Pitch explosif et règlement de compte
Steve Mc Garrett apprend que Victor Hesse, l'homme qui a tué son père, est vivant et part à sa recherche, ce qui le mènera d'une série de cadavres jusqu'à une vieille connaissance à eux : Sang Min. Celui ci acceptera de coopérer, mais seulement à la condition de pouvoir venir avec eux pour les introduire aux seuls personnes qui peuvent être au courant du criminel. Seulement, les membres du Five-O ignore que leur informateur les mène en fait tout droit à un piège.
Critique sauce 5-O
Un épisode assez bien pensé cette semaine qui me permet de proposer une critique 5-O assez positive en cinq points, reprenant le concept de la série qui consiste à aller le plus vite possible. Donc voici les cinq raisons d'aimer ou haïr cet épisode :
- Pour fêter Noël, Five O nous offre des colliers d'explosifs, un cambriolage et une guirlande de cadavres. C'est qu'ils nous ont gâtés les vilains
- le détonateur du collier de Chin qui réagit à ses mouvements et au pouce de Victor Hesse. C'est un peu bizarre comme concept mais cela s'avère assez efficace et permet de créer un enjeu assez fort dans cet épisode
- Sang Min, monsieur je-sais-où-est-le-méchant s'enfuit et on se sent soulagé tant on en avait assez de voir les scénaristes s'en servir d'excuse à chaque fois.
- James Masters revient et se montre bien plus convaincant que dans le pilote, héritant d'une scène finale particulièrement surprenante
- Kono apparaît dans plus d'une scène, donnant l'occasion à Grace Park de sortir un peu de son rôle habituel de Miss Briefing.
Bref, des raisons d'être content avec un épisode qui ne fait certes pas dans la dentelle, mais se rapproche fortement du divertissement total que les créateurs du show semblent chercher à obtenir, prouvant que H5O évolue dans le bon sens.
Le minimalisme narratif pour un rythme trépidant
Bon, comme je pressens que mes critiques sauce 5O ne plaisent toujours pas, je vais revenir sur un point important de cette série qui atteint ici presque son apogée, à savoir une gestion du récit vraiment particulière. Loin d'opter pour un style introspectif et méditatif, H5O fonce dans le tas sans introduction réelle, fournissant les informations de manière succincte dans un premier acte survitaminé. Cet acte s'achève par une réunion en salle de briefing pour mettre en place un plan d'action qui visent le plus souvent à récupérer un suspect au travers d'un voyage à travers l'île.
Le second acte vise le plus souvent à mettre en avant le duo Danny - Steve avec des scènes d'interrogatoires plus ou moins musclées et la création d'une problématique à résoudre dans le but de trouver l'assassin. Ces séquences entraînent un léger ralentissement et l'introduction d'une note d'humour qui fonctionne de mieux en mieux grâce à des acteurs qui trouvent leur marque. Cette deuxième partie se révèle ici très touffu, tuant au passage, par le biais d'une histoire de cambriolage, toute idée de réalisme qui ne fait de toute façon pas parti du cahier des charges.
Le final sert à résoudre la problématique, le plus souvent par l'emploi de cascades qui mettent en avant les capacités physiques de Mc Garrett. Maintenant, agiter bien, rajouter une dose de couleur locale et voici la recette 5O, celle d'une série d'action qui cherche à obtenir un épisode nerveux sans le moindre temps mort, avec un quasi minimalisme de la narration. La description des personnages et des lieux ayant déjà été fait les volets précédents, les auteurs réussissent presque leur coup avec ce scénario gigogne d'une grande efficacité.
Evidemment, comme toujours, il est déconseillé de réfléchir, surtout avec cette histoire de casse tarabiscotée où, comme l'avoue les scénaristes par la bouche de Steve, l'action passe d'abord, la logique étant laissée ouvertement au placard. Une histoire efficace, en flux tendu, monumentalement invraisemblable mais qui indique avec succès le but recherché par les auteurs de 5O : l'efficacité avant tout.
Une mythologie refondue avec succès
Elément le plus faible de la série, la mythologie de H5O tenait jusqu'ici du running gag, portant sur une enquête mystérieuse qui n'avait jusqu'ici connu que de maigres développements. Avec cet épisode, les auteurs proposent une refonte total de celle-ci en proposant un face à face entre Victor Hesse et Mc Garrett bien plus surprenant que dans le pilote. Visiblement, l'objectif marqué consiste à installer de nouveaux personnages mystérieux qui serviront à fournir des épisodes spéciaux tout en gardant la progression de l'enquête du père pour le season final.
Comme toujours, H5O cherche le format, la formule idéale qui permettra de produire des épisodes hyperformatés avec le plus de succès possible. Seulement, n'importe quelle série doit aussi avoir des intrigues qui sortent un peu du schéma habituel à placer à des moment stratégiques. Ressusciter Victor marque la fin de l'étape de construction du show, mais surtout réussir à relier l'intrigue de Steve avec celle de Chin est un petit exploit qui passera par un cambriolage grand guignolesque et permet de donner une dimension plus humaine à Steve au comportement jusqu'ici assez robotique.
Même si les moyens utilisés sont peu subtiles et pas toujours inspirés, H5O parvient à redonner vie à une mythologie au point mort tout en étoffant une galerie de méchants qui resserviront le moment venu. La seule chose à souligner est la connaissance remarquable de l'équipe créative du fonctionnement d'une série télévisée grand public. H5O est conçu pour durer et s'en donne les moyens avec cet épisode un peu fou, et ce final inspiré qui parvient pour une fois à nous prendre par surprise.
J'aime :
- un récit dynamique d'une grande efficacité
- des comédiens convaincants
- un final assez surprenant
- des invraisemblances plus discrètes qu'à l'accoutumé ...
Je n'aime pas :
- ... mais qui ne disparaissent pas pour autant
- certaines astuces scénaristiques grossières
- les flash-backs inutiles et plutôt lourds
Note : 14 / 20
Du bon H5O avec un épisode explosif et dynamique comme on les aime, permettant une belle remise à plat de la mythologie du show. Les invraisemblances sont toujours là, mais le dynamisme du récit est tel qu'on parvient à les oublier. Energique.