Pour son avant-dernier épisode, Game of Thrones a sorti le grand jeu une seconde fois cette saison. Et à nouveau, les réactions sont à la hauteur des événements : extrêmes. Je pense que tout le monde a réagi très différement face à l'acte final du jeu des trônes. Il en va de même pour nos personnages. Plongeons-nous dans tous ces nombreux points de vue que l'épisode nous offre.
Varys - « The greater the risk, the greater the reward. »
Varys est celui qui n'a rien vu de la bataille. Ou plutôt celui qui a vu avant tout le monde... Comme annoncé par Mélisandre lors de l'épisode The Queen's Justice en saison 7, Varys est bien mort sur le sol de Westeros. Une mort par le feu, ce qui fait écho à ce qui l'a poussé à devenir maître espion rebelle étant petit : des "visions dans les flammes" (encore un coup du Dieu de la Lumière à tous les coups). Varys a été un si beau personnage. Perfide, vicieux, dépourvu des traits habituels d'un homme de pouvoir dans le monde de Westeros, il a usé de ses ruses pour se hisser jusqu'aux sommets, sans jamais oublier d'où il venait. Varys est un personnage en trois temps : d'abord l'araignée en qui personne n'a confiance, le double de Littlefinger, l'espion. Puis le traître, celui qui est prêt à satisfaire ses propres intérêts, qui rejoint la jeune fille Targaryen de l'est. Et enfin, la révélation : il est peut-être la personne la moins égoïste de tout le royaume, privilégiant toujours les intérêts du peuple avant les siens.
Ce qui est tragique, c'est qu'il a enfin cru trouver la souveraine qui allait vraiment mettre les intérêts du peuple avant les siens... Et celle-ci le déçoit terriblement. Ce qui est très beau avec ce dernier changement de cœur, c'est que Varys a tout de même respecté sa promesse à la reine (cf. Coin du Fan de la semaine dernière). Peut-être bien l'acte le plus loyal et le moins stratégiquement optimal de sa vie, un acte qui sera à jamais celui qui cause sa perte. Oui, c'était une erreur stratégique d'en parler à Daenerys, mais ce n'était pas une erreur morale puisqu'il s'agissait de la meilleure façon de pouvoir "casser le cycle" des tyrans et de donner enfin une voix au peuple.
Men decide where power resides, whether or not they know it.
On oublie souvent à quel point Game of Thrones a brillé à travers ses personnages secondaires comme peu de séries l'ont fait. Je suis d'avis que cette saison, la série n'a jamais trouvé de fins plus belles pour ses personnages, et celle de Varys n'y échappe pas : elle est totalement en cohérence avec l'évolution de son personnage et les différentes facettes qu'il a acquises vers la fin, justement parce que ce n'est pas quelque chose que le Varys de la saison 1 aurait fait.
Conleth Hill est fabuleux, au même titre que ses dialogues. Peter Dinklage est également très touchant lorsqu'il appelle Varys son "ami" et lui touche le bras – première fois de la série que l'on voit Varys en contact physique avec un autre personnage, de mémoire ? Signe que les barrières de Varys ont été brisées, ce qui lui a été fatal. Pourtant je vois quand même une forme d'optimisme à la fin, parce que dans tout cela il aura quand même trouvé un ami, Tyrion (à nouveau, il me semble que c'est la première fois que le mot "friend" est employé pour les deux, en tout cas de façon aussi solenelle et véritable).
Cerise sur le gâteau, son exécution est d'une beauté incroyable. Miguel Sapochnik est finalement un peu sorti de sa zone de confort avec ces premières minutes de l'épisode, lui qui est habitué à de grandes scènes d'action impliquant de nombreux figurants. Pourtant, le début d'épisode est sublime techniquement. Les plans resserrés sur les visages fermés de Daenerys et Tyrion trahissent le climat lourd de l'aftermath de la mort de Missandei. Les plans froids sur la salle du conseil de Dragonstone contrastent avec le souvenir d'une armée puissante et de conquérants optimistes... et donc, cette exécution. Drogon sortant de la pénombre est une utilisation inédite des dragons dans la série et vient immédiatement donner un ton extrêmement sombre et cru à cette exécution, filmée à la première personne et de nuit, la détachant de toutes celles qu'on a pu voir jusque là (notamment celle des maîtres esclavagistes ou des Tarlys). C'est également très porteur de sens puisqu'il s'agit aussi d'une exécution beaucoup moins "justifiée" que les autres, nous révélant toute la cruauté de Daenerys lorsqu'elle s'y met.
Ce premier acte est donc à mon sens extrêmement saisissant et offre une mort sublime pour Varys, tout en annonçant la gravité de l'épisode à venir.
Daenerys - « Let it be fear. »
Deuxième point de vue de l'épisode, celui de Daenerys. J'ai mis un point d'honneur à ouvrir cette critique sur le personnage de Varys, d'une part car je l'adore et que je voulais aborder cet épisode avec cet aspect un peu sous-estimé de l'épisode, voire de la série à mon goût... D'autre part car je ne voulais pas démarrer par le personnage le plus polémique de la série (de l'histoire des séries ?). Mais il faut crever l'abcès.
J'ai adoré toute l'évolution du personnage de Daenerys et je ne comprends pas la plupart des critiques qui lui sont adressées. Premièrement, il y a le fait qu'on reproche beaucoup aux scénaristes d'avoir voulu "déjouer nos attentes" en faisant de Daenerys l'antagoniste finale du show. Je ne pourrais être moins d'accord. Si l'image que renvoyait Daenerys lorsqu'elle a commencé à tuer les esclaves de la baie des esclaves en saisons 3-4 vous donnait l'image d'une leadeuse invétérée et d'une héroïne, je ne vous comprends pas. J'accepte que les interprétations diffèrent, que le bouche-à-oreille et la "coolitude" de ses scènes ont développé une hype autour du personnage (hype approchant parfois une Daenerys-mania de fans aveuglés), bref, je comprends l'engouement autour du personnage... mais j'ai vraiment de la peine pour tous les fans du Game of Thrones "premier degré". Ceux qui ont suivi le jeu des trônes comme un match de sport, ceux qui sont de vrais supporters de la reine des Dragons et qui se sentent "trahis" par le personnage ou les scénaristes. Son échec de diplomatie est une chose sous-entendue par la série depuis des années. Daario l'avait compris (« You weren't made to sit on a chair in a palace. You're a conqueror, Daenerys Stormborn. » - Blood of My Blood, épisode 6.06). Cela se sentait venir à des kilomètres que Daenerys allait devenir une antagoniste aux actions moralement injustifiables – son règne à Meereen était tout sauf glorieux et ses intérêts pour le peuple ont toujours semblé factices à mes yeux. Bref, en un mot : c'était non seulement cohérent, mais aussi prévisible et ce n'était qu'une question de temps. La liste des signes avant-coureurs serait trop longue pour cette critique et la liste de ses "bonnes actions" en tant que reine qui "montrent qu'elle n'aurait jamais fait ça" n'a pas de sens.
Vient ensuite le camp des "c'est cohérent, mais trop rapide et trop forcé". Cette critique, je la comprends beaucoup plus. Je ne la rejoins pas totalement cela dit. Je pense que la pause de deux ans entre les saisons 7 et 8, les raccourcis scénaristiques indéniables de la saison 7, la longueur des épisodes ainsi que, sans doute, plein d'autres défauts des saisons récentes pour X ou Y raisons, sont des facteurs. Or, depuis Dragonstone et l'entrée de Daenerys sur le continent, pleine d'espoir et d'envie, beaucoup, beaucoup de choses se sont passées. Des mois voire des années de récits, de quoi faire du contenu sur une autre saison complète. En cela oui, moi aussi, j'aurais aimé voir son basculement de façon plus progressive, mais pas à cause d'un manque de développement, ni car ce que l'on a n'est "pas suffisant". Juste pour mieux réaliser l'importance de ce basculement, petit à petit, sur une plus longue durée dans la vraie vie. Depuis son entrée à Westeros, Daenerys a tout perdu : une partie de ses armées, deux de ses enfants, son plus fidèle conseiller et sa plus loyale amie. De reine adulée, elle est désormais juste une étrangère détestée. Le glissement s'est opéré progressivement et sans jamais être souligné directement par des personnages. C'est peut-être cela la beauté de cet arc et ce pourquoi certains ne peuvent s'empêcher de se sentir trahis. C'était évident, mais passé inaperçu.
Rien ne transparaît plus que cela dans les derniers moments à Dragonstone, avant la bataille. L'image d'une reine à bout, déracinée, ne se sentant ni à sa place ni accueillie par les autres. Le rejet de Tyrion puis de Jon est la dernière étape, sans se rendre compte qu'elle s'isole elle-même. Lorsque Jon entre dans la salle où Daenerys fait le deuil de Missandei avec Vers Gris, elle dit à ce dernier de partir... en valyrien. Alors que les Immaculés comprennent très bien la langue courante – l'épisode nous le rappelle d'ailleurs quelques scènes plus tard, lorsque Tyrion tente de parler aux gardes de la tente de Jaime en valyrien. Pourtant, Daenerys exclut Jon de la conversation, avant même qu'ils ne se soient parlés. Daenerys n'a jamais été aussi étrangère à Westeros que dans cette scène, et le deuil de Missandei ne fait qu'exacerber ce repli sur soi que Vers Gris et elle connaissent (Vers Gris est d'ailleurs bien exploité dans l'épisode et dans la bataille, sans toutefois occuper trop de place, et son évolution imite celle de Daenerys). Là où l'épisode est fort, c'est qu'en dépit de toute la pitié qu'on pouvait avoir pour elle tout au long des dernière saisons (ou toute l'admiration, si on est membre de la "#TeamDany"...), nos sentiments n'ont jamais été aussi contradictoires pour elle.
Je crois qu'au fond, derrière tous ses discours de légitimité et de reprendre le trône qui lui est dû "depuis sa naissance", elle croyait vraiment pouvoir aider le peuple, voire aimer les autres. Mais elle est rejetée. Forcément, c'est destructeur.
I don't have love here. I only have fear.
Cette dualité entre gouvernance par amour vs. par la peur ne vient pas de nulle part et a été un des points clés du personnage de Daenerys depuis des années. Daenerys, en voulant à tout prix se détacher de son père et du souvenir qu'il a laissé à Westeros, ne provoque que peur et rejet. Sans qu'elle ne puisse rien y faire, elle suivait déjà les traces du Roi Fou, son père... enfin, pas tout à fait.
Daenerys n'est pas folle. Elle ne l'a jamais été. Et ce n'est pas la série qui la réduit à ce titre. Je crois que pas une fois ce terme n'a été utilisé pour la caractériser dans la série. Il n'y a que la "fanbase" qui parle de "Mad Queen Dany". La traiter de folle est très réducteur. Elle a eu un excès de rage, de haine, de colère. Sa volonté a flanchi pendant un moment, ou au contraire, n'a jamais été aussi forte (selon qu'on voit les motivations du personnage de façon altruiste ou égoïste). Elle a toujours eu cette dualité en elle, et non, elle n'a pas toujours été la gentille mère des dragons aimante du peuple. Il s'avère juste qu'à ce moment précis où les cloches sonnent, l'une de ses facettes a pris le dessus.
C'est, au fond, inutile de lister les raisons qui l'ont poussée à commettre X ou Y. C'est également encore plus inutile (et, désolé, vraiment débile) de tenter d'expliquer par X ou Y pourquoi "elle n'aurait pas dû faire ça car c'est pas logique elle a gagné et puis au fond elle aime bien les gens de King's Landing [c'est faux, d'ailleurs] et la preuve elle s'est sentie grave triste pour un habitant de Meereen un jour donc elle adore les gens [oh oui c'est vachement la même histoire et le même contexte dis donc]..." C'est juste vouloir rationnaliser un acte qui n'a rien de rationnel. Une impulsion.
On peut estimer donc que les raisons ne sont pas suffisantes. Et ça, c'est une critique légitime. Chacun suit les personnages de son propre point de vue. C'est très difficile de correctement dépeindre un acte aussi extrême, et comme je l'ai dit, j'admets volontiers que moi aussi, j'aurais aimé encore plus d'épisodes à ce sujet. Mais au fond, cela aurait été plus de la même chose : plus de coups durs pour Daenerys, plus d'hésitations, plus de lave qui s'accumule. L'explosion du volcan aurait toujours été aussi brutale, parce que c'est justement le but de son arc à mon sens. La scène des cloches se devait d'arriver. Sans faire trop de pronostics, je pense qu'elle regrettera une partie de ses actes dans le prochain épisode, mais qu'ils resteront malgré tout impardonnables. Et c'est triste de se dire qu'à une journée près, à un point de bascule près, qui arrive au pire moment possible, tous ses efforts depuis des années seront balayés. Daenerys est un personnage qui semble, un peu comme Varys, Ned et bien d'autres, avoir été condamné à causer sa propre perte dès le jour de sa naissance.
Ce n'est pas l'évolution la plus subtile de la série, c'est vrai. C'est un personnage plus bi-dimensionnel que tri-dimensionnel par rapport à d'autres, jonglant entre les extrêmes. C'est vrai. Mais cela reste un arc complètement tragique, qui fonctionne beaucoup à l'affect et selon comment on est touché par ses enjeux. Une partie de nous la hait, une autre l'adule. Peu étaient vraiment mesurés. Pas surprenant que lorsqu'elle ne fait pas de demi-mesure, les réactions sont encore plus vives.
Je terminerai tout de même ce paragraphe (beaucoup trop long !) sur Daenerys par un point : le jeu d'Emilia Clarke et la beauté de la scène des cloches. J'ai beaucoup critiqué Emilia Clarke par le passé, aux débuts de la série. Depuis la saison 7 (voire 6), je trouve que l'actrice a énormément progressé (aussi parce que son personnage lui correspond beaucoup mieux). Mais elle m'a absolument subjugué lors de la scène des cloches. J'ai des frissons rien que d'y repenser. En trois plans muets sur son visage et un jeu de regard imaginé avec Cersei, on comprend tout. La vie de Daenerys doit défiler devant ses yeux – une fan a d'ailleurs réalisé un montage très intéressant, "comment faut-il voir cette scène", je vous le recommande vivement. Emilia Clarke est franchement époustouflante et livre non seulement sa meilleure scène de la série (genre, sans aucun doute), mais également peut-être les vingt meilleures secondes d'acting de toute la série. Avec le dernier discours de Michelle Fairley dans The Rains of Castamere, sans doute.
Le fait qu'il s'agisse également de la dernière image qu'on ait de Daenerys durant cet épisode alors qu'il reste encore toute une moitié, c'est brillant. Elle ne fait ensuite plus qu'un avec son dragon. Aux yeux du public, elle est le dragon. Cela rend encore plus marquante cette performance. Je pense que je ne pourrai plus jamais oublier cette image tant je l'associe à Daenerys désormais. Et en plus d'Emilia Clarke, cela est encore une fois en grande partie partie dû à Miguel Sapochnik et ses plans sublimement travaillés.
Cersei - « I don't want to die. Not like this. Not like this. »
J'ai beaucoup trop parlé du point de vue de Daenerys. J'ai le regret de vous annoncer que Cersei est en fait probablement mon personnage préféré de la série et que j'ai encore adoré ses scènes dans cet épisode ! Si vous n'êtes pas prêts à encaisser plus de pavés dithyrambiques et subjectifs sur une autre "reine complètement cinglée quoi !!!!!" de la série, maintenant est le bon moment pour faire une pause, respirer un grand coup, ne pas fermer la page et poursuivre car après tout vous avez bien commencé, autant continuer !
Commençons par Jaime, parce qu'il y a sans doute plus de choses à dire. Jaime n'a jamais été mon personnage préféré, lui. Il a également probablement l'arc le plus surprenant à mes yeux cette saison. Je ne pensais pas qu'il reviendrait véritablement retrouver Cersei. Je pensais qu'il la tuerait. Pourtant, avec le recul, je comprends sa décision. Oui, bien sûr, la volonté de réunir les amants Lannister dans l'acte final relève clairement de la main invisible des scénaristes. Cette plume existe quoiqu'il arrive. Cela ne veut pas forcément dire que ce n'est pas cohérent. L'idée de montrer un Jaime Lannister qui retourne finalement vers son addiction, ses vieux démons, est un choix. Un choix des scénaristes certes, mais aussi un choix de Jaime. Je préfère même ce choix finalement, car cela implique que ses adieux à Brienne durs et injustes n'étaient pas un subterfuge pour créer du drama et donner un "côte ténébreux à ce héros", et témoignent au contraire d'une forme de lâcheté et de faiblesse du personnage, d'un vrai trait de caractère de ce "héros" imparfait.
Et puis honnêtement, s'il était parti tuer Cersei, on aurait dit strictement la même chose ("c'est télégraphé !"). Et s'il n'avait plus eu de contact du tout avec Cersei (ou Tyrion), le personnage n'aurait pas eu de fin satisfaisante. Quoi qu'il arrive, les issues étaient bloquées. Écrire une fin de série et donc une fin de personnages, ce n'est pas facile. Les deux fins (choisir Cersei, ou tuer Cersei) étaient possibles et je trouve les deux cohérentes. Comme Daenerys d'ailleurs (où j'avais envisagé les deux cas), Jaime a toujours été tiraillé, entre son amour inconditionnel et irrationnel pour Cersei, et son honneur de soldat, de frère et d'homme, tout simplement. Le fait que les deux issues sont cohérentes montrent que le personnage a été bien écrit toutes ces années, et que cela paie puisque sa complexité se retrouve encore maintenant.
Contrairement à ce que le collectif de la série croit percer à jour (ou plutôt inventer...) sur le personnage, Jaime n'était pas devenu un "héros" ou un homme totalement honorable au fil des saisons. Il s'est certes en partie racheté oui, mais il avait encore ses faiblesses. Olenna Tyrell l'avait bien compris, juste avant de mourir : « You do love her. You fool. She'll be the end of you. » - The Queen's Justice, 7.03 (deuxième fois que je cite cet épisode, vraiment un épisode "simple" mais absolument fabuleux, revoyez-le).
Comme un accro qui replonge une dernière fois, Jaime part retrouver Cersei. Et les signes avant-coureurs sur sa fin sont également nombreux. Quand Bronn demande à Jaime en saison 5 comment il aimerait mourir, il répond : « dans les bras de la femme que j'aime ». Si les fans aimaient projeter sa vision sur Brienne, celle qui a joué une grande partie dans le fait de le rendre plus honorable, il n'empêche qu'il n'a toujours connu et aimé que Cersei. Et puis voyons, le fait qu'il retrouve Cersei n'annule pas tout le développement sur le personnage et n'est pas un virage à 180° ! Son arc n'est pas "détruit". Il a juste une fin plus pessimiste que prévu. C'est triste, mais approprié. Franchement, je suis ravi de voir que la série n'hésite pas à faire des fins sombres et non heureuses pour une telle histoire. Quand je vois d'ailleurs l'horrible image qui a reçu le plus d'upvotes (de likes) par des fans sur certains topics de reddit pour une éventuelle fin de série qui satisferait les fans... je suis très content d'avoir une vision différente de certains fans.
J'apprécie également beaucoup le fait que Jaime ait eu un dernier échange très sincère et touchant avec Tyrion (où Peter Dinklage est à nouveau très juste dans son jeu). Cela solidifie le fait qu'ils ont toujours été là l'un pour l'autre et se sont défendus chacun auprès des leurs, même s'ils ont été au cœur des batailles en saison 7 pour les deux reines, dans des camps opposés.
You were the only one who didn't treat me like a monster. You were all I had.
Cersei, enfin, trouve également sa mort dans cet épisode, et quelle fin ! Lena Headey fait toute la saveur de cette reine déchue se tenant sur son balcon, constatant son monde s'écrouler en un instant.
Et alors qu'on aurait tous vu une fin grandiloquente pour Cersei et Jaime, l'ironie est grande puisque les Lannister finissent sous les gravats, avec aucune échappatoire, terrifiés à l'idée de finir "comme ça"... Ecrasés par des pierres, comme tout le "bas peuple" de King's Landing pour qui, avouons-le, ils n'ont jamais eu trop de considération. C'est à la fois très triste et réconfortant, puisqu'ils meurent certes ensevelis au fin fond d'une cave, seuls... mais donc, ensemble, pour citer les derniers mots de Jaime et de l'épisode.
Nothing else matters. Only us.
C'est un rappel à ce qu'avait dit Jaime à Cersei après la mort de Myrcella : « We're the only ones who matter, the only ones in this world. » (The Red Woman, 6.01) C'est avec cette pensée que Jaime tente d'apaiser Cersei. Il faut dire que cette dernière commençait à prendre conscience que non seulement son bébé allait mourir, mais elle aussi. Son monde s'écroule et au milieu de tout ça, c'est plaisant de voir qu'elle se recentre finalement sur elle-même. C'est une fin assez douce-amère pour les personnages.
J'apprécie particulièrement cette scène finale pour deux raisons, plus précisément pour deux ironies :
- D'abord, le twist ironique bienveillant sur la prophétie du "Valonqar". Jamais concrétisée dans le show, cette prophétie annonçait à Cersei dès son plus jeune âge qu'elle serait tuée par son petit frère. Cersei a ainsi toujours pensé à Tyrion, qu'elle a rejeté depuis lors. Pourtant, même dans cet épisode, ce dernier a cherché à la sauver... C'est finalement cette haine envers Tyrion et cette peur de la prophétie qui a (en partie) causé sa perte, puisque ce faisant, elle s'est mise à dos Jaime (et a indirectement provoqué la mort de tous ses enfants). On a donc à nouveau un personnage qui est à l'origine de sa propre chute, après Daenerys, Varys ou encore Jaime, les morts finales de Game of Thrones sont décidément très déprimantes et porteuses de sens. Le show décide tout de même de ne pas faire tuer Cersei par son frère, mais joue habilement sur les mots de la prophétie pour ceux qui ont lu les livres/les théories et qui l'avaient en tête. La prophétie évoque notamment le fait que "le petit frère étreindra ton cou et t'étouffera jusqu'à la mort". Jaime étreint en effet Cersei par le cou, et celle-ci finit bien par étouffer... à cause des pierres. Joli détournement doux de cette fin morbide, qui se réalisera sans doute bien dans les livres.
- Deuxièmement, l'ironie morbide de leur fin par rapport à la chanson The Rains of Castamere. Tristement célèbre en raison des noces pourpres, elle évoque la trahison de familles alliées aux Lannister avant la vengeance de Tywin Lannister. Elle rappelle ainsi donc à tous la terreur que subira quiconque défie les Lannister. Oui mais voilà, elle s'achève sur ces paroles :
But now the rains weep over his hall,
With no one there to hear
Traduction : « Mais maintenant les pluies pleurent sur son château, et personne n'est en ce lieu pour l'entendre. » Et effectivement, personne n'entendit les pleurs des Lannister, ensevelis sous le Donjon Rouge à jamais...
Euron - « I'm the man who killed Jaime Lannister »
Notre point de vue suivant : Euron, la trace de débilité de la série. La preuve vivante que la série a quand même offert des personnages grossiers et pas très bons, ces dernières saisons notamment. Et l'acteur jouant comme un pied au départ (il s'améliore un peu).
Euron rappelle donc les pires moments de la série au milieu de cet épisode quasi parfait par ailleurs pour ma part. Il en fait des caisses. Il nage tout pile vers la plage où il rencontre Jaime juste avant que ce dernier n'aille retrouver Cersei. Le tout pour y faire un bien piètre duel. C'est... gros. Ce genre d'incohérences est vraiment dommage je trouve. Le fait qu'il ne prenne pas lui-même la peine de tirer avec ses arbalètes, aussi. Je n'ai rien contre le fait que Drogon détruise la flotte dans cet épisode cela dit (dans l'épisode précédent, il s'était fait surprendre, était à découvert, assez proche du sol ; dans cet épisode, la mère des Dragons attaque en piqué en se couvrant avec le soleil, préparée au combat).
Bref, Euron a finalement une belle fin, parce qu'elle reste fidèle au personnage et à son extravagance risible. J'apprécie le fait que la série ait assumé ce personnage con jusqu'au bout et ne l'ait pas évincé plus tôt ou plus facilement. Ce qui est marrant avec sa mort c'est qu'il croit vraiment avoir eu de l'importance juste parce qu'il a "tué" Jaime Lannister (c'est contestable...). J'ai eu l'impression que les scénaristes se jouaient un peu du personnage et avaient conscience que personne ne l'aimait, ce qui se reflète dans son égo surdimensionné que personne ne prend au sérieux, même dans la série où Jaime s'en balek. Je préfère cette approche "bon, on a merdé mais on assume et on en joue" avec Euron, plutôt que le malaise de Dorne, cette intrigue fiasco en saison 5 qui avait du coup été largement écourtée et réécrite en saison 6 alors qu'elle restait capitale.
Tout de même, je regrette l'absence de Yara Greyjoy et d'une véritable bataille navale épique et fantastique dans Game of Thrones, façon Pirates des Caraïbes. C'est un genre auquel la série ne s'est malheureusement jamais risquée. Cela aurait pu faire un bon cadre pour la fin d'Euron.
Le peuple et Arya
Cinquième et dernier point de vue de l'épisode. Peut-être le plus bel accomplissement de Miguel Sapochnik : donner au peuple de King's Landing une vraie âme. J'ai déjà pas mal chanté les louanges de la réalisation (et de l'écriture sous certains aspects, car les deux sont plus liées qu'on ne le pense) et pourtant le meilleur reste à venir.
Nous avons toujours suivi les scènes d'action à dos de dragons depuis la saison 5. Rien que le début de l'épisode d'ailleurs est très classique sur ce point et nous offre un panorama de King's Landing à dos de dragon d'une beauté ravissante. Peu d'efforts sont faits pour nous faire nous attacher aux premiers personnages, puisque ce sont tous des soldats. Le parti-pris de la réalisation est clairement de nous réjouir de cette attaque tant attendue. Lorsque les soldats de King's Landing chargent les arbalètes et crient "feu !", ils prennent feu (une ironie sympathique utilisée à deux ou trois reprises). Ce sont des soldats donc, "tant pis". Et tout cela est très beau mais n'a rien d'original : ces belles scènes sont filmées en plongée.
C'est une toute autre affaire pour les civils. Tout bascule à nouveau avec cette scène des cloches. Pendant toute l'attaque de Daenerys, la caméra ne quitte plus le sol, tout est en contreplongée. Comme l'exécution de Varys qui se détachait de toutes les autres, cette volonté de filmer le raid aérien depuis la terre ferme est totalement nouvelle. J'ai halluciné lors du premier plan où les civils sont brûlés (celui juste au-dessus). Je ne pensais pas avoir de vrais frissons pour la foule. Je n'ai jamais vu, en tout cas clairement pas dans Game of Thrones, de meilleure façon de dépeindre un chaos et de donner une âme à une foule (à part peut-être ce plan de la bataille des bâtards).
Chaque plan est un délice (même ceux de la première partie, "classique"). L'entrée des Dothrakis dans King's Landing, le plan traveling sur le chef de la compagnie dorée faisant face à toute l'armée de Dothrakis, qui court vers la ville/vers la caméra sans jamais l'atteindre, avec en arrière-plan les chevaux qui se rapprochent, c'était magnifique également. Le traveling en plongée de l'entrée des hommes du Nord menés par Jon Snow et Grey Worm dans la ville, magnifique également et très symbolique. Tyrion marchant parmi les décombres et les corps des soldats calcinés : voir juste en-dessous. Les explosions et les effets spéciaux sont formidables et j'aime le souci du détail de montrer quelques explosions de feu grégeois (l'explication dans le Coin du Fan en fin de critique). Bref, c'était non seulement un régal pour les yeux, mais aussi très émouvant.
Dès la première scène où King's Landing apparaît, on centre immédiatement l'action du point de vue d'une jeune femme et de sa petite fille. Ces deux figurantes ne seront jamais nommées mais sont d'une importance capitale. Elles font le lien avec le personnage d'Arya, dernier personnage "important" dont je n'ai pas encore abordé le point de vue, et qui est en fait lié à celui de la foule. Arya a probablement le meilleur arc de cette fin de série et de cet épisode. Cela commence par des adieux très touchants avec le Limier, qui la sauve une dernière fois et qui se fait remercier par Arya. Première fois dans la série il me semble que quelqu'un l'appelle par son prénom, Sandor. Ces deux-là ont vraiment eu une très belle relation, maintenant amitié, au fil de leurs voyages. La série a vraiment soigné les derniers échanges de chacun des duos qui ont fait toute la saveur de la série (Tyrion/Varys, Tyrion/Jaime, Jaime/Cersei, et donc Sandor/Arya).
Sandor... thank you.
Le "faux" plan séquence où Arya tente de s'enfuir de la ville parmi le chaos, est incroyable également. Je dis "faux" plan séquence car à deux reprises, l'écran est empli de fumée, un procédé qui permet sans aucun doute de pouvoir "couper" la scène en trois et de faire un montage ensuite donnant l'illusion que tout a été pris d'une traite – Miguel Sapochnik avait utilise un procédé très similaire pendant son épisode 3, The Long Night, justement quand Arya s'échappait des marcheurs blancs (un "bras" qui venait frapper l'écran et le recouvrir entièrement pendant une micro-seconde, permettant de faire une coupure). Bref, c'est très malin. Le plan séquence reste une prouesse technique et visuelle, impliquant tellement de figurants, d'action, de détails d'effets spéciaux et visuels (la fumée, les gravats, le changement de lumière quand Drogon souffle du feu au-dessus de leurs têtes...).
La séquence suivante où Arya est emportée par la foule est sensationnelle aussi. Elle se retrouve vite au sol. Le montage alterne alors entre elle et Sandor, ayant retrouvé son frère et en train de le combattre dans le tant attendu "Cleganbowl" (rencontre entre les deux frères Clegane). Les plans jonglent constamment entre les deux scènes d'action, fondant la silhouette de Sandor dans celle d'Arya. Cela nous fait crainde le pire pour Arya : on sait que Clegane est condamné à y rester, donc si la caméra rapproche les deux, c'est qu'Arya peut y rester aussi. Mais Arya est sauvée in extremis d'être piétinée à mort par... la figurante du début d'épisode. Le message est clair : tandis que Clegane a fait le choix de ne pas se détacher du passé, d'accomplir à tout prix la vengeance qu'il a cherchée toute sa vie et qu'il a ainsi creusé sa propre tombe (comme tout plein d'autres personnages du show), Arya a fait le choix – grâce à Sandor – de vivre ! De se détacher du passé et de cesser de chercher à tout prix sa revanche, maintenant que sa liste n'a plus de sens. C'est parce qu'elle est retournée au milieu du chaos et du peuple, "des vivants", qu'elle a pu s'en sortir, contrairement à Sandor qui s'est jeté dans son tombeau. Ainsi, avec ce simple montage, le show nous dit qu'Arya a fait le bon choix.
Clegane a tout de même une superbe fin. Son affrontement avec son frère est pour le coup exactement ce que les fans demandaient depuis des années. C'est fait avec une imagerie épique superbe (c'est si beau putain !).
Le Cleganbowl aussi, dépeint avec pas mal de second degré et d'humour, à l'image du personnage. On a de l'humour dès le début de la scène avec la mort de Qyburn. C'est probablement la mort la plus rapide de l'histoire de la série. Et elle est ironique à nouveau puisque Qyburn se sera fait tuer par sa propre création (encore un personnage qui a scellé son propre destin). Mais cela rend sa mort en fait assez drôle. Cersei descend ensuite les marches de façon assez comique également, ne voulant pas s'intercaler entre les deux frères (le Limier ne la regarde même pas et ne quitte pas son frère des yeux). Et bien sûr le combat en lui-même, où Sandor Clegane en a juste ras-le-bol de ne pas pouvoir tuer son frère, avec ses derniers jolis mots :
Fucking die!
J'ai trouvé le tout assez drôle personnellement, et très satisfaisant pour l'arc de Sandor. Il meurt en se suicidant avec son frère et brûlent tous les deux dans les flammes ; bien sûr il ne pouvait en être autrement vu le rapport de Sandor au feu.
Les toutes dernières scènes de l'épisode sont, de façon assez surprenante, centrées sur Arya, à nouveau. C'est là qu'elle est transformée (dans le plan juste au-dessus). Arya est enfin confrontée à ce qu'elle a toujours cherché à comprendre et à rejoindre : la mort. Et pas la mort sanguinaire et crue de Meryn Trant ou de Walder Frey, ni la mort héroïque du Roi de la Nuit. Des morts qu'elle a provoquées, toutes. Arya disait souvent (dans le trailer de la saison notamment) :
I've seen death. Death has many faces.
Mais quedal. Arya n'avait pas encore vu la mort. Pas son pire visage en tout cas : celui de gens rassemblés dans un coin d'une ville en ruines, (à nouveau dans un tableau sublime) horrifiés par la mort inévitable qui les attend. Face à cela, Arya semble enfin retrouver un semblant d'humanité et prend la décision de lutter, de dire non à la mort (« What do we say to the god of death? Not today. », lui enseignait son maître Syrio Forrel - Baelor, 1.09). Elle guide tant bien que mal la femme qui l'a sauvée hors des décombres, avec un autre plan séquence incroyable où elle se fait assommer par un cheval, reprend ses esprits et confie sa petite fille à Arya, avant que celle-ci ne retourne auprès de sa mère. Le tout finissant dans les flammes.
Le (dernier) passage de l'épisode au milieu des cendres, est à nouveau à couper le souffle (je crois que je l'ai dit dix fois dans cette critique mais que voulez-vous, c'est le cas !). La prophétie aperçue en fin de saison 2 (où Daenerys traversait la salle du trône, détruite, cf. le Coin du Fan) est enfin accomplie. Ce qu'on avait pris pour de la neige à l'époque (en tout cas, c'était décrit comme tel dans le script officiel) se révèle être en fait... des cendres. Au bout du compte, ce n'est pas l'hiver et le Roi de la Nuit qui ont causé l'apocalypse, mais bien les humains qui s'auto-détruisent. La réflexion de la série n'est peut-être pas éloignée de celle des livres, au moins dans sa trame générale, au contraire. Le message implicite sur la vraie vie tient pas mal : si on se bougeait les fesses comme Jon l'a fait, le problème du climat ne serait plus que banal, le conflit entre les hommes en revanche, lui, est probablement sans fin... C'est peut-être lire un peu trop loin dans la scène, mais lorsque Cersei quitte pour la dernière fois son balcon et la ville en feu, les explosions vertes du feu grégeois rappellent presque une destruction nucléaire. Bref.
Arya n'a plus qu'à constater les corps calcinés de la mère et la fille, qui seront probablement les figurantes les plus importantes de la série, vu comme elles ont accompagné Arya dans les trois actes de l'épisode. Sans nom, elles sont "no one". La petite fille tient encore son petit cheval de bois blanc qu'elle a tenu pendant tout l'épisode, maintenant brûlé avec elle. Juste avant qu'un vrai cheval blanc apparaisse. Je dois avouer que même si le plan est sublime, je ne l'ai pas tout à fait compris sur le coup. C'est assez absurde et sans doute plus poétique qu'autre chose, pour symboliser la transmission entre le peuple et Arya qui a retrouvé son humanité (une autre interprétation vraiment très intéressante sur le cheval se trouve dans le Coin du Fan). C'est difficile de finir un épisode pareil, même si je suis très content que cela se fasse de cette façon.
The Bells est pour moi un épisode magnifique. Son spectacle est magnifique, sa signification est magnifique. Ses personnages sont magnifiques aussi, oui. Tous les destins ont été scellés il y a bien longtemps et pourtant c'est un crève-cœur de voir cette fin de série qui s'annonce pour moi cohérente et brutale. Après cet épisode bouleversant, plus digne du grand écran que la plupart des films, il ne reste plus qu'un épisode pour conclure cette grande série.
J'ai aimé :
- Les derniers moments de Varys sublimant le personnage et donnant le ton de l'épisode.
- Daenerys !
- Emilia Clarke. Emilia Clarke, putain. Et la scène des cloches.
- La fin douce-amère des amants Lannister et la double-ironie de leur mort.
- Tyrion, une constante dans l'épisode, j'aurais pu lui accorder un paragraphe.
- Le montage excellent et très porteur de sens, la lumière incroyable, les plans séquence fantastiques de Miguel Sapochnik, les effets spéciaux et visuels ahurissants, la direction artistique folle, bref, le spectacle !
- Le Cleganbowl, où l'épique rencontre la comédie, parfait cadeau "fanservice" au milieu de frustrations.
- Le peuple comme un personnage à part entière.
- Arya Stark, la vraie héroïne de l'histoire.
- Le souci du détail de l'épisode.
- Game of Thrones devient Game of Consequences : chaque personnage arrive à sa fin en raison de ses propres actions et les morts sont le résultat de leurs propres choix. Les arcs des personnages sont magnifiques avec une vue d'ensemble sur la série. Varys, Daenerys, Qyburn, Cersei, Jaime, Sandor, ont tous creusé leurs propres tombes. J'ai hâte de voir la fin de ceux qui restent.
Je n'ai pas aimé :
- Euron qui rejoint la plage de Jaime au bon moment et au bon endroit.
- Voir toutes les critiques négatives des fans et comprendre que je suis le seul sur Terre à adorer l'épisode. Vraiment ça me fait de la peine de ne pas faire partie d'une excitation générale et d'être à contre-courrant. Ça serait plus sympa de vivre l'euphorie tous ensemble. Mais c'est comme ça. C'est peut-être plus déprimant encore que la fin de la série. Game of Thrones était montée sans doute trop haut pour beaucoup. Finalement, peut-être que la série aussi, avait creusé sa propre tombe.
Décompte des morts de l'épisode :
Record battu pour la série en termes de morts importantes ?
- Varys
- Euron Greyjoy et toute la flotte le suivant
- Qyburn
- Sandor Clegane
- Gregor Clegane
- Cersei Lannister
- Jaime Lannister
- Harry Strickland, le chef de la compagnie dorée et toute son armée
- Une grande partie de la population de King's Landing (d'environ un million de personnes) et tout un tas d'autres figurants
Ma note : 18/20
Le Coin du Fan :
par Koss
- Le running gag du soldat présent dans toutes les batailles et pourtant montré comme mort dans l’épisode 3 continue d'être vivant :
- Daenerys brûle tout. Ce que Bran avait vu quelques saisons auparavant dans ses visions :
- Beaucoup de moments des saisons précédentes ont mené à cet épisode. En voici quelque-uns :
- Épisode 6, saison 1 : Viserys, le frère de Daenerys, après avoir vu que les Dothrakis aimaient bien sa sœur, devient jaloux et dit : « Qui peut gouverner sans richesse ni peur ? » Une phrase répétée par Dany dans cet épisode et le précédent.
- Dans l’épisode 10 de la saison 2, Daenerys a, comme Bran, une vision du trône détruit. Elle court vers lui, mais ne parvient pas à le toucher.
- Épisode 7, saison 4, Daenerys dit : « Ils peuvent vivre dans mon nouveau monde ou mourir dans l’ancien. »
- Dans l’épisode 6 de la saison 5, Daario disait à Daenerys : « Tu n’es pas faite pour t’asseoir sur un trône dans un palace. Tu es une conquérante, Daenerys Stormborn. »
- Dans la saison 2, Daenerys parlait de « venir à Westeros pour tout brûler », et a mentionné souvent depuis pouvoir « réduire les villes de Westeros en cendres. »
- Épisode 2, saison 7, Olenna Tyrell à Dany : « Les roturiers et les nobles sont tous des enfants. Ils ne vont pas vous obéir sans avoir peur de vous. Vous êtes un dragon. Soyez un dragon. »
- Épisode 4, saison 7 : « Assez des plans intelligents. J’ai trois dragons. Je vais m’envoler avec eux jusqu’au donjon rouge. »
- Quelques explosions de feu grégeois se mêlent aux flammes lorsque la cité brûle. Il s'agit probablement d'une référence aux livres où il est expliqué que le Roi Fou (le père de Daenerys) avait caché dans la ville des tas de tonneaux contenant du feu grégeois, qui n'ont pas tous été retrouvés/démantelés.
- Un autre personnage est probablement mort hors-champ dans cet épisode. Il s’agit d’Ellaria Sand, enfermée sous le donjon rouge depuis la saison 7 par Cersei, pour se venger.
- Dans le Nouveau Testament (Apocalypse de Saint Jean précisément) on peut lire le chose suivante :
Et je vis paraître un cheval de couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la Mort, et l’Enfer le suivait.
Et c’est ce qui se passe à la fin de l’épisode, avec Arya qui chevauche le cheval blanc du commandant de la compagnie dorée du début d’épisode. Arya devenue depuis longtemps la personnification de la mort de la série s’en va probablement tuer Daenerys dans le prochain épisode.
Quelques bonus :
L'épisode divise mais donne lieu à tout un tas de memes extrêmement drôles. Voici quelques perles :
Traduction : "En campagne politique vs. Au gouvernement"
Notre réaction face au Cleganbowl :
Et enfin :
Traduction : "Quand il s'avère que tu avais la bonne idée en voulant tuer une fille sans défense à l'autre bout du monde"
À la semaine prochaine pour le dernier épisode ! Merci à Gizmo, Manew et Marie-Louise pour leurs relectures cette saison.