In the Navy
Les soldats Toomlin et Ward se présentent dans le cabinet de Franklin and Bash pour leur demander de les défendre devant le tribunal militaire où elles sont accusées d'agression sur deux autres soldats. Seulement, toutes les deux sont des soldats modèles cherchant à intégrer l'EOD pour pouvoir devenir plus tard membre des Navy Seals, accusant leurs victimes de les avoir provoqués. De son côté, Damien Karp rencontre Alyssa, une nouvelle associée au sein d'Infeld qu'il cherche à éviter.
Résumé de la critique
Un épisode moyen que l'on peut détailler ainsi :
- trois storylines qui manquent de cohérence
- un procès militaire assez décevant
- une mythologie famélique et sans enjeu
- un show qui manque de caractère
Un récit qui manque de cohérence
Pour cet épisode, la série s'amuse avec l'univers de la Navy, amenant le duo à défendre deux cadettes jugées par la cour martiale pour coups et blessures sur deux autres soldats. Malheureusement, si le point de départ dispose d'un certain potentiel, l'intrigue va vite nous faire déchanter, avec deux intrigues avec Damian et Pindar moyennement inspirées et sans aucun rapport avec l'affaire du jour. Surtout que Damian aurait pu être utilisé plus intelligemment pour évoquer le dossier secret qu'Hannah construit contre Peter et Jared, préparant toujours le terrain pour le season final à venir.
C'est donc cette affaire d'agression qui attend notre duo, avec comme client deux femmes fortes qui ont su tracer leur chemin jusqu'à l'EOD dans l'espoir d'intégrer l'élite de la Navy. Pas question pour le duo de verser dans la légèreté habituelle avec une ambiance aussi tendue et un univers aussi rigide qui vient mettre en sourdine la fantaisie habituelle du duo et leur goût pour la transgression. Un peu écrasé par l'enjeu, Franklin et Bash peinent à s'affirmer pleinement, s'effaçant derrière Hannah Linden pour donner un épisode moyen, n'offrant que quelques rares séquences réellement drôles.
Pour assurer les intervalles comiques, les auteurs misent sur Damian et Pindar en utilisant la seule recette dont il dispose, à savoir les faire passer tous les deux pour de parfaites andouilles. Soit puéril, soit névrosé, les hommes dans Franklin and Bash font preuve d'une réelle absence de maturité qui finit par agacer, même si l'arrestation de Pindar est plutôt amusante. Sans charisme, ses deux personnages sont à l'image d'un épisode assez peu soigné où l'identité de la série ne parvient pas à s'imposer.
Une intrigue lourde et poussive
Avec leur arrivée dans un univers clairement inspiré par les productions Bellisario, on était en droit d'attendre de Franklin et Bash une touche de fantaisie supplémentaire, comme dans la séquence amusante du pas de tir. Evidemment, c'est la scène la moins crédible de l'épisode, mais il faut avouer que cette intrigue aurait gagné à verser beaucoup plus dans la parodie. Malheureusement, la première apparition de Joanna Cassidy donne vite le ton, ramenant les deux avocats fantasques dans le rang d'une histoire trop sérieuse pour le duo.
Cherchant à rendre hommage au JAG avec dérision, les scénaristes se plongent dans un univers juridique complexe qu'ils maîtrisent assez mal. Les scènes de procès sont trop bavardes et la présence d'un jury composé de soldats ne va pas laisser l'occasion au duo de se montrer aussi volubile que d'habitude, obligeant au renfort de Linden pour venir compenser leur inexpérience. Un ajout qui va limiter Mark-Paul Gosselaar et Breckin Meyers à ne faire que de simples commentaires une bonne partie de l'épisode, la plupart tournant fréquemment autour de références cinématographiques plus ou moins bien amenées.
Là où on pouvait espérer de la part des auteurs qu'ils s'emparent de l'univers martial pour mieux le détourner, l'épisode aboutit à l'effet inverse avec un déroulement classique qui suit les règles du genre. Franklin and Bash transforme alors la parodie en hommage respectueux, laissant apparaître le manque de crédibilité d'une série qui apparait toujours aussi faible même après deux saisons. A trois épisodes de la fin, un épisode qui laisse apparaître le potentiel restreint d'un show qui ne parvient toujours pas à convaincre, offrant un divertissement assez passable.
Un show qui ne parvient pas à s'imposer
Après la première saison, Franklin and Bash avait laissé le souvenir d'une série sympathique, inconséquente et licencieuse, cherchant à se placer dans le registre de la parodie tout en conservant un minimum de crédibilité. La série raconte donc l'histoire de deux fumistes en apparence qui se révèlent être des avocats malins, capable de se démener pour retourner des situations perdues d'avance. Seulement, la présence protectrice d'Infeld est vraiment regrettable, Stanton se montrant beaucoup trop conciliant pour permettre de croire vraiment à la cohérence d'un tel univers.
L'histoire de Damian Karp va être le parfait exemple des limites du show, Diamond Reed héritant d'une romance avec Tiffany Dupont assez peu crédible et mal mise en valeur. Une intrigue qui sert juste à justifier la présence de l'ancienne vedette de Greek, les auteurs montrant une attention particulière à aligner les guest-stars pour mieux remplir un épisode au contenu limité. La suite est un scénario sans surprise et sans contexte, dressant un portrait peu flatteur de Karp qui apparaît à la fois pathétique et immature.
Au final, toutes les intrigues se résolvent par un rebondissement miraculeux qui évite aux scénaristes de construire une vraie intrigue avec une chaîne d'indices menant à la vérité. Du travail exécuté sans panache, à la manière d'un duo qui se limite à aligner les commentaires dans une intrigue paresseuse, créant le sentiment d'un show qui ne mène à rien et a pris l'habitude de décevoir.
La mort lente
Pour un spectateur, il est possible de pardonner une première saison inégale, où le concept apparaît, mais peine encore à s'affirmer à cause de quelques mauvais choix de l'équipe créative. Malheureusement, les erreurs de l'an passé se retrouvent dans cette saison deux qui ne montre que peu de progrès, entrainant une certaine lassitude quant au manque de stabilité et d'efficacité du show. Une saison deux est toujours une étape difficile à franchir, celle où le concept doit s'affirmer clairement et montrer des intentions fortes sur le long terme, soit l'opposé de ce que Franklin and Bash nous a proposé cette semaine.
En conclusion, un épisode qui propose un hommage aux séries martiales comme le JAG avec Peter et Jared qui se retrouvent en plein tribunal militaire, cherchant à défendre deux cadettes jugées pour coups et blessures. Une idée originale qui aboutit à une intrigue passable et fainéante, loin de ce que le show aurait pu nous offrir avec un peu plus de fantaisie et des storylines secondaires plus soignées. Totalement ratée, l'histoire de Damian est le symbole d'une série qui perd peu à peu de sa crédibilité poussant TNT à envisager une possible annulation.
J'aime :
- la scène du champ de tir
- l'arrestation de Pindar
Je n'aime pas :
- lent et prévisible
- l'intrigue de Damian désastreuse
- la conclusion qui repose sur un retournement plutôt simpliste
- la plaidoirie décevante d'Infeld
Note : 11 / 20
Un épisode moyen qui prouve que le show est encore loin d'avoir atteint la maturité espérée après deux saisons, offrant trois storylines plutôt passables totalement déconnectées les unes des autres. En se frottant à l'univers de l'armée, les héros de Franklin and Bash déçoivent, incapable d'imposer leur fantaisie à cet univers martial, montrant les limites d'un show encore trop fragile.
sephja
