à l'affiche, on pouvait légitimement s'y attendre. Reste donc à savoir si une bonne histoire originale et un bon casting suffisent à faire une bonne série.

 

 

Du pognon

On voit de l'argent sur chaque scène. Les effets spéciaux auxquels on est en droit de s'attendre dans ce type de série ont clairement fait un bond en avant. Tout semble réel, mis à part peut être parfois le fait que l'on "aperçoive" quelques images de synthèses mais rien de réellement choquant. Autant au niveau des moyens mis en œuvre pour rendre une rue entière dévastée, que pour les petits détails qui font mouche sur chaque scène, la volonté d'en mettre plein les yeux est évidente. Le budget est donc là mais on a l'habitude, avec les pilotes de série, de s'attendre à quelque chose un rang au dessus du reste. Ceci dit, il faut rendre au réalisateur et aux responsables des effets spéciaux ce qui leurs reviennent: Flashforward remplit son rôle de Blockbuster du petit écran et on ne va certainement pas s'en plaindre.

Tant qu'on est dans le visuel, j'ai trouvé le cadrage, le montage et la photographie de toute beauté, si je puis me permettre. Le montage est nerveux quand il faut et j'irais même jusqu'à dire parfait tant il colle à l'action et au rythme qu'on veut lui attribuer. On a droit à quelques forts jolis plans qui ne sont pas tous dus aux effets spéciaux numériques, mais simplement à une bonne maitrise de la photographie et du cadrage. Si la série continue dans ce domaine là, on aura droit à un spectacle agréable à regarder, en plus d'être intéressant et intriguant.

 

 

C'est pas l'histoire d'un mec...

Le black out a lieu au bout de seulement neuf minutes. Bien entendu, pendant ce cours laps de temps, on n'a pas vraiment de quoi connaitre ne serait-ce qu'un seul protagoniste. C'est un choix de narration qui me plait vraiment beaucoup. Aucun personnage n'est clairement mis sur le devant de la scène, et on ne connait des protagonistes que leurs visages, parfois leurs noms ou leurs métiers. Ici, la star, c'est clairement le black-out qui intervient, comme dit précédemment, très tôt dans l'épisode. Cela m'a fait penser au choix de narration de Lost, qui pose d'abord la situation, pour revenir ensuite sur les "héros" de l'action, ce qui permet de laisser les questions quant à leurs rôles en suspens, et de revenir à volonté sur tel ou tel élément inhérent à tel évènement. Là encore, Flashforward fait mouche: en ajoutant au procédé narratif un rythme rapide, on reste captivé par le spectacle sans regarder sa montre pendant 42 minutes.

Malgré les faibles informations que l'on a sur les personnages, la plupart d'entre eux semblent attachants et leurs histoires sont bien posées. Il faut tout de même saluer le fait qu'on arrive à nous poser une histoire qui suscite beaucoup de questions, une situation mondiale catastrophique et beaucoup de personnages auxquels on est déjà familier en seulement 42 minutes, chose que certaines séries n'arrivent pas à faire en plusieurs épisodes, voire en une saison entière. Ici, je regarderai le prochain épisode en connaissant déjà la plupart des protagonistes, et en étant déjà en terrain connu. Pas de fioritures, beaucoup d'informations brutes, tout en utilisant une narration originale et en respectant l'œil du spectateur avide de jolies images, c'était une gageure qui est on ne peut mieux remplie.

 

 

Questions et philosophie.


Je pense que Flashforward va générer une grosse communauté de fanboys. Tout d'abord parce que l'on laisse le spectateur avec des informations et des indices importants dès le premier épisode, et parce que la mythologie de la série, bien que très mystérieuse, est d'ores et déjà palpable. Pourtant ce ne sont pas les questions qui manquent, mais à la fin de l'épisode j'avais cette impression, que je n'ai que devant les bonnes séries, que j'ai eu pile ce que j'attendais: du spectacle, des indices, des mystère, et tout un tas de question que la série semble parfaitement maitrisé. Je ne pense pas abuser des superlatifs, même si cette critique en est remplie, mais Flashforward a pris le risque de nous avouer ses ambitions, et son pilote est à la hauteur de ce qui était annoncé. J'irai même jusqu'à dire que la série dispose déjà de sa propre identité et de son propre univers. En un épisode, c'est quand même pas mal.

Je vais conclure en revenant sur les questions que tout le monde est en droit de se poser à savoir:

Au niveau philosophique:

  • Est-ce que connaitre son avenir permet de le modifier?
  • Est-ce une bonne ou une mauvaise chose?
  • Un flashforward n'est-il qu'une influence, ou une vérité absolue (devoir de 4 heures: thèse, anti-thèse, synthèse, au boulot!)

Et au niveau de l'histoire:

  • Qui est responsable?
  • Pourquoi?
  • C'est qui ce mec sur la vidéo dans le stade?
  • Le fait que Demetri ne voit pas d'avenir signifie-t-il forcément qu'il va mourir?
  • Si une marmotte pouvait couper du bois, combien de tas de bois une marmotte pourrait-elle faire en une heure?

Autant de questions et bien d'autres que l'on peut se poser, et je suppose qu'en analysant en détails chaque image du flashforward de Mark, on doit pouvoir trouver des éléments de réponse. En voila une série propice aux ARG et aux longues heures sur les forums à éplucher les théories. En cela, et seulement en cela car le reste n'a rien à voir, on peut dire que Flashforward pourrait bien être le digne successeur de Lost sur ABC. A suivre donc et de mon coté, ce sera avec beaucoup d'impatience.

 

 

Ce que j'ai aimé:

 

  • Le choix de la narration
  • Le rythme
  • Le thème et les questions qu'il suscite
  • L'aspect visuel soigné
  • L'épisode nous donne exactement la bonne dose d'information pour nous maintenir en haleine

 

 

Ce que je n'ai pas aimé:

 

  • Pas grand chose, mais j'espère que la suite me captivera autant.

 

Note: 15/20

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