Une bataille de chiens
Damian Karp et Hanna hérite d'une affaire concernant l'une des ex-femmes d'Infeld, Evanthia, qui se déclare la propriétaire d'un petit Yorkshire qu'elle a récupéré dans la rue. Conscient de la nature particulière de sa tante par alliance, le neveu de Stanton passe l'affaire à Franklin and Bash, préférant faire équipe avec Pindar sur une affaire de braquage. Le client, fabriquant de fromage, est devenu la vedette d'une vidéo virale le montrant menaçant le gérant d'une pizzeria avec un faux pistolet.
Résumé de la critique
Un épisode réussi que l'on peut détailler ainsi :
- une parfaite utilisation des personnages et une intrigue rythmée
- un affrontement réjouissant
- un duo qui se remet enfin en question
- le vrai début de cette saison deux
Il était temps...
Ce titre peut paraître assez bizarre, mais il faut comprendre que cet épisode est une vraie libération pour le spectateur, le premier à tirer profit de tout le potentiel du show. Avec cette histoire de Yorkshire et ce braquage bidon, la série nous offre deux affaires joliment décalées qui confirment le talent d'auteur de Breckin Meyer et le besoin du show d'une légère touche de fantaisie. Conçu sur mesure, cet épisode est particulièrement bien rythmé, reposant sur une galerie impeccable de seconds rôles pour relancer perpétuellement le scénario, comme l'association entre David Burke et Seth Green qui viennent donner du fil à retordre au duo vedette.
Un épisode nerveux et efficace qui vient secouer les puces d'une seconde saison jusqu'ici assez décevante, loin des petits accès de folie qui donnait tout son charme à la saison un. Avec ces deux affaires singulières et amusantes, Franklin and Bash trouve le bon équilibre entre absurdité et une dramatique bien présente, donnant au final un réel moment de bonne humeur. Sans fausse note vraiment notable, cet épisode est clairement à ranger parmi les meilleurs du show, confirmant l'importance dans une comédie de savoir mettre en valeur les comédiens.
En choisissant d'offrir du cousu main aux interprètes de la série, Breckin Meyers nous offre une intrigue impeccable avec en particulier un duo Damian - Pindar improbable, mais étonnamment efficace. En sortant ces deux personnages de leur schéma habituel agaçant, les auteurs confirment la nécessité pour le show d'évoluer et de changer la dynamique habituel de la série. Une intrigue simple et efficace qui apporte ce petit grain de folie absent du début de saison, mais qui fait toute sa saveur alors que cette seconde saison démarre enfin.
Deux contre deux
Un des défauts récurrents de la série concernaient jusqu'ici l'absence de véritable opposition en face des deux héros, Franklin and Bash se limitant à vaincre des adversaires insignifiants grâce à leur imprévisibilité. Seulement, avec Jango et Rossi, les deux tombent sur un os, à savoir deux avocats qui possèdent la même capacité à manipuler un jury sensible à leur style assez spectaculaire. L'occasion pour les deux héros de se remettre en question, en particulier leur choix de carrière qui va à l'opposé de cette originalité qui faisait leur force.
Pris à leur propre piège, les deux avocats perdent l'effet de surprise et se retrouvent démunis, situation qui serait intéressante si Infeld leur mettait réellement la pression. Malheureusement, les scénaristes préfèrent limiter Cybill Shepherd et Malcolm Mc Dowell à offrir des séquences pseudo-romantiques clairement surjouées et peu efficaces. Une nouvelle occasion de s'attrister devant la présence sous-exploitée de certains comédiens, même si son explication sur ses prouesses sexuelles reste assez amusante.
De son côté, le personnage de Carmen sert à servir sur un plateau les preuves nécessaires aux deux héros pour la résolution d'une intrigue qui ne fait clairement pas dans la finesse. Pourtant, cette opposition réjouissante entre les deux duos d'avocats permet de passer outre certains rebondissements grossiers grâce à des dialogues réussis, où les répliquent fusent efficacement. Même si le final est un peu trop sage, la situation originale où se trouve Franklin and Bash les contraint à jouer pour une fois les bons élèves, donne toute sa saveur à un épisode vraiment réussi.
La nécessité de se remettre en cause
Si Franklin and Bash se heurte à un problème cette saison, c'est clairement dans la présence gênante d'Infeld que les scénaristes ne savent pas vraiment exploiter. Trop protecteur avec les deux héros, Stanton n'apporte pas le coup d'accélérateur nécessaire à l'intrigue, entraînant une tendance des deux héros à s'endormir sur leurs lauriers sans se remettre vraiment en question. Un problème structurel majeur qui laisse la sensation de deux avocats qui ne se battent que pour leur profit personnel, se débarrassant de l'affaire bancale de Pindar pour choisir un procès plus confortable et moins difficile en apparence.
Si l'égoïsme des deux vedettes du show et leur goût pour la belle vie ne surprend pas, il n'est pas déplaisant de les voir se forcer à se remettre en question, à s'interroger sur les raisons qui les poussent à plaider. En intégrant les deux héros au sein d'Infeld, les scénaristes les ont placés dans une bulle protectrice, coupés d'une réalité où il devrait se battre pour réussir. Enfants gâtés du système, les deux héros paraissent avoir perdu leur spécificité, surtout après deux premiers épisodes assez fades, loin des grands combats rhétoriques proposés par les séries de David E. Kelley par exemple.
Avec cette seconde saison, j'attends personnellement que les auteurs mettent enfin les deux héros en difficulté, les obligeant à se battre pour conserver leur statut de privilégié. Même si cet épisode marque un premier pas dans cette direction, l'ensemble reste assez maigre, la pirouette finale relevant purement et simplement de la facilité scénaristique. Peut-être qu'il serait temps que les deux héros perdent, afin de les pousser à revenir aux sources de leur vocation, cherchant ainsi à donner du sens à leur présence au sein du cabinet Infeld.
Vraiment amusant
Après un début de saison poussif, Franklin and Bash offre enfin un premier épisode réussi grâce à une très bonne utilisation des personnages secondaires, en particulier le duo entre Karp et Pindar particulièrement intéressant. L'occasion de prouver la nécessité de faire évoluer le show en tirant profit de nouveaux personnages qui apportent le coup de fouet dont la série avait besoin. Une bonne surprise, après un début de saison poussif, en espérant que le prochain épisode saura poursuivre dans la même direction et ne pas retomber dans les travers habituels du show.
En conclusion, sans hésiter l'un des meilleurs épisodes du show, avec une opposition assez féroce envers un duo vedette obligé de se remettre en cause et de jeunes avocats aux dents longues. Très drôle et sans temps mort, un divertissement qui sort la série d'une routine médiocre, offrant un duo particulièrement intéressant entre Damian Karp et Pindar. Hélas, la conclusion est un peu tirée par les cheveux et les scènes assez moyennes entre Cybill Shepherd et Malcolm Mc Dowell viennent griser le bilan d'un ensemble globalement réussi.
J'aime :
- un scénario bien rythmé et efficace
- les comédiens très bons
- les dialogues ciselés et efficaces
Je n'aime pas :
- la storyline d'Infeld assez inutile
- la conclusion tirée par les cheveux
Note : 13 / 20
Après un début de saison poussif, Franklin and Bash retrouve l'inspiration au travers de ce procès un rien décalé, combat amusant pour la garde d'un Yorkshire. Si l'ensemble reste assez superficiel, le divertissement est au rendez-vous grâce à des acteurs parfaitement mis en valeur par des dialogues efficaces.