Critique : Franklin & Bash 2.08

Le 13 août 2012 à 17:32  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode décevant qui confirme l'essoufflement fort de la série dans cette fin de saison.
Par sephja

Critique : Franklin & Bash 2.08

~ 8 minutes de lecture
Un épisode décevant qui confirme l'essoufflement fort de la série dans cette fin de saison.
Par sephja

Une intrigue sous plastique

 

Encore en plein deuil de son époux, Martha Strauss décide de porter plainte contre l'entreprise qui a plastifié son mari et envisage de l'utiliser pour le placer dans une posture chorégraphique qu'elle juge dégradante. Elle charge Franklin and Bash de lui rendre le corps de son époux pour préserver sa dignité, le duo recevant l'aide d'Hannah pendant que Damian et Infeld doivent faire face à une suite de menace de mort lancée par un ancien client de Stanton.

 

Résumé de la critique

Un épisode faible que l'on peut détailler ainsi :

  •  un démarrage particulièrement poussif
  •  un trio Infeld qui peine toujours à s'imposer
  •  un scénario monocorde assez peu intense
  •  une remarque finale amusante

 

franklin and bash et leur cliente devant un corps plastifié

 

Problème à l'allumage  

 

A deux épisodes de la fin, Franklin and Bash ne possède pas l'ombre d'une mythologie à exploiter et propose un standalone intéressant du point de vue émotionnel, mais qui va peiner à se mettre en route. Une nouvelle fois, le show se perd dans des débats techniques assez stériles malgré le talent d'Anne Ramsay et une bonne idée de départ. Loin du spectacle habituel proposé par le duo et du ton parodique habituel de la série, Franklin and Bash perd peu à peu sa spécificité pour devenir une série judiciaire mollassonne et sans originalité.

A l'opposé de ce débat qui va se perdre dans des questions artistiques ennuyeuses, Damian et Stanton se retrouvent impliqués dans une intrigue policière qui démarre plutôt bien avec une statuette de Bouddha aux yeux crevés. Un registre inattendu pour la série qui serait intéressant si seulement les auteurs prenaient un peu plus au sérieux le personnage de Karp, entrainant un face-à-face avec Todd Stashwick assez décevant. Une nouvelle occasion de souligner le manque d'intérêt de l'univers d'Infeld, un cabinet toujours aussi peu crédible dont l'apport à la série reste plus que discutable.

Seule Hannah hérite d'une histoire en solo, avec une intrigue romantique totalement hors sujet dans un premier temps entre elle et Nolan, le « sketch artist » travaillant pour le compte du tribunal. Une histoire terriblement balourde malgré les efforts des comédiens, confirmant l'absence totale et exaspérante de maturité des personnages récurrents de Franklin and Bash. Un univers ni attachant, ni passionnant, fruit d'une série qui aborde chaque intrigue indépendamment, sans prendre la peine de construire un univers crédible autour des deux héros.

 

Le monde imaginaire de Stanton et associés

 

Au début de Franklin and Bash, les deux avocats étaient des francs-tireurs à la manière des héros de « The Defenders », distribuant des prospectus pour faire leur publicité dans l'univers sans pitié du droit. Un duo qu'on aurait vite pris en sympathie si les auteurs avaient choisi d'en rester là, les deux plaidant des cas improbables avec comme principale enjeu les problèmes financiers et en antagoniste Infeld et ses associés. Seulement, au lieu de lui donner le rôle du méchant Stanton a obtenu celui du bienfaiteur et les a pris sous son aile, orientant le show dans une autre direction.

Manquant d'autorité sur ses associés, Stanton apparaît comme un vieux libidineux assez théâtral, personnage haut en couleur qui ne rend pas particulièrement hommage à son interprète Malcolm Mc Dowell. De même, son neveu Damian Karp est vu ici comme un parvenu incompétent qui se fait battre par un avocat amateur sorti tout droit de sa prison et montre la maturité émotionnelle d'un boy scout. Un personnage qui est pourtant plus intéressant dans un autre registre, la qualité de l'épisode dépendant beaucoup de l'importance qui lui est accordé.

Malheureusement, Damian obtient ici son habituel rôle comique qui va s'avérer particulièrement pathétique, aboutissant à une intrigue avec Carmen qui multiplie les clichés et paraît particulièrement téléphonée. Une association qui aurait pu être intéressante avec un vrai travail en commun, mais aboutit à une conclusion aussi théâtrale que particulièrement poussive. Un divertissement décevant et rempli de temps mort qui engendrent pas mal de bâillements, symbole d'un cabinet qui n'a jamais su apparaître comme réellement crédible.

Seule Hannah hérite de quelques scènes intéressantes, mais uniquement par sa participation au procès du jour, son intrigue avec Nolan Tate servant à vendre un retournement final cousu de fil blanc. Une histoire romantique très hypocrite, pas du tout mise en valeur dans un premier temps par des auteurs qui n'en ont que faire, composant une histoire plate digne d'une cour de récréation. Loin de rivaliser avec Suits, le divertissement estival de TNT plonge lentement dans les tréfonds et s'enlise dans cet épisode mal construit et sans aucune âme.

 

franklin and bash 208 : Hannah et son boyfriend

 

Un scénario plat et ennuyeux

 

Avec son pitch de départ original, Franklin and Bash possédait les éléments nécessaires pour fournir une intrigue intéressante, avec l'histoire de deux femmes se battant pour sauvegarder leur mémoire différente d'un même défunt. Seulement, en refusant de montrer le corps de la victime, les auteurs perdent une bonne part de la dimension émotionnelle du récit et offre un procès purement technique sans aucun climax pour déchaîner les passions. La question finale sur la nature de l'art est mal abordée et n'a clairement pas sa place dans une série peu habituée à se prendre ainsi au sérieux.

La scène de Boris Kotdjae sur la barre des témoins est d'ailleurs assez grotesque, témoignage sortie de nulle part dont la compétence paraît plus que discutable. Un personnage peu soigné qui ne sert qu'à résoudre une intrigue de remplissage sans saveur, montrant le manque de conviction d'une équipe créative qui ne croit plus vraiment au pitch de départ de leur show. Totalement à court d'idées en apparence, les scénaristes font du remplissage médiocre, finissant d'épuiser la patience des spectateurs à force d'épisodes insipides.

Encéphalogramme plat, voilà l'adjectif qui me semble qualifier le mieux cet épisode sans saveur, ni climax ou suspense d'aucune sorte et qui n'aboutit qu'à arracher des soupirs de désillusion. Aucune mythologie pour masquer la faiblesse de l'intrigue du jour vu qu'Hannah a jeté à la corbeille le scandale concernant les deux avocats vedette. Un choix qui témoigne la lassitude d'une équipe créative qui semble ne plus y croire, les acteurs tenant à flots de leur mieux les différentes séquences d'un épisode sans aucune scène vraiment marquante.

 

Un clin d'oeil final amusant

Pourtant, à la dernière seconde, une remarque va beaucoup m'amuser, me réveillant de ma lente désillusion au détour d'une remarque de Malcolm Mc Dowell sur Stanley Kubrick. Une réflexion snobée par les autres personnages, mais qui rappelle les fameuses parties de ping-pong que les deux hommes échangeaient durant le tournage d'Orange Mécanique. Une remarque qui dépasse le cadre du simple show tant le comédien a à plusieurs reprises exprimé toute son amitié pour le génial réalisateur de Lolita, regrettant que leur sympathie réciproque se soit arrêtée le jour du tournage.

En conclusion, un épisode décevant qui propose une intrigue passable, surtout concernant le duo Karp – Infeld, particulièrement pathétique dans un storyline policière peu aboutie. Peu divertissant, l'intrigue du jour ne propose ni climax, ni variation, laissant un sentiment de platitude gênant, comme si l'équipe créative avait perdu tout son enthousiasme restant. Seuls les seconds rôles, plutôt bons, sont à signaler, en particulier Anne Ramsay très digne et Todd Stashwick, intrigant et assez convaincant.

 

J'aime :

  •  le personnage de Samuel Jeffers
  •  le casting convaincant

 

Je n'aime pas :

  •  plat, long et ennuyeux
  •  le débat horrible sur la définition d'une oeuvre d'art
  •  l'intrigue policière entre Karp et Infeld peu inspirée
  •  l'histoire de Linden très mal vendue

 

Note : 09/20

 

Un épisode médiocre, l'un des plus mauvais de la saison qui montre l'épuisement d'une équipe créative qui ne croit plus vraiment à un concept de départ de moins en moins crédible. Seuls les comédiens donnent encore le change d'une histoire est plate et ennuyeuse, posant de plus en plus la question de l'intérêt à produire une troisième saison.

L'auteur

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