Critique : Franklin & Bash 1.08

Le 08 septembre 2011 à 14:26  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode raté et terriblement ennuyeux, une histoire où le désir est présenté comme une excuse valable pour justifier notre irresponsabilité. Au programme, un scénario d'une grande vulgarité, Damien Karp totalement méprisé pour un épisode que j'aurais préféré ne pas voir.
Par sephja

Critique : Franklin & Bash 1.08

~ 5 minutes de lecture
Episode raté et terriblement ennuyeux, une histoire où le désir est présenté comme une excuse valable pour justifier notre irresponsabilité. Au programme, un scénario d'une grande vulgarité, Damien Karp totalement méprisé pour un épisode que j'aurais préféré ne pas voir.
Par sephja

Pitch scénario improbable 

La nièce d'Infeld, Lily, est de passage au cabinet avant de repartir à Londres lorsqu'elle tombe sur Peter Bash, avec qui une certaine alchimie se crée. Au même moment, Carmen retrouve son ex-amant Dante, un arnaqueur qui l'avait embarqué dans des histoires assez louches et qu'elle est censée ne plus revoir sous peine de voir annulée sa libération sur parole. Lorsque les deux jeunes femmes se font attraper, Franklin et Bash ne peuvent rien pour elle, assignés à résidence après s'être battus en plein tribunal avec des sabres lasers.

 

Sexe, drogue, argent et ennui 

Dans la catégorie des épisodes que je n'aurai préféré jamais voir, celui-ci occupera une place vraiment particulière, sommet de ridicule mettant en scène le péché sous sa forme la plus indigeste. A l'opposé de l'épisode précédent où le milieu du vice avait permis de donner à la série son meilleur épisode, celui-ci donne une vision du péché sous son apparence la plus fade et ennuyeuse. Car le luxe, la frime et la vanité peuvent être tristes et fades lorsque la narration traite le sujet sans le moindre second degré, ni souci de crédibilité. 

Donc dès leur rencontre, la nièce d'Infeld allume Peter Bash, allant jusqu'à se rendre chez lui, visiblement irrésistiblement attirée par Mark-Paul Gosselaar. Même si certains femmes partageront son choix, la vitesse de cette romance et son caractère très artificiel fait de Lily une sacrée garce. La façon méprisante dont elle rejette le serviable Damien Karp pour l'univers festif des deux héros prouve la mentalité particulièrement discutable de la jeune femme. Dès lors, difficile de s'intéresser à cette affaire où elle est de manière flagrante coupable, la série osant un retournement finale particulièrement infantile et vulgaire. 

A trop faire n'importe quoi, le spectateur patient que je suis finit par se dire que tout ceci n'est qu'une blague, que l'épisode va s'améliorer avec Carmen... Et bien, non, car voilà que surgit l'ancien équipier de la jeune femme sorti de je ne sais où, nous parlant d'un passé dont tout le monde semble être au courant sauf ... le spectateur ! A partir de là démarre un festival d'aberrations, tandis que le scénario avance comme un lapin sans tête, n'expliquant rien et alignant les séquences avec un manque de réalisme absolu. 

Bref, un épisode très mauvais, qui m'oblige pour la première fois dans les colonnes de Série All à enfiler ma tenue du dénonciateur. Il y a quelque chose d'étrange dans cet épisode, un mystère à base de vert et de caméra. 

 

Une saveur nauséabonde que je reconnais 

Il est six heures quand j'ouvre le dossier Franklin and Bash, épisode 1.08, coupable du crime d'un scénario totalement horrible et mal fichu. Aussitôt, je visualise le générique, quand un nom me saute aux yeux, venu du fin fond de ma mémoire: Sandy Isaac. Aussitôt, ma mémoire fait tilt, ce nom je l'ai déjà vu auparavant, peut-être le responsable des vannes de "Shit my dad says" ou une des scénaristes de la saison quatre de Dexter ? Difficile à dire, mais la réponse devait être là, dans les tréfonds de ma bibliothèque personnelle, dans le rayon "séries qui ne verront plus jamais la lumière du jour". 

Patiemment, je parcours les oeuvres les plus obscures, des souvenirs horribles dont mon propre cerveau me préserve par une amnésie salvatrice. Car je connais Sandy Isaac pour une raison importante : elle fut l'auteur de trois épisodes et la directrice artistique des derniers volets de l'inoubliable Person Unknown. Les revoilà, ils sont de retour et la vérité m'apparaît à la fois terrifiante et horrible : les créatifs de PU ont retrouvé du travail. Et ils sont visiblement toujours aussi mauvais. 

 

Un épisode à oublier voire même mieux à éviter 

Une fois compris que le scénario allait être particulièrement nul et admis que la qualité des comédiens ne suffirait pas à sauver du désastre, il ne reste plus que Pindar. Si vous avez lu au moins une critique de Franklin and Bash, vous savez que cet indien est sûrement le personnage qui m'agace le plus dans cette série. Et bien, au vu de la stupidité de l'intrigue, il devient un moindre mal, surtout lors d'une scène finale où par un quiproquo idiot que je préfère tenir sous silence, Kumail Nanjiani nous propose une interprétation très crédible en ténor du barreau confiant et invulnérable. 

Malgré tout, l'épisode est un sommet étonnant dans l'ennui, cumulant les invraisemblances jusqu'à un final vraiment injurieux pour le personnage du procureur Ross, pourtant un des meilleurs du show. Si certaines vannes s'avèrent assez drôles, c'est surtout au vu de l'incommensurable et navrante médiocrité de l'ensemble. Comme quoi, les créatifs de Person Unknown n'ont pas fini de faire des dégâts. 

 

J'aime : 

  •  quelques répliques plutôt bonnes 
  •  Kumail Nanjiani lorsqu'il sort de son personnage 

 

Je n'aime pas : 

  •  le script totalement idiot 
  •  les personnages à peine fouillé 
  •  le manque de réalisme dans les réactions 
  •  Sandy Isaac lorsqu'elle signe de tels scripts 
  •  Damien Karp totalement sous-employé 

 

Note : 06 / 20 

Episode idiot et sans le moindre intérêt, accumulation d'invraisemblances et de mauvaises idées, Franklin and Bash nous propose son pire épisode, proposant une vision des rapports humains vulgaires et idiotes. Pas étonnant dès lors de retrouver dans les credits l'une des têtes "pensantes" de la catastrophe "Person Unknown". A éviter, car  Franklin and Bash mérite quand même mieux que cela.

L'auteur

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