Critique : Franklin & Bash 2.04

Le 29 juin 2012 à 18:20  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode assez moyen et pauvre en contenu qui ne vaut que pour son idée de départ, pas du tout exploitée par la suite.
Par sephja

Critique : Franklin & Bash 2.04

~ 8 minutes de lecture
Un épisode assez moyen et pauvre en contenu qui ne vaut que pour son idée de départ, pas du tout exploitée par la suite.
Par sephja

Juge et parti 

 

Jared Franklin se retrouve obligé d'assumer un rôle de juge pour des affaires courantes, en particulier la fermeture du club appartenant à la famille Mazzani, une ancienne gloire de la chanson, qui traverse de gros problèmes financiers. Peter Bash décide alors de prendre sa défense, mais va se retrouver à devoir affronter le père de son associé. Pendant ce temps, Infeld découvre que le psychologue qui s'occupe de Pindar est en fait un fraudeur connu de la police.

 

Résumé de la critique

 

Un épisode moyen que l'on peut détailler ainsi :

  •  un premier acte trop compliqué et confus
  •  le besoin de rester crédible 
  •  une série qui se plait à jouer les rebelles
  •  un épisode aux enjeux limités   

 

 

Faux départ 

 

Pour cet épisode de Franklin and Bash, les scénaristes nous proposent un point de départ original en propulsant Jared dans le rôle de juge, pitch singulier malheureusement mal exploité par la suite. Une occasion de passer de l'autre côté et de découvrir la difficulté d'une tâche consistant à faire appliquer la loi en le contraignant à ordonner la fermeture d'une célèbre salle de concert. Evidemment, Peter va prendre la défense de ce client par amour de la musique, donnant un point de départ intéressant que les scénaristes complètent avec une intrigue Pindar assez moyenne. 

Seulement, au lieu de lancer l'investigation en profitant de la position particulière de Jared, les auteurs vont aussitôt arrêter cette histoire de juge pour redonner à Jared son costume d'avocat. Pour amener un semblant d'enjeu, le costume d'antagoniste va alors être pris par le père de celui-ci,  apportant un semblant de contenu à une histoire globalement assez passable, reposant sur un historique inutilement compliqué et mal mis en valeur. En centrant tout le premier acte sur le nouveau travail de Jared, la série confirme sa mauvaise habitude consistant à privilégier le quotidien des deux héros aux causes qu'ils défendent. 

Malgré la présence de seconds rôles prestigieux comme Peter Weller et Joel David Moore, l'épisode nous fournit un divertissement à minima et ne parvient pas à générer l'émotion attendue. Sans leur grain de folie habituel, les deux avocats remportent un succès trop évident dans cette histoire sur fond de musique trop déconnectée de la réalité pour intéresser vraiment. L'occasion de souligner l'un des problèmes majeurs de cette série, à savoir son manque d'imagination pour un show qui se veut aussi parodique et décalé. 

 

Les limites de la parodie 

 

S'il y a bien un défaut récurrent et agaçant concernant Franklin and Bash, c'est bien la tendance des auteurs à montrer un dédain flagrant concernant le déroulement standard d'un procès. En donnant à Jared le rôle d'arbitre, les scénaristes donnent des juges l'image de personnage pris au piège par la lecture de la loi, incapable de jouer sur les nuances à la différence des avocats qui endossent le costume du héros. A force d'irresponsabilité, la série verse dans une démagogie un rien agaçante, offrant un délire plutôt pauvre, se limitant à la séquence dans le procès de Pindar entre lui et Hannah. 

Voir Infeld réduit à jouer les faire valoir pour l'assistant de ses deux employés est la preuve évidente de l'incapacité des scénaristes à donner de l'épaisseur à des personnages secondaires qui servent de faire valoir. Avec leur lutte pour blanchir ce charlatan, Stanton et Hannah passe pour de parfaits hypocrites et de simples outils pour les auteurs servant uniquement à faire avancer la storyline sur la thérapie de Pindar. Sans cohérence avec l'épisode deux, son histoire d'amour décalée et fictive avec Megan devient brutalement réelle, laissant l'image d'un show construit au jour le jour sans que les scénaristes fassent l'effort de construire un plan bien établi.

Trop coupée de la réalité, la série de TNT paraît à la limite de la fumisterie, ne possédant pas la crédibilité dans le ton qui permet de rendre un témoignage touchant, négligeant ces petits détails qui donnent de la matière à une histoire. Ici, tout est superficiel, à peine esquissé pour fournir un divertissement prévisible et passable, reposant uniquement sur les qualités des comédiens afin de mettre un peu en valeur un texte sans originalité. Décevant, un épisode peu intéressant qui utilise le mythe du Rock pour redorer l'image de rebelles de deux héros pantouflards et sans surprise. 

 

 

Rebel without a cause

 

L'année dernière, Franklin and Bash étaient deux avocats imprévisibles, cherchant à défendre des causes justes avec un style unique et original, se jouant des règles et des convenances du barreau. Seulement, le temps a passé et les provocateurs sont finalement rentrés dans le rang, la protection d'Infeld leur apportant une stabilité qui a détruit lentement leur esprit de transgression. Loin de défendre leurs clients pour des raisons morales, les deux avocats luttent pour réaffirmer un esprit rebelle qui s'est lentement évanoui, donnant à cet épisode une tonalité légèrement pathétique.

Si l'épisode de la semaine dernière avait permis de constater que la série possédait encore du potentiel à exploiter, cette semaine ressemble à une douche froide, confirmant la pauvreté de tout ce qui est lié de près ou de loin à Infeld. Le plus traumatisant reste le constat que Pindar est devenu le seul personnage à marquer une vraie évolution, les autres donnant l'impression d'être figé dans le marbre. Malheureusement, voir un personnage secondaire prendre autant de place dans une saison ne présage habituellement rien de bon pour la suite, appuyant l'idée d'un show qui se satisfait pleinement de sa forme actuelle.

Il faudra donc se faire à l'évidence, les bons épisodes de Franklin and Bash seront des évènements ponctuels pour une série qui va multiplier chaque semaine les stand alone. Un constat regrettable, celui d'une équipe créative qui construit les épisodes sur quelques idées, sans chercher à exploiter un casting pourtant impressionnant. Et la terrible question finit par se poser, à savoir l'interrogation en tant que spectateur concernant la recherche des motivations pour poursuivre un show si peu généreux en contenu.

 

Une intrigue sans surprise

 

Certes, mes attentes concernant Franklin and Bash ne sont pas très élevées, mais je pensais que le show saurait garder ce vilain esprit légèrement parodique qui faisait le charme de la première saison. De chiens fous, les deux héros sont devenus des chatons confortablement installés dans un univers paisible où ils ne sont jamais mis en péril. Ainsi, l'affrontement de Jared avec son père n'a pas la force de l'année précédente, la possibilité d'une défaite n'ayant que des répercussions que sur la popularité des deux héros sur les réseaux sociaux.

En conclusion, un épisode qui démarre par une bonne idée, pas du tout exploitée par la suite lors d'un procès sans enjeu et plutôt passable. A l'opposé, l'intrigue autour de Pindar arrive beaucoup trop tôt dans la saison, les scénaristes n'ayant pas pris le temps de mettre en avant les progrès réalisés part celui-ci avec l'aide de son thérapeute. Un choix discutable qui confirme l'incapacité des auteurs à produire deux épisodes consécutifs de qualité, laissant comme unique solution aux spectateurs de revoir les attentes à la baisse.

 

J'aime :

  •  l'évolution de Pindar
  •  la scène où Jared joue les juges
  •  les seconds rôles convaincants

 

Je n'aime pas :

  •  l'histoire très confuse autour du club de musique
  •  le manque d'ambition des scénaristes
  •  Infeld rabaissé au rang de faire valoir
  •  mal rythmé et poussif

 

Note : 11 / 20

Si la première scène et la qualité des seconds rôles suffisent à créer l'espoir chez le spectateur, la suite ramène à la surface tous les défauts d'une série toujours aussi superficielle. Peu inspirée, l'intrigue du jour confirme le manque d'ambition d'une équipe créative qui gâche clairement un potentiel de départ pourtant intéressant.

L'auteur

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