Critique : Gotham 2.13

Le 18 mars 2016 à 10:38  |  ~ 6 minutes de lecture
Après son retour la semaine dernière avec les introductions de Mr. Freeze et Hugo Strange, Gotham revient avec un nouvel épisode qui continue d'explorer les intrigues de plusieurs personnages.
Par arnoglas

Critique : Gotham 2.13

~ 6 minutes de lecture
Après son retour la semaine dernière avec les introductions de Mr. Freeze et Hugo Strange, Gotham revient avec un nouvel épisode qui continue d'explorer les intrigues de plusieurs personnages.
Par arnoglas

Forcément, quand on s’appelle "A Dead Man Feels No Cold", on s’attend à ce que l'épisode soit très centré sur Mr. Freeze. Le méchant emblématique de l’univers Batman est admirablement incarné par Nathan Darrow, et les scénaristes de la série donnent une origin story passionnante au personnage. En voulant récupérer Nora, on voit Victor Fries s’équiper de son armure et tout son arsenal que les lecteurs de comics connaissent bien.

 

Gordon sent planer une menace

 

Mais c’est surtout la relation sacrée entre les amoureux et le fait que Victor soit prêt à tout pour elle qui sont parfaitement présentés dans cet épisode, à la conclusion tragique mais touchante.

 

 

Jusqu'à ce que la mort nous sépare

 

Cette seconde saison de Gotham est très bonne, et cette seconde partie semble nous diriger vers quelque chose de nouveau et de plus intéressant. En dépit du fait que nous connaissions par avance ce qu'il advient de Nora et Victor, Gotham réussit à émouvoir le spectateur et à rebondir dans les dernières minutes de l'épisode sur le destin de l'un d'eux, qui sera le fil rouge des prochains épisodes, au même titre que le Doctor Strange. Victor est un homme désespéré, prêt à tout pour garder la femme qu'il aime. Pour la première fois, Gotham introduit un criminel qui ne fait pas le mal pour obtenir un gain ou par sadisme, mais dans l'espoir de sauver une vie. L'issue de l'épisode était logique. Combien de temps Nora aurait-elle défendu son époux devant la police en clamant qu'il est un homme bon ?

 

Victor Fries vient sauver sa femme

 

Ceci dit, il y a de quoi rester sceptique, puisque Mr. Freeze sans Nora, c’est toute une partie de la mythologie du personnage qui disparaît, puisqu’elle n’est plus là pour motiver ses actions. Mais la scène de la mort de Nora et du suicide de Victor était tellement forte qu'elle permet de faire oublier la frustration du spectateur. Heureusement, avec l'arrivée de Victor, la série semble vouloir introduire du surnaturel. Notamment avec Mr. Freeze qui, après sa transformation, supporte une température à -20°C, concluant à merveille ce double épisode introductif. La fin de l'épisode nous laisse aussi penser à un retour de Galavan et également de Jerome. La série tente de se renouveler et ce n'est pas une mauvaise idée : si on garde les effets spéciaux de cet épisode, Gotham a de quoi proposer de bons méchants surnaturels.

 

Thompkins au chevet de Nora

 

Cette partie de l'épisode permet également à Lee Thompkins de briller. Souvent limitée aux intrigues de son compagnon Jim Gordon, la femme médecin se retrouve prise en otage par Victor et doit se charger de maintenir Nora en vie, le temps qu'il puisse procéder à sa cryogénisation. Au cours de ses échanges avec Nora, Lee a l'occasion de s'interroger encore plus sur la nature de Jim et son changement d'attitude depuis la mort de Galavan ; elle sait qu'il lui cache quelque chose, et sa grossesse la fait encore plus douter sur l'avenir de leur couple. Lee est le seul personnage stable de Gotham, la seule à ne pas franchir le ligne, et son insistance constante pour que Jim quitte la ville avec elle et trouve un autre endroit où vivre heureux et fonder une famille, risque de provoquer l'usure de leur couple. Lee tombera ou elle partira. Elle est la partenaire de Gordon, mais pas celle qu'il mérite.

 

 

Du côté obscur

 

"A Dead Man Feels No Cold" fait également revenir Bruce Wayne sur le devant de la scène, après avoir été absent lors du retour de la série de la pause hivernale. Le riche héritier semble avoir beaucoup changé depuis le mid-season finale où il s'est fait kidnapper par Galavan et a failli être assassiné. Ayant frôlé la mort pour de bon, Bruce n'a plus peur de rien, et son entretien avec Lee confirme le basculement du futur Chevalier Noir du côté sombre. D'autant plus qu'il a enfin trouvé le nom du meurtrier de ses parents et sans hésiter, il souhaite le tuer. Malgré la promesse d'Alfred de le faire à sa place et les avertissements de Selina Kyle, qui ne le reconnaît plus, Bruce est déterminé à obtenir justice pour sa famille. Bruce Wayne passe brutalement à l'âge adulte et si la série ne s'est jamais réellement intéressée à lui – tout est plus ou moins centré sur Jim Gordon –, la seconde partie de cette saison 2 souhaite rectifier le tir.

 

Bruce Wayne passe du côté obscur

 

De même, la plongée dans les couloirs d'Arkham nous fait découvrir d'autres facettes de Hugo Strange, mais également de Jim Gordon. L'ancien Gordon aurait sans doute rechigné à l'idée d'utiliser une femme mourante comme appât pour attirer son ami meurtrier dans un hôpital psychiatrique fortifié, dirigé par Strange et son personnel peu recommandable. Ce Jim Gordon n'usait jamais de ces mesures drastiques afin d'obtenir justice. Désormais, le commissaire ne paraît plus prendre en compte les conséquences de ses actes depuis l'arrestation et l'assassinat de Galavan, et surtout l'association avec des criminels pour sauver Bruce Wayne. Après avoir menti à ses supérieurs, il a été blanchi de toute faute et aussi longtemps qu'Oswald Cobblepot sera piégé à Arkham, le nom de Jim Gordon restera propre pour tout le monde, sauf ceux qui le connaissent le mieux, dont Thompkins.

 

Oswald Cobblepot en bien mauvaise posture

 

"A Dead Man Feels No Cold" était un épisode sombre, un des plus glauques que la série ait livré cette saison. Même les moments comiques avec le grand Oswald Cobblepot réduit à participer à des jeux d'enfants avec ses camarades d'asile, ainsi que le traitement que lui inflige le Doctor Strange, rendent le spectateur mal à l'aise. Sa réplique "I'm not a goose, I'm a penguin" ne sonnait pas seulement comme une indignation d'un des princes de la pègre les plus brillants de Gotham, mais comme les divagations d'un homme qui sait qu'il doit se conformer aux règles, prétendre la folie, faire comme les autres malades de l'asile pour ne pas être encore plus torturé par Strange. Oswald Cobblepot vit désormais dans la peur, et ses supplications envers Jim ne changeront rien. Il est un prince déchu, condamné à errer dans cet établissement, bien qu'il soit évident qu'il n'y restera pas indéfiniment.


"A Dead Man Feels No Cold" est donc un épisode réussi qui, en plus de conclure un arc introductif très plaisant portant sur Mr. Freeze et Doctor Strange, fait de belles promesses pour la suite des événements en rebondissant dans ses derniers instants, et confirme la bonne tenue de cette deuxième saison.

 

J'ai aimé :

 

  •  Le couple Nora/Victor
  •  Lee Thompkins et Bruce Wayne mis en avant
  •  La descente aux enfers de Cobblepot
  •  Les dernières minutes avec l'introduction de Mr. Freeze

 

Je n'ai pas aimé :

 

  •  Un Hugo Strange sympathique mais encore trop effacé
  •  Gordon légèrement mis à l'écart
  •  Quelques baisses de tension en milieu d'épisode

 

Ma note : 14/20.

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...

Derniers articles sur la saison

Critique : Gotham 2.12

On passe de Rise of the Villains à Wrath of the Villains. Transition réussie ou pas ?

Critique : Gotham 2.11

Ce n'est pas que Worse Than A Crime est mauvais, au contraire. Mais un midseason finale sans tension... vous avouerez que c'est ballot.

Critique : Gotham 2.01

Si jamais vous avez été masochistes et avez donc décidé de continuer l’aventure Gotham, allez-y, lisez. De toute façon ça ne peut pas être pire que l’année dernière. Enfin je crois.