Un juge sous influence
Alors qu'il tentait de démontrer au jury l'impossibilité d'avoir des rapports dans des toilettes d'avion, Franklin and Bash sont interrompus par l'entrée d'officiers de police venus pour emmener le juge Koehler. Il demande aussitôt au duo d'accepter de se charger de sa défense, la justice lui reprochant sa liaison avec l'avocate Margareth Pollack. Pendant ce temps, Damian Karp hérite d'une affaire concernant son ami Lance, accusé par la ligue de softball gay d'être un tricheur, l'accusant d'hétérosexualité.
Résumé de la critique
Un épisode plaisant que l'on peut détailler ainsi :
- une intrigue en deux morceaux plutôt réussie
- l'importance de séparer travail et plaisir
- un divertissement très bien construit
- des duos intéressants
Bad Romance
Après un début de saison en dents de scie, Franklin and Bash nous propose une bonne intrigue qui va les voir se charger de la défense du juge Koelher, accusé de favoritisme envers une avocate plantureuse plus jeune que lui. Le démarrage est assez original, offrant l'occasion aux deux héros de montrer leur capacité à s'adapter à toutes les situations qui se présentent, même les plus inattendues. Un décalage comique qui va se retrouver dans la seconde intrigue du jour, offrant à Damian Karp une affaire autour d'un problème d'identité sexuelle pour le moins inattendu.
Cette volonté de jouer le plus possible la carte de la comédie va se révéler payante, sortant le neveu d'Infeld de son numéro de simple faire-valoir pour lui offrir une vraie intrigue en solo digne de ce nom. Certes, sa relation avec son oncle n'est pas vraiment exploitée, mais l'ensemble reste largement supérieur aux habitudes de la série, jouant sur les clichés en évitant toute facilité. Une finesse inattendue qui fait la différence dans une série qui affiche une légèreté assez agréable, évitant les habituelles lourdeurs en proposant un scénario complet qui évite les séquences de remplissage.
Bon divertissement, cet épisode va confirmer la bonne impression du premier acte, offrant deux développements équilibrés à ces deux intrigues plutôt inspirées. Malheureusement, la conclusion va se placer un ton en dessous, avec un dénouement assez prévisible pour Karp et pas vraiment crédible pour le duo vedette, laissant un petit arrière-goût d'inachevé. Malgré tout, ces intrigues romantiques relèvent clairement le niveau, offrant enfin un fil directeur clair qui donne une cohérence à l'épisode.
Vie privée et vie publique
Le thème commun de ces deux storylines est la relation romantique et le risque qu'elle représente, surtout lorsqu'elle relie un juge et une avocate, entraînant des soupçons compréhensibles et inévitables. Pas associé à une histoire d'amour, Jared se retrouve en retrait, laissant la place à Peter Bash qui va nous offrir plusieurs scènes assez irrésistibles avec Claire Coffee, l'alchimie entre les deux comédiens fonctionnant parfaitement. La mise en scène de Kevin Bray a la bonne idée d'exploiter au maximum ce duo, donnant plusieurs scènes réussies combinées à des avancées importantes dans l'intrigue du jour.
En effet, si le pitch est original, la découverte des preuves s'avère un peu trop parachutée, en particulier concernant Carmen dont les révélations sont un peu trop opportunes. La conclusion de l'intrigue concernant le juge Koelher manque aussi de crédibilité, mais possède un aspect très théâtral qui convient parfaitement au show, offrant l'occasion aux deux duos du jour de briller. Vu du point de vue aussi pathétique que comique, l'amour est au coeur de l'intrigue, qu'il soit naïf ou refoulé, révélant la nature manipulable de l'homme dès qu'une femme séduisante lui montre de l'intérêt.
Heureusement, les auteurs choisissent de diversifier le point de vue sur le romantisme avec l'histoire de Damien Karp qui cherche à explorer la difficulté d'assumer ses propres choix en terme de passion. Cette histoire de soft-ball gay évite les pires clichés et misent sur la qualité des comédiens, en particulier un excellent Malcolm Mc Dowell, particulièrement à l'aise dans un rôle un rien décalé. La conclusion est certes prévisible et le scénario fait dans la facilité, mais la qualité des interprètes et de la mise en scène suffit à faire le choix du mélodrame élégant.
L'art de mettre en valeur une histoire
Si l'épisode de cette semaine est si plaisant, c'est par le choix qu'il fait de privilégier l'aspect divertissement, évitant d'intégrer une troisième storyline totalement inutile autour de Pindar. Chaque scène est bien réfléchie et sert à faire avancer une intrigue particulièrement fluide et rythmé, loin des ralentissements agaçants qui touchaient les épisodes précédents. De plus, les deux histoires partagent un thème commun développé selon plusieurs points de vue, donnant aux auteurs la possibilité de jouer avec certains clichés sans avoir à forcer le trait.
Pilier de l'écriture d'un scénario de série, ces trois éléments sont indispensables à la production d'un divertissement de qualité et trop fréquemment absent des épisodes précédents de la saison. En effet, si les auteurs nous refusent une mythologie digne de ce nom, le minimum est de fournir des épisodes cohérents, preuve du soin d'un équipe créative assez inspirée. La présence du réalisateur Kevin Bray aux commandes de cet épisode, à l'origine de plusieurs épisodes l'année dernière de Suits, ne doit pas être pour rien quant à la qualité d'un épisode qui fournit un divertissement relativement réussi.
Seul point noir, les conclusions sont un peu tirées par les cheveux, mais privilégie intelligemment l'aspect théâtral au détriment d'un suspense artificiel reposant sur une décision du jury qui casse habituellement le rythme. En délaissant toute crédibilité pour privilégier le spectacle, les auteurs trouvent la recette à suivre pour le show procédural de TNT. Surtout que la composition des différents duos du jour est plutôt convaincante, misant sur un classique de la comédie avec d'un côté le héros noble et courageux opposé à son acolyte peu concerné et cynique.
Le héros et son compagnon
Si l'épisode possède quelques défauts gênants cités précédemment, il présente aussi une qualité particulièrement intéressante dans la répartition des tâches, en particulier entre Karp et Infeld. En effet, si l'un incarne le héros droit et rigide, le second se place avec succès dans un registre cynique et comique, Malcolm Mc Dowell s'amusant beaucoup à jouer les provocateurs. Ce partage des tâches, entre le héros qui incarne la crédibilité de l'histoire et le second rôle qui assure le divertissement est vieux comme Cervantès, mais fonctionne toujours parfaitement.
Au final, un bon épisode de Franklin and Bash, malgré une scénario pas totalement convaincant, surtout dans ses résolutions prévisibles et tirés par les cheveux. Seulement, le divertissement reste assuré par une mise en scène efficace et une répartition intelligente des tâches, offrant en particulier des scènes réussies au couple entre Janie et Peter. Un bon épisode qui suit parfaitement la formule d'un divertissement efficace, en espérant que les épisodes à venir s'efforceront de suivre la même voie, surtout à l'approche de la mi-saison.
J'aime :
- les intrigues plutôt originales
- le duo Karp – Infeld
- un fil directeur bien présent
Je n'aime pas :
- des preuves assez parachutées
- une conclusion peu crédible
Note : 13 / 20
Un épisode qui applique à la lettre et avec succès la recette du parfait divertissement, confirmant le potentiel d'un show qui tire enfin parti du duo Karp – Infeld. Si la conclusion est un peu tirée par les cheveux, l'épisode demeure plaisant, offrant la conclusion théâtrale que l'on est en droit d'attendre de la série.
sephja
