Une affaire pure malt
Franklin et Bash reçoivent une proposition d'Infeld pour devenir des partenaires au sein de son cabinet, mais doivent pour cela se justifier de l'apport d'un gros client. Stanton les oriente alors vers Lawrence Reynolds, le riche patron d'une compagnie spécialisée dans la vente d'alcool qui les invite à une fête pour lier connaissance. Pendant ce temps, un ami à eux dénommé Robby les appelle pour qu'ils obtiennent d'une policière qu'elle retire sa plainte contre lui pour refus d'obtempérer.
Résumé de la critique
Un épisode moyen que l'on peut détailler ainsi :
- trois intrigues inégales reliées par le goût pour la boisson
- la place de Pindar et Carmen dans le show
- l'importance du rapport de force
- un retour assez moyen
La loi et le désordre
Deuxième saison pour Franklin and Bash, les seuls avocats qui donnent un sens réellement spectaculaire au mot plaider, spécialiste de la mise en scène grotesque pour remporter leurs affaires. Dès la première scène, le show repose avec succès ce style particulier qui fait son charme, avec deux comédiens principaux plutôt en forme, laissant espérer le meilleur. Malheureusement, cette performance aquatique sera le seul fait d'armes du duo durant ces quarante minutes, l'épisode se montrant trop sage pour fournir le divertissement attendu, surtout pour une série qui a toujours gagné à jouer la carte de la transgression.
Malgré un sentiment assez mitigé la saison précédente, je reviens avec plaisir faire les critiques de cette série tant j'apprécie l'esprit légèrement gamin et irresponsable d'un show qui ose transformer les salles d'audience en scène de théâtre. S'ils défendaient des causes perdues ou des affaires plus décalées et légèrement parodiques, la série serait une comédie sûrement plus jouissive, comme ce numéro amusant de séduction entre Peter Bash et la policière. Mon problème avec cette série vient de l'idée de départ consistant à vouloir intégrer ses deux originaux au sein du cabinet Infeld, une association peu crédible qui va confirmer ses défauts avec une histoire de bière assez éventée.
Il y a une fantaisie chez le duo principal, dans l'état d'esprit légèrement parodique, qui donne tout son charme à cette histoire d'avocat, mais ne se retrouve pas vraiment dans des personnages secondaires servant juste à remplir les transitions entre les deux affaires du jour. Reposant sur une dynamique bancale et un principe de départ toujours aussi discutable, Franklin and Bash rate une bonne occasion avec cette histoire de spiritueux de modifier l'architecture du show et de marquer cette seconde saison sous le signe du changement.
Des personnages secondaires peu exploités
Si le duo principal fonctionne toujours bien, les personnages annexes peinent toujours à exister, en particulier les deux clients du jour dont les participations sont réduites au strict minimum. Peu présent, Kevin Nealon se retrouve coincé dans un personnage sérieux, portant sur les épaules toute la crédibilité de l'intrigue autour d'Infeld et de l'accession du duo au statut d'associé. Son histoire de bière s'avère assez décevante malgré le potentiel de départ, la conclusion reposant sur un débat technique pas vraiment intéressant, ne tirant aucun profit de la nature singulière de l'expertise du duo.
Le cas de Pindar et Carmer est beaucoup plus embêtant, les deux assistants ne servant tout simplement à rien dans aucune des deux affaires, obligeant les auteurs à fournir une storyline assez fade sur l'origine des traumas de celui-ci. Le seul élément intéressant repose sur la solidarité qui s'installe entre les deux ainsi que la possibilité d'une évolution du jeune hypocondriaque qui a déjà prouvé auparavant combien il pourrait être un atout pour le show en s'affirmant plus. Seulement, les seules cinq minutes que les scénaristes daignent accorder à leur accorder ne suffisent pas à construire quoi que ce soit de vraiment solide.
Mais ce qui m'agace le plus dans Franklin and Bash reste le cas Damian Karp, un personnage cliché et prévisible qui relève du gâchis pur et simple. Au lieu de l'utiliser pour mettre la pression sur les deux héros, les auteurs en font un souffre-douleur pathétique, ne lui laissant aucune opportunité d'interagir positivement avec les vedettes du show. Plutôt que d'incarner un antagoniste vraiment solide, il apparaît comme un simple faire - valoir lors des quelques rares scènes qui lui sont accordées, ruinant une bonne part de la partie de l'intrigue liée à Infeld.
Dura Lex sed Lex
En offrant un gros client à ses protégés, Stanton cherche à tester leur capacité à défendre Reynolds sans tenir compte de la notion de bien ou de mal. Une question intéressante, surtout que le héros d'une histoire dans l'univers de la justice se doit d'être soit un idéaliste, soit un cynique, l'exercice du droit pouvant s'extraire de toute notion de moralité. Une question que les deux héros ne se sont pas vraiment posées, leur position se limitant à un goût pour l'irresponsabilité et un état d'esprit plutôt festif, privilégiant la victoire symbolique à celle consistant à détruire son adversaire.
Pour Jared et Peter, la justice est un jeu, une cour de récréation où ils s'amusent comme de grands gamins en enfreignant régulièrement les codes de l'éthique des avocats. En les intégrant à un cabinet prestigieux, les scénaristes ont basé leur intrigue sur une incohérence, un décalage cherchant à installer une rupture entre le milieu où il travaille et la mentalité singulière du duo. Souvent insolent et puérils, les deux avocats sont talentueux grâce à leur imprévisibilité, mais n'ont jamais vraiment montré jusqu'ici le désir de faire carrière, privilégiant une vie privée assez dissolue.
Avec ce gros client qu'il cherche à séduire, les héros sortent de leur registre habituel, découvrant une certaine préférence pour l'idée de défendre le faible contre le fort. Pendant quelques secondes, on espère que Peter et Jared vont tout envoyer valdinguer, choisir leur indépendance pour devenir des héros luttant contre le système. Seulement, les personnages principaux de Franklin and Bash sont des fruits du système, laissant apparaître le cynisme d'une série sans véritable valeur, privant de ce fait les personnages d'une part de leur âme.
Retour en demi-teinte
Après une année d'absence, mon état d'esprit était assez positif à l'idée de retrouver Mark-Paul Gosselaar et Breckin Meyer, les deux comédiens offrant en plus une performance plaisante dans la continuité de la première saison. Le numéro de séduction entre Peter Bash et la jeune policière reste la meilleure part de l'épisode, renouant avec ce style légèrement parodique et décalé qui faisait le charme de la série. Malheureusement, le reste est à l'image de la première saison, offrant une histoire de dispute autour d'un brevet trop technique pour vraiment divertir et une intrigue Pindar mal mise en valeur.
En conclusion, un épisode en demi-teinte, offrant une première affaire intéressante entre les deux compères et une policière maligne et séductrice. Malheureusement, le reste paraît assez décevant avec des seconds rôles sous-employés, Damien Karp héritant de nouveau du rôle de souffre douleur du duo. Une série qui ne parvient pas à s'intéresser à autre chose que les tribulations de Peter et Jared, donnant un ensemble assez artificiel et moyennement divertissant, surtout pour un season premiere censé poser les bases de la saison.
J'aime :
- les scènes entre Peter Bash et la policière
- la première scène amusante
- les comédiens principaux convaincants
Je n'aime pas :
- l'intrigue liée à Infeld
- le traitement réservé à Damian Karp
- l'affaire Reynolds peu divertissante
- une série sans mythologie
Note : 11 / 20
Un retour en demi-teinte pour les deux avocats de TNT, offrant un divertissement poussif à cause d'une utilisation insuffisante des seconds rôles. Sauvée par quelques scènes amusantes entre Peter et la policière, une reprise qui n'augure rien de très enthousiasmant pour la suite de la saison.