Anti-héros et compassion
Franklin and Bash hérite d'une affaire concernant le membre d'une milice de super-héros suspecté d'être le responsable du meurtre d'un chauffard. Seulement, une preuve va vite faire passer l'accusation de la plainte pour accident à celui de meurtre au premier degré. Pendant ce temps, la mère de Peter est de passage, à la recherche d'un domicile où pouvoir dormir durant quelques jours.
Résumé de la critique
Un épisode assez moyen que l'on peut détailler ainsi :
- un scénario bancal et assez inconstant
- une relation mère - fils qui apparait comme l'échec de l'épisode
- des comédiens plutôt convaincants
- une seconde saison qui brasse du vent
Aller au bout des choses... ou pas
Avec ce nouvel épisode de Franklin and Bash, beaucoup de questions concernant l'évolution du show vont se poser, les auteurs offrant un exemple parfait de leur capacité à ne pas mettre en valeur la série. Cette semaine, l'intrigue de départ concerne des super-héros du quotidien, une base de départ amusante pour utiliser l'esprit légèrement décalé du show, posant un parallèle avec la nature plutôt superficielle des deux héros. La présence de Sean Astin au sein du casting, l'arrivée de Jane Seymour en maman doucement allumé de Peter Bash donnent l'illusion que le show a tous les éléments pour fournir un divertissement efficace.
Hélas, ce ne sera pas du tout le cas, car si l'idée de base est bonne, le développement se révèle très peu inspiré et même particulièrement fainéant, ne cherchant pas à creuser quoi que ce soit. A peine survolée, l'affaire du duo parait des plus confuse et le retour appréciable de Claire Coffee sert essentiellement à faire diversion et à remplir un épisode pas trop inspiré. Sans surprise, le déroulement de l'affaire fait dans le classicisme le plus total et parait hésiter à plusieurs reprises sur la direction à prendre, surtout concernant la nécessité d'impliquer Infeld dans cet épisode.
Ainsi, le duo Damian Karp et Hanna Linden ne sert totalement à rien, à part nous vendre une intrigue immobilière totalement confuse et à peine exploitée. Alignant les séquences sans véritable conviction, cet épisode montre un manque d'enthousiasme de l'équipe créative pas vraiment rassurant, tuant une part de l'originalité du show en se refusant la moindre fantaisie. Plein de bonnes idées, cet épisode apparaît comme un réel gâchis, reposant quasiment entièrement sur le talent de ses interprètes pour masquer le travail bâclé des scénaristes.
Les femmes dans Franklin and Bash
Lors de la saison un, les scénaristes s'étaient penchés avec un certain succès sur le cas du père de Jared Franklin, venant donner du sens à son goût pour la transgression du fils par le caractère rigide de celui-ci. Avec l'arrivée de Jane Seymour, on pouvait espérer un approfondissement du caractère de Peter qui n'arrivera pas, les auteurs n'offrant pas suffisamment de scènes entre les deux comédiens pour permettre de décrypter leur relation. C'est au final Damien Karp qui se verra mis en avant, offrant quelques scènes moyennement amusantes et une intrigue trop déconnectée du reste de l'épisode pour empêcher certains bâillements.
Il est triste de voir les scénaristes montrer si peu d'engouement à développer leurs personnages principaux, se limitant à deux anecdotes humiliantes et assez inintéressantes. Sa relation avec les femmes apparaît alors comme profondément superficielle et le personnage de Wendy condamné à jouer de ses charmes pour toute la saison à venir. Peinant à composer des personnages féminins solides, Franklin and Bash montre un désintérêt flagrant pour ses deux héros, s'interdisant toute profondeur en privilégiant une approche très vague de chaque storyline.
La scène du vendeur de marijuana est le plus bel exemple, séquence assez vaine qui sert uniquement à préparer le final, n'exploitant pas vraiment un personnage de Carmen pourtant assez positif. Seule à faire vraiment avancer l'intrigue, que ce soit pour Pindar ou le duo vedette, Dana Davis impose un personnage attachant à peine exploitée par les auteurs. Là où la saison précédente possédait un cynisme assez amusant, cette deuxième saison propose des intrigues à la limite de la fumisterie, plutôt peu enthousiasmant pour la suite.
Un casting solide qui sauve la mise
Elément mal exploité du scénario, l'intrigue de Pindar va me permettre d'évoquer un point particulier du show à souligner, à savoir la place décisive tenue par les comédiens. Alors que l'équipe créative multiplie les lourdeurs et offre un scénario poussif et sans idée, les comédiens sauvent clairement la situation, en particulier le duo improbable formé par Kumail Nanjani et Megan Stevenson qui fonctionne plutôt bien. Si le personnage de Pindar m'a toujours agacé, l'interprète a déjà su prouver sa capacité à offrir des prestations intéressantes lorsque les scénaristes lui en laisse la liberté.
Couple invraisemblable reposant sur un profond malentendu, les deux interprètes parviennent à offrir une scène de la cafétéria assez amusante, malgré un scénario qui le met assez mal en valeur. A plusieurs reprises, le talent des comédiens parvient à donner un peu de vie à une intrigue sans âme, par exemple par la gestuelle autoritaire et précise de Sean Astin lorsqu'il demande au policier de se rasseoir dans le tribunal. Même Breckin Meyers vient donner un peu d'intensité au final en se montrant plus concerné lors de sa grande scène, laissant apparaître tout le potentiel non exploité de la série.
Difficile de ne pas s'énerver devant le traitement réservé à Jane Seymour, dynamique et pleine d'enthousiasme, mais confrontée à une intrigue famélique et sans aucun enjeu. Au final, les plus à blâmer sont clairement les auteurs qui n'ont pas fait leur boulot, bien que Dana Calvo ait été le scénariste d'un des meilleurs épisodes de la saison précédente. Peu inspiré, l'ancien membre de l'équipe de Covert Affairs se prend les pieds dans le tapis, incapable de développer une histoire au point de départ certes intéressant, mais au développement bâclé.
Peut largement mieux faire
Loin de l'enthousiasme et du style spectaculaire qui a fait leur réputation, les héros de Franklin and Bash se montrent pour le moins timide, la faute à une histoire de super-héros trop confuse pour convaincre. Plus frustrant qu'ennuyeux, cet épisode repose avant tout sur des comédiens qui font la différence, mettant en valeur les quelques bonnes idées d'une intrigue assez mince. Mal construit, cet épisode fait fréquemment du remplissage, manquant d'une vraie architecture qui vienne donner de la cohérence à l'ensemble.
En conclusion, un épisode qui propose des guest de qualité, une idée de départ intéressante, mais ne parvient pas à les exploiter correctement, donnant des scènes sans enjeu relevant le plus souvent du simple remplissage. Avec deux épisodes assez moyens, ce retour de Franklin and Bash paraît pour le moins poussif, en espérant que les épisodes à venir sauront retrouver ce grain de folie qui faisait le charme du show. En espérant que cette saison deux démarrera enfin la semaine prochaine, sans quoi celle-ci risque de me paraître particulièrement longue.
J'aime :
- les comédiens sont bons
- la scène du restaurant est amusante
- des guest très efficaces
Je n'aime pas :
- le cabinet Infeld totalement inutile
- le duo entre Damian Karp et Coleen Bash
- la séquence de Pindar mal mise en valeur
- la résolution très confuse
Note : 11 / 20
Malgré de bonnes idées et des acteurs plutôt bons, Franklin and Bash nous offre une intrigue assez pauvre et confuse, donnant un divertissement assez peu inspiré. Un second épisode qui confirme le démarrage poussif d'une série qu'on aura connue l'année dernière beaucoup plus inspirée.