Critique : Hawaii Five-0 (2010) 1.21

Le 05 septembre 2011 à 16:04  |  ~ 6 minutes de lecture
Un épisode rythmé et dynamique, mais qui verse dans le recyclage abusif pour une histoire peu crédible.
Par sephja

Critique : Hawaii Five-0 (2010) 1.21

~ 6 minutes de lecture
Un épisode rythmé et dynamique, mais qui verse dans le recyclage abusif pour une histoire peu crédible.
Par sephja

Hawaii guest-star 

Reggie Cole est un agent du FBI infiltré, travaillant pour le compte de Jimmy Cannon, un parrain New-Yorkais venu rendre visite à son fils à Hawaii. Cole en profite pour venir, de son côté, retrouver sa femme et son fils avant que la nuit ne tourne au bain de sang, ses gardes du corps et sa femme se faisant abattre par des tueurs qui ratent de peu Reggie et son fils. Mc Garrett est chargé de retrouver les responsables et se dirigent tout droit vers la maison de la famille Cannon. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode très faible que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un récit très rythmé et efficace qui jongle intelligemment avec les suspects  
  •   une guest-star poseuse qui en fait des tonnes
  •  un étalage de testostérone qui vire au grotesque 
  •  une histoire trop prévisible qui renoue avec les mauvaises habitudes du show 

 

 

Five-O sauce East Coast 

Pour cet épisode, H5O reçoit une guest-star avec l'arrivée de P. Diddy qui s'avèrera un acteur plutôt dramatique, mais donne un ton East Coast à cet épisode où la faune New-Yorkaise s'invite sur l'île. L'occasion d'utiliser un scénario assez classique, celui du flic infiltré parmi la mafia qui doit trouver le traître qui l'a vendu. Si Danny semblait avoir l'occasion de briller un peu, en tant qu'ancien flic du New Jersey, les auteurs vont l'entendre différemment en reléguant Scott Caan au second plan au profit de la star du jour.

Le scénario sur fond de vendetta est plutôt bien rythmée, posant dès le début suffisamment de suspects éventuels pour assurer les rebondissements nécessaires. Chaque possibilité est envisagée au maximum par Mc Garrett et son équipe, le Five-O étant obligé d'anticiper et donc de prendre certains risques. Le divertissement serait alors impeccable s'il n'y avait pas deux problèmes de taille : le manque de crédibilité de l'agent Cole et ce sentiment persistant et agaçant d'avoir déjà vu cet épisode auparavant 

 

Un épisode spécial recyclage

Ce type d'intrigue où des personnages se dissimulent sur l'île, protégés par le gouvernement, n'est pas une nouveauté dans l'univers de H5O (le 1.16 par exemple), car elle est symptomatique d'un problème récurrent. En effet, dès que Five-O tente de faire comme les autres shows policiers, elle se heurte à un problème particulier dû à sa situation géographique, tout simplement. Hawaii est plutôt petite et il est difficile d'y insérer un parrain sans que celui-ci soit évoqué auparavant d'une manière ou d'une autre. Donc, comme tu ne peux pas envoyer tes héros à New-York, il faut faire venir la mafia jusqu'à l'île, le tout selon un stratagème qui fait les meilleures excuses : le problème familial. 

Comme un clin d'oeil au 1.16 de cette saison, le premier suspect va être une femme blonde, façon d'avouer que les scénaristes ont bien conscience de faire du recyclage. Cet épisode monte les limites d'un concept, H5O n'étant par nature pas tout à fait une série policière comme les autres et l'éventail de possibilités offert aux auteurs n'est pas infini. Evidemment, ce type d'astuce n'a rien de scandaleux, surtout pour un show de vingt-quatre épisodes, mais un second soucis va venir se rajouter au premier.

 

Five-O = macho

Evidemment, ce titre est plus une boutade qu'une attaque contre la série, H5O étant par nature un divertissement mêlant ambiance paradisiaque et polar viril. Mais si une dose de testostérone est toujours appréciable, les auteurs nous ont clairement renversé la bouteille, abusant de courses poursuites trop longues, de scènes d'intimidation le torse en avant et de marquage de territoire. Sans jamais faire dans le subtil, l'épisode tente de faire monter la tension, mais ne parvient qu'à perdre sa crédibilité en oubliant de contrebalancer cette étalage de virilité par de l'humour.

Sean Combs nous la joue intensité maximum, multipliant les mimiques grotesques et les tics maladroits qui plombent une intrigue qui se prend vraiment trop au sérieux. Intervenant à tous les niveaux de l'enquête, l'agent Cole est tout simplement ridicule, brisant la légèreté habituel du show, surtout que les scénaristes appuient jusqu'à la corde sur le thème de la famille sans jamais réussir à émouvoir. Difficile de rentrer dans un épisode aussi artificiel, étalage de virilité inutile qui s'achève par un twist convenable, mais terriblement prévisible.

 

Un enquête par élimination

Si les précédentes intrigues de Five-O tentaient d'utiliser les indices pour aboutir à dresser une liste de coupables éventuels, l'enquête du jour revient à un raisonnement plus direct : l'élimination. Steve et Danny vont donc interroger un par un chacun des suspects éventuels, jusqu'à l'introduction d'une preuve scientifique abracadabrante pour mettre le doigt sur le vrai coupable. Seulement, cette révélation va s'avérer n'être qu'une simple confirmation, les ficelles trop apparentes du récit ayant depuis longtemps désignées le coupable.

En conclusion, un épisode trop sérieux et frimeur, qui subit la performance très moyenne de P. Diddy, pas du tout crédible dans ce rôle de flic infiltré. Prévisible, l'intrigue se limite à une peau de chagrin et même les scènes d'action ne font pas vraiment preuve d'imagination. L'abus de testostérone vient gâcher une intrigue au point de départ intéressant, offrant une intrigue plutôt bien rythmée et une histoire particulièrement claire au vu des nombreux rebondissements proposés.

 

J'aime :

  •  du rythme et de une certaine tension dans le récit 
  •  une histoire facile à suivre 

 

Je n'aime pas : 

  •  P. Diddy vraiment très moyen 
  •  un mauvais mélange action - humour qui se prend trop au sérieux 
  •  des séquences viriles à la limite du ridicule 
  •  très prévisible, car l'épisode ne fait que recycler des situations déjà vues
  •  un élément de mythologie posé là sans aucune justification

 

Note : 09 / 20 

Si l'épisode possède une idée de départ sympathique et un rythme efficace, il est victime d'un excès de testostérone et de sérieux qui transforment des scènes corrects en séquences particulièrement ridicules. Du Five-O moyen, prévisible et même par moment prétentieux. 

L'auteur

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Image Hawaii Five-0
12.28
12.2

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