Critique : Gotham 2.01

Le 29 septembre 2015 à 13:12  |  ~ 9 minutes de lecture
Si jamais vous avez été masochistes et avez donc décidé de continuer l’aventure Gotham, allez-y, lisez. De toute façon ça ne peut pas être pire que l’année dernière. Enfin je crois.
Par RasAlGhul

Critique : Gotham 2.01

~ 9 minutes de lecture
Si jamais vous avez été masochistes et avez donc décidé de continuer l’aventure Gotham, allez-y, lisez. De toute façon ça ne peut pas être pire que l’année dernière. Enfin je crois.
Par RasAlGhul

Gotham c’est comme avoir un gamin turbulent et souvent idiot, qui ne peut pas s’empêcher de te mettre des petites claques dans la gueule. Série policière, origin story de Batman sans Batman, elle préfère nous montrer comme c’est drôle de faire toutes les allusions félines possibles autour de Selina Kyle. Elle nous concocte des dialogues qui vous font passer le dernier Musso pour du Dostoïevski. Et par-dessus tout, elle nous a refilé Barbara Gordon. Brr… cette série me fout les chocottes. Et m’a plusieurs fois donné envie de tout plaquer et d'aller me consacrer à la cueillette de rhododendrons pour la maison de retraite du coin. 

Mais comme vous pouvez le lire, je m’apprête à faire la critique du premier épisode de la deuxième saison. Alors qu’est-ce que je lui trouve à cette série ? Excepté mon sadomasochisme affiché, j’adore les superhéros et je trouvais l’idée sympa. Puis, petit à petit, j’ai appris à aimer la détester et à bien rire aux bons mots de Bullock. Et alors que j’étais confortablement installé dans notre relation où je la déteste et elle aussi - après tout pour nous pondre des épisodes comme ça, les scénaristes doivent haïr les gens - il a fallu que Bruno Heller délivre quelques bons épisodes (moyens plus en réalité, mais on parle de Gotham) et du coup j’avais envie de continuer l’aventure.

Ainsi, après une saison catastrophique sur bien des rapports, est-ce que l’ancienne série évènement de la FOX trouve un semblant de rédemption ? Elle a un nouveau nom qui claque – Gotham : Rise of The Villains – ça peut pas être mauvais. Hein ?

 

Galerie des personnages de Gotham

 

 

Tu reçois un méchant ! TU reçois un méchant ! Tout le monde reçoit un méchant !

 

Ce qui frappe d’entrée dans Damned If You Do est l’importance accordée aux méchants. On reconnecte avec tout le monde, et malheureusement même avec Barbara. Cette dernière est envoyée à Arkham, parce qu’il a fallu une saison de réflexion à tout le monde pour comprendre à quel point elle était nuisible à la société. Elle y rencontre Jerome, celui qui est prédestiné à être le Joker (parce qu’il est roux… non là je suis de mauvaise foi). Et très vite les deux vont se retrouver embarqués par les deux grands méchants de la saison, Theo et Tabitha Galavan. De façon assez incroyable, les deux arrivent à être dangereux, crédibles, le tout sans avoir besoin d’en faire trop. À tel point que j’ai dû vérifier plus d'une fois le nom de la série que je regardais.

 

Theo et Tabitha, avec leur nouvelle galerie de vilains

 

Pour ce qui est des méchants que l’on connaissait déjà, ils ne bénéficient pas tous les deux du même traitement. On reconnecte avec Nygma, juste le temps de voir qu’il est devenu le résultat d’une polymérisation entre Gollum et Elliot de Mr. Robot. La scène se révèle extrêmement cartoon, ainsi que difficilement digne d’intérêt. On ne peut pas dire la même chose de Cobblepott. Avec Fish Mooney l’année dernière, son ascension dans le monde de la pègre de Gotham était l’une des meilleures intrigues de la série. Qui plus est, il reste toujours mystérieux et intéressant, de par sa relation avec Jim.

 

 

Law and Order : Gotham Edition

 

En parlant de ce bon vieux Gordon, qu’est-ce que Ben McKenzie a un balai dans le postérieur ! La façon dont il portraie Jim est difficilement regardable sans avoir envie de rigoler. Ou de balancer son ordi par la fenêtre, c’est selon. Quoiqu’il en soit, il n’a toujours aucune alchimie avec cette pauvre Morrena Baccarin. Ce qui pour un couple est légèrement ballot sur les bords. Il y a cependant une lueur d’espoir pour le plus Newport Beach des détectives de Gotham : pour réaliser ce qu’il pense être les bonnes choses, il doit faire des compromis et des alliances avec des criminels. Il serait intéressant de creuser davantage ce pan de la personnalité de Jim. Ah pardon, il serait intéressant de donner une personnalité à Jim d’abord.

 

Jim Gordon ne se reconnaissant pas dans le miroir

 

Toutes les manigances politiques menées par Jim intéressent autant qu’un reportage sur les planctons en Mauritanie Sub-orientale, mais d’un autre côté c’est tellement n’importe quoi que l’on peut faire ce que l'on veut en même temps. Ça n'occupe pas le temps de pensée disponible et cela donne un fond sonore à votre préparation de gâteau au chocolat supplément cyanure pour belle-maman. Le résultat est tout de même intéressant, puisque c’est le début d’une nouvelle ère à Gotham. Même si bien entendu, avec l’aimant à problème Jim Gordon, le moment où tout va partir en sucette n’est jamais très loin.

Il faudra bien cela pour donner une raison véritable à Bullock de revenir. Désormais sobre, barman et dans une relation solide, on ne reconnaît plus notre débiteur de punchlines favori. Il ne veut absolument pas retourner dans la police - et vu la représentation de celle-ci dans la série, je le comprends - mais je suis sûr que le scénario va bien trouver un moyen. La télé c'est comme le plastique, c'est fantastique !

 

 

Ah mais vous savez, Batman aussi il fait des trucs. Oui mais qu’est-ce que c’est chiant !  

 

Bruce et Alfred dans la cave

 

Enfin parlons du Petit Manoir de Mr. Wayne. En fin de saison dernière il découvrait un passage secret et – surprise ! – des chauves-souris en sont sorties ! Vous savez, parce que l’on parle de Batman. L’homme chauve-souris ! Kill me now.

Enfin, il s’avère que derrière cette première porte secrète se trouvait une deuxième porte, cette fois-ci protégée par un code. Et nous avons donc Bruce « je parle comme un adulte alors que j’ai 15 ans » Wayne et Alfred « je faisais partie des forces spéciales mais je me fais dominer par un gamin de 15 ans » le Majordome en train de fabriquer une bombe. Parce que c’est plus simple de détruire une porte que de chercher deux secondes le code. On parle de Gotham là, je ne sais même pas pourquoi je fais mon puceau effarouché.

Cette relation a toujours été sympathique à suivre, notamment grâce à Alfred, le meilleur personnage de cette série. Cependant, un âne ne devient pas cheval de course entre deux saisons. L'ensemble de ce qui se passe avec les deux personnages est trop déconnecté de l'action principale pour que l'on s'y intéresse réellement. Là encore, la réaction des deux lorsque la porte explose est drôle, mais cela s’arrête là. L’action – bien présente dans cet épisode de reprise – est à chaque fois ralentie par ce qui se passe dans le manoir. Et finalement, si Bruce réussit à faire exploser la porte et découvre l’autre cave de son père, toutes ces scènes ne servaient qu’à une seule et unique chose : la découverte par Bruce d’une lettre que son père lui avait laissé, lettre annonciatrice du début du Chevalier noir. Sauf qu'on ne le verra pas. Nanananananère.

 

Ainsi Gotham revient avec un épisode dans la lignée des derniers de sa première saison. En se focalisant davantage sur les vilains, l’épisode possède un momentum certain, mais trop de vieilles scories reviennent gâcher le plaisir du visionnage. C’est encore trop maladroitement écrit et certains acteurs doivent se demander ce qu’ils font là. À ce stade il existe encore une lueur d’espoir pour Gotham, qui malgré tout le mal que j’ai pu en dire, reste bien meilleure qu’au début.

 

J’ai aimé :

  • Jerome. Si Gotham doit saccager la mythologie du Joker, l’acteur qui le joue (Ian dans Shameless) est assez bon pour que ce ne soit pas un désastre complet. 
  • Le Pingouin, toujours intéressant. Et en plus il permet d’ajouter de la personnalité dans le corps sans vie de Jim.
  • Theo et Tabitha Galavan. Tabitha est absolument superbe et magnétique en seulement quelques scènes et son frère a l’air du bon gros connard des familles. Cela s’annonce bien.
  • Les scénaristes de Gotham ne perdent pas beaucoup de temps et vont droit au but. Cela fait plaisir.

 

Je n’ai pas aimé :

  • Barbara. Même s’il y a du mieux, et je sens que je pourrais même aimer la détester. Au lieu de la détester tout court.
  • Selina. Elle est inutile.
  • Les scènes entre Alfred et Bruce, gentilles mais trop éloignées du reste de l’action.
  • Jim et son charisme d’huître, rendant terne même Morrena Baccarin.

 

Ma note : 12/20 (mais il y a vraiment du mieux)

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