Petite Mise au point :
Avant de commencer cette critique, qui va être mon dépucelage concernant les critiques de Fringe, je souhaite juste revenir sur 2/3 petites choses. Je veux juste rappeler que je ne suis pas aussi fan de la série que certains. Je dois vous confesser que c’est la première fois que « je vis » une série de cette manière, je me suis laissé prendre au jeu de Fringe dans les derniers épisodes de la saison 2 et par conséquent je ne maîtrise pas aussi bien que beaucoup d’entre vous le sujet, d’où peut-être certaines bêtises dans cette critique.
J’avais abandonné la saison 1 en cours car je le trouvais d’un ennui profond et j’ai profité du fait que la série passe sur TF1 pour la regarder d’un œil (et en VF , je sais, c’est une hérésie) tout en bouquinant à côté. Car comme je le disais précédemment, lire un bouquin un petit peu chiant tout en regardant une série un petit peu chiante, ça rend les deux beaucoup moins chiants (oui c’est une équation Taobyesque).
Ensuite la saison 3 est arrivée et m’a beaucoup plu dans son intégralité. Certes certains épisodes avaient pour but de faire gagner du temps mais ils ont, pour ma part, toujours été mis en scène de manière très agréable. D’autant que les stand alone ont quasiment disparu, et de ce fait on est toujours restés liés au fil rouge. Enfin, je pense que les thématiques soulevées cette saison étaient bien plus intéressantes.
Vous voilà prévenus, donc revenons-en à nos moutons
À la fin de l’épisode précédent, Peter débarquait en 2026, tout le monde se posait la question de savoir d’où il était tombé (Fusion des deux mondes ? Monde bleu ? Monde Rouge ?) et où les scénaristes voulaient en venir. Et bien rassurez-vous, même si à la fin de l’épisode les questions seront plus nombreuses que les réponses, nous allons en apprendre énormément.
Je ne vais pas faire durer le suspense, pour ma part, Fringe finit très bien sa saison avec un épisode que j’ai trouvé assez malin, plutôt bien mis en scène, fortement bien joué, très très ambitieux, mais des fois un petit peu paresseux.
Car oui, certaines petites choses m’ont quand même gêné. Surtout il faudra voir si les scénaristes assumeront la direction que prend la série, pour rendre définitivement la fin de cet épisode super couillue et étourdissante. Il ne faut surtout pas que ce twist reste une promesse. Mais bon, après cette saison ils ont ma confiance.
L’opération « Devenir suédois » de Broyles à super mal tourné quand même
Tout ce qui va suivre comporte d'énormes spoilers.
2026 Les mayas ne l’avaient pas prédit
Après un générique gris/noir du plus bel effet qui donne immédiatement le ton de l’épisode et qui va renforcer le doute et l’excitation chez le spectateur, nous avons la confirmation très rapide que Peter a atterri dans le futur de notre monde (le bleu), mais qu’il a perdu tout souvenir de son voyage.
On va nous expliquer que le monde rouge a été détruit quand Peter est monté dans la machine mais comme les deux mondes sont liés, le monde que nous connaissons s’égrène à vitesse grand V. La faute à des vortex immenses qui s’ouvrent un peu de partout dans le monde et à des attaques terroristes orchestrées dans l’ombre par un Walternate plein de rancœur. Ce dernier a réussi à s’échapper de son monde afin de trouver refuge dans le nôtre. Le monde est maintenant en lambeaux et ça c’est cool.
Et la division Fringe ? Où qu’elle est la division Fringe ? Et bien la division Fringe va plutôt bien merci. Ella, la nièce, fait maintenant partie de la team, Oliva en est devenue la boss (Yeaah), elle maîtrise maintenant la télékinésie et semble mariée et heureuse avec Peter. Même si tout ne semble pas si rose dans la mesure où le couple n’arrive pas à avoir d’enfants (pour des raisons inconnues).
Astrid quant à elle est devenue assez hot avec ses cheveux raides et Brolyes se prend pour un Husky consanguin tout en étant sénateur. Walter ? Et bien Walter est en taule car il est tenu responsable du merdier dehors qui dure depuis une bonne dizaine d’années.
Je suis quand même surpris du sort de ce dernier, traité comme un moins que rien. Il a quand même sauvé plusieurs fois les miches de tout le monde, avec le soutien de la Division Fringe, je trouve donc complètement aberrant qu’on le foute en taule. Il me semble qu’il serait bien plus utile dehors qu’en prison. Je ne sais pas si c’est un effet de style de la part de scénaristes, mais je n’ai pas trouvé ça crédible, comme je n’ai pas trouvé ça crédible que Peter ne vienne jamais le voir.
Sinon oui, l’univers mis en place a de la gueule et cela même si finalement le concept de voir le futur se réécrire (car on va vite comprendre que c’est de ça qu’il s’agit) a déjà été traité de nombreuses fois. Mais j’aurais aimé pour ce dernier épisode quelque chose de « Made in Fringe » et non pas la reprise d’un concept un peu à la mode (Heroes, Misfits, Lost etc..). Mais bon…
Par la suite Walter va retrouver son laboratoire et Livia dans une scène extrêmement sympathique (mais ça, c’est la force de Fringe, nous y reviendrons plus tard) afin de se remettre à bosser pour trouver une solution concernant la fin du monde.
Peter, lui, découvre que c’est Walternate le responsable des attaques terroristes et décide de le rencontrer. Peter a beau se poser en responsable de tout ça, implorant le pardon de Walternate, il se rendra vite compte du fait qu’il est tombé dans un piège, Walernate n’était qu’un hologramme qui le prévient qu’il va lui prendre un être cher. Et en effet la scène d’après, extrêmement violente, voit Olivia descendre de sa bagnole et Walternate façon Niko Belic nous gratifier d’un head shot assez sec. 2026 sera donc l’année de la mort d’Olivia.
Non, ce n’est pas l’autre dimension, juste Paris en plein mois de Juin
Un épisode émotionnellement faible et mal équilibré ?
Je ne m’attarderai pas trop sur l’enterrement d’Olivia, que j’ai trouvé fort élégant et pas trop lourd mais qui ne m’a rien fait ressentir. Et c’est un peu le problème de cet épisode en fait. Un peu à la manière de Misfits, qui nous fait le coup chaque année, on sait pertinemment que tout ceci n’arrivera pas et donc il m’a été extrêmement difficile de m’impliquer émotionnellement. Cela fonctionne quand même bien mieux que chez les Britons, puisque plusieurs fois dans l’épisode je me suis dis avec un sourire en coin « Voila donc la vraie fin de Fringe : deux univers détruits, un pessimisme omniprésent, la mort de l’héroïne par un headshot. » Putain ça me plait, quand bien même encore une fois l’émotion manque à l’appel.
Mais nous sommes dans Fringe, qui a su depuis quelques temps passer de la petite série fantastique sympa à un putain de gros divertissement SF avec un traitement des personnages vachement soigné. Alors certes l’émotion ne fonctionne pas comme prévu mais l’empathie elle, fonctionne toujours efficacement. La scène où Peter déclare à Walter qu’il est fier d’être son fils est superbe, c’est très rare que ça fonctionne sur moi ce genre de scène dans une série Pop Corn et ici ça marche complètement, tout comme la relation entre Olivia et Peter. L’alchimie est réelle et c’est traité finement. (Cf. la scène dans la cuisine).
Cependant, je trouve que pour un final toute cette partie prend malheureusement trop de place. 40 mn sur les 45 de l’épisode, c’est trop. Avec toutes les questions qui ont été soulevées cette année, je pense que l’on aurait peut-être pu faire de la place pour d’autres éléments. D’ailleurs il y a 3 épisodes de ça, Oliva nous apprenait qu’elle allait se faire tuer par quelqu'un… qui n’est pas du tout la personne qui finalement la tue. Et qu’on ne vienne pas me sortir que c’était écrit, que le futur changerait, c’est faux. D’autant que la conclusion de l’épisode va encore plus redistribuer les cartes. Alors quid de l’enfant de Roja Livia ? Charlie et Lincoln ? L’assassin d’Olivia… C’était là pour faire joli ? Bizarre quand même que tous ces éléments ne soient même pas effleurés dans le final…
Non vraiment… C’est dommage aussi que tout ce pan de l’épisode sente un peu le déjà-vu, qu’il n’y ait pas de grosse surprise et qu’il soit difficile pour le spectateur de connaiîre le même degré d’implication que quand nous sommes dans le monde bleu ou rouge. MAIS sur moi ça a quand même en partie fonctionné, grâce à la sensibilité des personnages, la mise en scène, le background du futur, mais surtout grâce à l’idée de Walter de renvoyer Peter via la machine au moment de la destruction du monde rouge.
L’épisode va alors entrer dans une autre dimension (sans mauvais jeux de mot). Finalement ce monde va servir à quelque chose, il n’est pas qu’un artifice pour nous montrer ce qui va arriver, en fait tout ceci va arriver et ce monde va être le levier principal pour rebooter la série et comme je suis un gros couillon, je ne l’ai pas vu arriver. J’aurais pensé à un autre retour pour Peter, mais cette idée, je l’adore. Le futur n’a pas servi à rien, il est réel et sert la cause présente. Cela donne de mon point de vue un peu plus de corps à ce futur… Et puis entre nous… J’adoooooooore les boucles et les paradoxes temporels, et sur ces cinq dernières minutes j’ai pris un pied monstre même si pour le moment tout reste un peu confus.
Ce n’est malheureusement pas le santon sur le meuble qui a arrêté la caisse mais une vraie créature venant de la dimension « té èf un »
Fringe Sans Peter ? Et pourquoi pas ?
Les cinq dernières minutes sont probablement parmi les meilleures de la série. Peter va donc revenir de son voyage. Il semble donc avoir toujours été sur la machine, durant tout l’épisode (on va donc dire que la machine se sert du même concept que les magnet soul puisque l’esprit a voyagé mais pas le corps). On apprend que Peter veut réconcilier les deux parties, le monde rouge et le monde bleu. Et contre toute attente il va, avec l’aide de la machine, créer une passerelle entre les deux mondes sous Liberty Island. Les deux parties se retrouvent donc face à face…
Je vais juste faire une petite parenthèse, j’ai cru que cette fin de saison se résumerait au choix que devrait faire Peter entre les deux Olivia, ce que Sam Weis (l’inutile) avait supposé mais en fait pas du tout, et là je dis un grand bravo aux scénaristes de ne pas être tombé dans la facilité et le soap bon marché.
Peter crée donc la passerelle et rassemble tous les pions dans la même salle. J’ai adoré cette partie, vraiment la tension est simplement exceptionnelle. Les deux parties se regardent hallucinées, Peter commence à expliquer qu’il a enfin compris. Il en a la certitude, la machine a été créée par les premiers hommes qui ne sont personne d’autre qu’eux-mêmes. En fait Walter et Astrid, dans le futur, ont balancé la machine dans le vortex de Central Park, qui a dû arriver à l’ère préhistorique. Voilà pourquoi même Astrid a toujours eu cette impression de proximité avec elle. Cette machine c’est un peu comme la boussole de Locke dans Lost, un objet pris dans une boucle temporelle qui crée un paradoxe.
Je sais que pour certains l’explication peut sembler décevante (pour moi au début ce fut le cas, mais maintenant j’adhère), mais du coup tout s’explique en partie : les dessins les représentant, leurs feelings avec l’engin et le rôle de la machine. Peter continue son explication, dit souhaiter l’aide de tous les parties, et là, de manière aussi inattendue que jouissive Peter disparait… Et bizarrement personne ne relève sa disparition…
Walternate (que j’aime bien mais dont je ne n’ai jamais été fan, je trouve son jeu trop peu nuancé) lance alors un regard fantastique à Walter en lui lâchant « Tu as détruit mon monde ». Les deux Olivia proposent alors de se mettre au travail. D’ailleurs concernant les deux Olivia je dois vous avouer que j’ai été très très excité (probablement autant qu’Aureylien devant les beaux gars de Glee), ainsi juste pour voir et par souci professionnel, je pense qu’après cette critique j’irais taper « twins » sur un certain site…
Bref, tout ce beau monde semble vouloir essayer de bosser ensemble, mais une question subsiste : Où est Peter ? Et bien c’est la foire aux Observateurs, à l’extérieur, qui nous confirmera que Peter a enfin accompli sa mission et que maintenant personne ne souviendra de lui, car il n’a jamais existé.
Peter est apparemment devenu lui-même un paradoxe …
Sur le coup j’ai trouvé ça absolument énorme et vraiment culoté. Il a toujours été la cause de la guerre entre les deux mondes et je suis curieux de voir comment les scénaristes vont réécrire l’histoire. Je suppose que le « what ever happened, happened » de Lost fonctionne ici aussi, les causes vont être différentes mais les conclusions les mêmes. Le seul petit problème c’est que je n’y crois pas un instant, d’autant que je viens d’apprendre que Joshua Jackson a signé pour une quatrième saison. Ou alors ce qui serait culotté, ce serait de raser la boule à Peter, de lui foutre un costard et d’en faire définitivement un observateur. Mais bon…
Je ne vais pas partir dans trop de suppositions pour la suite, car avec le voyage dans le temps on peut faire tout et n’importe quoi. Sur le moment j’ai trouvé ça génial, mais il ne faut vraiment pas foutre en l’air la force et l’intensité de ce cliff en faisant revenir Peter rapidement la saison prochaine comme si de rien n’était. Je serai sans pitié si c’est le cas (j’avoue que je suis très sceptique… mais nous en reparlerons).
Bref malgré quelques accrocs cet épisode me satisfait pleinement. Je retrouve ce côté SF intelligente que j’ai aimé toute l’année et son aspect humain m’a fait kiffer. J’ai très très envie de voir la suite.
Je n’aime pas comparer les deux séries, Fringe a suffisamment de personnalité pour ne pas qu’on la compare à Lost, mais je retrouve un peu l’excitation qu’avait suscitée chez moi cette dernière et plusieurs événements dans l’épisode m’y ont fait penser (le cercueil que l’on brûle à la mer, le paradoxe temporel, les questions qui affluent de toutes parts) et ça me fait rudement plaisir.
En espérant quand même quelle réussisse mieux son dernier acte que sa grande cousine qui une fois nue n’était pas si jolie que ça.
Les samedi soirs chez les observateurs ? Bof…
J’ai aimé :
- Le fait de jouer avec le temps
- Le futur qui est cool
- Des acteurs nickels
- Un cliff qui déchire
- Anna Torv et sa sœur jumelle, objet de beaucoup de mes fantasmes.
J’ai pas aimé :
- Un certain manque d’émotion
- Des choix bizarres dans le futur
- Un cliff qui peut être une belle enculade
- La partie sur le futur est trop longue.
P.S. : Nous remercions Alanparish, Aureylien et Taoby pour avoir fait vivre du mieux qu'ils pouvaient les critiques de Fringe. C'était pas simple mais ça valait le coup. Merci.