Pitch Papa Franklin
Franklin est chargé de gérer un procès mettant en cause la propriété d'une balle de base-ball rare et très chère que deux enfants réclament à leur père pour pouvoir la vendre. Seulement, dès le premier jour d'audience, Franklin-père se présente à la barre pour défendre les deux garçons, engendrant un certain trouble chez son fils. Peter Bash hérite quant à lui d'un dossier en commun avec Hanna. Ils doivent obtenir une rupture de contrat pour une vedette de télé réalité qui pense que la nature irrévérencieuse du show nuit à son image auprès de ses enfants.
Base-ball et famille
Franklin se retrouve en première ligne dans cette histoire qui va mêler sa passion très américaine pour le base-ball et ses liens complexes avec son père. Si la connexion entre sport et famille peut prêter à sourire de ce côté-ci de l'Atlantique, elle est une évidence aux Etats-Unis où le sport sert avant tout à véhiculer des valeurs fortes. Joué par Beau Bridges (très bon, qui n'aura qu'une seule scène trop courte avec Malcolm Mc Dowell), ce père va mettre en lumière l'importance donnée par Jared aux symboles.
Car cette balle de base-ball va vite se remplir de toute sa frustration et sa rancoeur envers un père qui n'a jamais vraiment su et voulu le comprendre. La construction du héros s'est faite par le biais d'une série de déceptions, d'instants ratés et de temps perdu à attendre un geste dont son père est incapable. Plutôt prenante, cette partie de l'intrigue permet enfin à Franklin de sortir de ses rengaines habituelles pour montrer un visage plus professionnel et sincère. Même si le procès reste en dessous de ce qu'il aurait pu être, il est agréable de voir le show obliger ses héros à sortir de leur habituel jeu enfantin.
Plus à l'aise lorsqu'il se montre sérieux et impliqué, Breckin Meyer semble trouver ses marques en insérant une forte note mélancolique dans le comportement de Jared. Plus combatif, il montre un vrai désarroi dans la défaite, marquant enfin une vraie différence avec l'insolence irresponsable de Peter Bash. Cette storyline arrive à point nommé pour sauver une série qui coule à pic dans deux autres sous-intrigues consternantes, pour ne pas dire scandaleuses.
Soulignons avant tout ce point très positif, une belle intrigue servie par un excellent duo, preuve que les auteurs sont capable de bonne chose lorsqu'ils font preuve d'une vraie ambition. Seulement voilà, avec le meilleur vient souvent le pire et là, je suis absolument furieux.
La nullité selon Pindar
Pendant que Franklin affronte son père et en attendant de régler son compte à Peter, la série trouve intelligent de nous forcer à supporter une storyline "comique" avec Pindar. Hormis le fait qu'il faudra un jour m'expliquer l'intérêt de cet indien ahuri, cette histoire de vidéo compromettante est juste d'une débilité insupportable, une pièce rapportée ridicule, signe d'un réel mépris pour le spectateur. Avec l'humour potache poussé jusqu'à la bêtise, cette histoire ne sert qu'à proposer une nouvelle humiliation du personnage de Damien Karp qui possède pourtant le potentiel pour être bien plus qu'un simple faire valoir.
A force de vouloir imposer Pindar, les créateurs se perdent dans les méandres d'intrigues idiotes et sans le moindre intérêt, preuve du boulet que représente cet assistant inutile et agaçant. La chute est hyper prévisible et la totalité de cette séquence d'un ennui extrême, n'apportant aucun évolution à l'intrigue à l'exception qu'une irrépressible envie d'éliminer Kumail Nanjiani du casting. A force de jouer le jeu d'un esprit estival et sans "prise de tête", Franklin and Bash s'enlise dans l'humour idiot, détruisant la bonne dynamique créée par la première storyline.
Totalement en rupture avec l'axe principal de l'épisode, cette courte histoire n'a pas le moindre intérêt et ne possède que le don de m'énerver. L'interprétation assez juste de Reed Diamond ne cesse qu'à fournir du matériel aux singeries d'une bande de clowns, ce qui constitue un gâchis terrible au vu du potentiel de son personnage.
Peter Bash et l'honneur d'un père
Elément fantomatique du récit, l'affaire de Peter Bash fait l'objet d'un traitement étrange, haché et en grande partie incompréhensible, ne fournissant que peu de matériel aux comédiens dans l'ensemble. Abordant le thème de la paternité sous l'angle de l'importance que doit avoir de l'image du père, cette sous-intrigue bénéficie d'un développement très décevant. A l'heure où la concurrence avec Suits se fait sentir, il serait bon que les créateurs de ce show évitent cette tendance à un certaine négligence qui semble devenir une habitude plus qu'inquiétante.
Cette histoire devient comme un fantôme au sein de l'épisode, le spectateur en voit les morceaux sans jamais qu'aucun effort soit fait pour rendre le tout attractif ou intéressant à suivre. Comme un spectre, cette intrigue conserve sa forme squelettique, une enquête sans la moindre chair qui ne trouvera finalement son intérêt que dans un coup de théâtre final où Hannah montre qu'elle peut se montrer aussi théâtrale que les deux héros. Le tribunal devient alors une arène où le but n'est plus la vérité, mais le grand guignol, balayant toute subtilité d'un revers de manche.
Peut être les auteurs ont-ils raison sur le cynisme des avocats, mais le problème est ici que la prétention affichée et le côté horriblement artificiel de l'univers de Franklin and Bash jouent fréquemment en sa défaveur, la série ne se gênant pas pour faire du remplissage avec des sous-intrigues vides de sens et d'intérêt. Navrant, tout comme l'utilisation a minima de Malcolm Mc Dowell, son rôle se limitant à deux apparitions inintéressantes.
J'aime :
- une intrigue principale intéressante
- Beau Bridges impeccable
Je n'aime pas :
- Pindar insupportable
- une intrigue comique totalement idiote
- la storyline de Peter Bash bâclé et inintéressante
- le cynisme désagréable d'une série qui se satisfait du strict minimum.
Note : 09 / 20
Un épisode très décevant, malgré une intrigue principale assez intéressante tournant autour d'une balle de base-ball dont la symbolique apparaîtra en fin d'épisode dans toute sa force. Dommage que le spectateur soit obligé de subir deux intrigues "de remplissage", dont celle mettant en scène Pindar, juste bonne à être jetée à la poubelle.