Pitch season finale 1
Suite à la découverte en altitude du corps de son ami Gibson Hawke poignardé par un couteau portant son nom, Staton Infeld est placé en détention préventive et défendu par Brett Caiman, une femme ambitieuse qui place Franklin and Bash sur l'affaire. Au même moment, Hanna est mise sur la touche pour s'occuper d'une affaire d'un catcheur mexicain qui refuse de se coucher dans un combat, malgré l'insistance des propriétaires de la ligue.
Au tribunal ils ont la classe
Pour son final, Franklin and Bash marquent le coup en défendant leur propre patron dans une affaire perdue d'avance, Staton Infeld étant coupable du meurtre qui lui est reproché. Les deux avocats vont donc devoir, malgré l'accumulation de preuves contre leur client, trouver le moyen de convaincre le jury que ce "crime" était en fait un cas de légitime défense. Evidemment, les deux compères vont nous offrir un procès à la Franklin and Bash, allant jusqu'à faire siéger la cour à la morgue pour des raisons que je ne dévoilerai pas.
Totalement irréaliste, la série a le talent pour proposer des procès épiques, Jared confirmant son don pour détourner les propos et créer le doute nécessaire à défendre leur dossier. Comme des super-héros, les deux avocats nous proposent ce qu'ils font le mieux, à savoir retourner la situation avec leur style si particulier. Seulement, pour créer une tension supplémentaire, les deux héros sont confrontés à une menace de l'intérieur : l'avocate Brett Caiman, jouée par Tricia Helfer. Un personnage au comportement trouble, parachuté ici pour des raisons que j'évoquerai plus tard.
Encore un moment de gloire pour nos deux héros, prouvant le talent des scénaristes pour proposer un univers à la limite de la parodie en s'affranchissant de tout réalisme. Les plaidoiries sont insensées, les preuves à la limite du folklorique et le comportement des deux avocats est digne d'une cour de récréation. MAis ce côté grand guignolesque est au final plutôt agréable, servi par deux acteurs principaux convaincants. C'est sans nul doute la principale qualité de Franklin and Bash, mais aussi, hélas, la seule.
Dans la vie de tous les jours, ils craignent
Frimeur prétentieux, adeptes de la fête et du bling-bling, Franklin and Bash restent toujours irresponsables, séduisant toutes les femmes tout en étalant leur réussite. Si ce côté festif peut paraître agréable au premier abord, il l'est moins lorsque la même fête se répète encore et encore, épisode après épisode. Tout est bâclé, en particulier cette histoire de catch mexicain qui tente de nous parler d'honneur, mais sombre rapidement dans le ridicule malgré la présence d'une guest-star de luxe à l'identité masquée, mais facilement reconnaissable.
Très lente, cette partie hors du tribunal est toujours peu inspirée et sert uniquement à fournir les éléments nécessaires pour le déchaînement final des deux héros. Visiblement peu soucieux de faire monter la pression, les auteurs parachutent une grande quantité d'éléments dans ce final, en particulier le personnage de Caiman qui ne servira que d'atout charme lors d'une scène en sous-vêtements, prouvant au passage la conception étrange de la femme dans cette série. Le monde de Franklin and Bash ressemble à une gigantesque fête à laquelle on serait obligé d'assister sans y être le moins du monde invité.
Scénario squelettique et prévisible, personnage féminin à peine esquissé et conception très bling-bling de l'existence sont les trois défauts qui viennent nuire à un épisode qui ne possède pas l'envergure d'un season final. Seule la présence imperturbable de Malcolm McDowell apporte la gravité nécessaire à une vraie dramatique. Ce dernier épisode ressemble aux précédents, et la série ne semble pas du tout encline à évoluer, les deux héros ayant déjà tout ce qu'ils désirent.
Quand le héros n'a plus rien à gagner ou à défendre, il ne lui reste plus qu'à frimer tout en pratiquant l'autosatisfaction à haute dose. Dès lors, il n'est plus un héros, juste un vulgaire frimeur qui joue au avocat pour tromper son ennui.
Un bilan en forme de plaidoirie
Difficile de défendre Franklin and Bash ou de faire un bilan tant la série m'inspire des sentiments contradictoires, entre l'agacement et un certain plaisir coupable. Je vais donc proposer quelque chose d'original pour changer un peu : ne défense sous forme de plaidoirie. D'avance, je m'excuse pour ce côté un rien expérimental et ma mauvaise foi flagrante, mais bon... en même temps, je fais ce que je veux.
"Mesdames, messieurs les lecteurs, de quoi sont accusés précisément mes deux clients ? J'entends parler de comportements licencieux, d'un état esprit trop fantasque et de débordements alcoolisés. Allez, soyons sincères, ne sommes-nous pas en plein été, le moment où la vie nous accorde une petite pause, où chacun oublie la réalité du quotidien pour vivre sa vie à fond ? Comment pourrais-t-on reprocher à deux héros de profiter de leurs salaires d'avocats en partageant leur succès avec la communauté par le biais de boisson ou de plaisir ? Est-il interdit de partager ?
J'entends dire que les femmes ne sont que des objets, chacune finissant toujours par succomber à l'un de nos deux héros. Mais n'est-ce pas normal pour des hommes aussi charismatiques et beaux d'avoir la reconnaissance de leur qualités physiques par des femmes qui expriment librement leur désir ? Le héros classique n'était-il par nature un séducteur ? Le charisme est, rappelons-le, un signe plus que fort de la présence d'un mâle dominant. Vous voyez une offense dans la faiblesse féminine envers ces héros car vous exprimez votre amertume envers une vie romantique frustrante et banale. Peut-on condamner par jalousie, même inconsciente ?
Et quand vous parlez de bling-bling, ne voyez-vous pas que la vérité est que vous n'exprimez ainsi qu'un sentiment de d'impuissance qui rejoint mon propos précédent ? Qui a envie de voir des héros blessés, troublés, indécis, devant se mettre en péril pour de parfaits inconnus le plus souvent ingrats ? La modernité de Franklin and Bash est d'être des héros heureux, aboutis et surtout conscients de leur nature profonde. Oui, ils sont riches et ils le montrent, mais ce n'est pas honteux car ils s'assument. Ce n'est pas la même chose que d'être pauvre et de tenter de le cacher.
Mes clients sont des icônes d'une série moderne, jeune, signe d'un nouveau monde où les héros sont indestructibles, invulnérables et font la fête jour après jour dans une villa luxueuse juste parce qu'ils le peuvent. Qu'importe le scénario et les intrigues, ce que les gens veulent voir aujourd'hui, c'est des beautiful people, de l'argent, un spectacle agréable à regarder. Et franchement, si vous vous intéressez au drame humain, penchez-vous à votre fenêtre et regardez au dehors, il y en a déjà bien assez. Mais vous allez vite vous lasser, tant la souffrance n'a rien de divertissant.
J'achèverai ainsi ma plaidoirie pour Franklin and Bash par un tout petit reproche que je ne peux m'empêcher de faire : Pindar craint... et ça, messieurs les juges, je n'ai aucun argument contre. A vous de choisir maintenant si vous allez regarder ou pas, c'est votre pouvoir, cette décision n'appartient qu'à vous."
J'aime :
- les scènes de tribunal et le côté théâtral des deux héros
- Malcolm Mc Dowell toujours impeccable tout comme Tricia Helfer, malgré un rôle anecdotique
- Pindar assez peu présent
- Damien Karp plus présent et qui ne sert pas de faire valoir pour une fois
Je n'aime pas :
- le scénario cousu de fil blanc
- le premier acte ennuyeux
- une histoire de catch ridicule et pathétique
- des fêtes qui ralentissent une fois de plus l'intrigue
Note : 10 / 20
Comme toute l'année, Franklin and Bash continuent de m'agacer par le côté superficiel et peu développé des intrigues. Reste quelques séquences au tribunal qui fonctionnent toujours, les deux compères trouvant toujours des arguments délirants à mettre en valeur. Drôle et agaçant à la fois.
Merci à SerieAll de m'avoir laisser commenter cette série. A l'année prochaine pour la saison deux.