Critique : Hawaii Five-0 (2010) 2.20

Le 12 avril 2012 à 16:00  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode centré sur Max qui aurait pu être bon, mais souffre d'un gros problème de construction et de l'absence du personnage principal.
Par sephja

Critique : Hawaii Five-0 (2010) 2.20

~ 7 minutes de lecture
Un épisode centré sur Max qui aurait pu être bon, mais souffre d'un gros problème de construction et de l'absence du personnage principal.
Par sephja

Max et le maximonstre

Une jeune femme est retrouvée dans une plantation d'ananas, son corps portant les signes caractéristiques d'un tueur en série, le Trashman, qui fut pourtant officiellement arrêté des années auparavant. En l'absence de Mc Garrett, parti à la poursuite de Joe White, Danny se retrouve en charge et va découvrir que ce tueur est responsable du meurtre de la mère de Max. Le légiste lui demande alors personnellement de rouvrir l'affaire, afin de déterminer si l'homme derrière les barreaux est vraiment le vrai coupable. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une histoire plutôt mal mise en valeur 
  •  Max qui peine à trouver sa place dans la série 
  •  des petites incohérences fatales 
  •  Cross-over en approche 

 

 

Une introduction ratée 

Suite aux problèmes de santé d'Alex O'Loughlin, H5O doit se passer de sa vedette et laisse Danny seul aux commandes pour enquêter sur le meurtre brutal d'une jeune femme. Ce crime, en apparence opportuniste, va prendre une dimension inattendu à cause de Max et de sa connaissance encyclopédique d'un serial killer surnommé le Trashman. Responsable de la mort de sa mère, il croupit officiellement depuis des années derrière les barreaux, avant que cet homicide ne révèle des similitudes flagrantes qui viennent semer le doute sur sa culpabilité.

L'intrigue est assez clichée, mais la charge émotionnelle est indéniable, offrant l'occasion à Masi Oka d'explorer son personnage au-delà des apparitions limitées qui lui sont réservées. Seulement, si les intentions sont bonnes, le résultat va se révéler poussif et assez prévisible, sans oublier plusieurs incohérences gênantes qui vont venir décrédibiliser ce récit. Plutôt que de placer Max en première ligne avec l'histoire de sa mère, les scénaristes ratent totalement l'entame de l'épisode avec une histoire de GPS totalement inutile qui égare le spectateur, ne donnant aucune base solide à cette intrigue. 

De plus, malgré la place centrale qu'il occupe, Masi Oka est loin de s'imposer vraiment comme un premier rôle, son personnage peinant toujours autant à exister. Privé de Mc Garrett, la série perd une part de son dynamisme, le regard chargé de compassion de Scott Caan ne suffisant pas à donner cet élan irrépréssible caractéristique du Five-O, surtout avec l'histoire inutile de Kamekona qui vient parasiter tout le premier acte.

 

Une intrigue mythologique peu mise en valeur 

En l'absence de Steve parti à la recherche du vrai Shellburne, les auteurs choisissent de proposer un récit plutôt ambitieux tournant autour du légiste de l'équipe, bonne idée mal récompensée au final. En effet, le scénario ne tient pas suffisamment compte des règles indispensables à une histoire de serial killer, entraînant un sentiment de gêne qui va encombrer le visionnage. Premier dysfonctionnement, toute histoire de serial killer se doit de mettre un personnage en danger direct de mort, installant une ambiance tendue et stressante tout en permettant de mettre en avant les troubles du criminel par le témoignage de sa proie. 

Ici, l'enquête ressemble à un script trop classique, avec un meurtrier à démasquer dont le profil psychotique pose problème, son crime ne pouvant pas être connecté à un mobile quelconque. La découverte du coupable va donc passer par une suite de coïncidences parachutées brutalement, pointant la bonne direction tout en donnant un côté très prévisible à cette histoire. L'autre problème va concerner Max, Masi Oka ne parvenant pas à exprimer tout le potentiel de son personnage, incapable d'incarner ce légiste qui ne parvient pas à exister. 

Héritant d'une place de personnage récurrent cette saison, Max n'aura pas beaucoup été employé, hormis quelques apparitions rarement concluantes. Son niveau d'expertise dans son domaine a été parfois mis en valeur sans lui permettre de s'imposer réellement, à l'exception de quelques scènes avec Lauren German. Malgré tout, la tentative du comédien de faire preuve d'un peu plus d'intensité est à saluer, avant que certaines incohérences flagrantes ne viennent ruiner les efforts de l'équipe créative.

 

 

Une histoire qui ne tient pas la route 

Conscient que les soucis physiques de leur comédien principal a dû troubler l'équipe créative, il semble difficile de porter un jugement sur cet épisode sans immédiatement se sentir coupable d'une certaine injustice. En effet, malgré ses défauts, l'épisode possède une charge émotionnelle  indéniable grâce à la bonne performance des comédiens et à un duo Danny - Chin plutôt convaincant. Si l'idée du serial killer est intéressante, la description trop vague de son modus operandi va provoquer l'apparition de failles dans la construction d'ensemble du récit. 

Ainsi, la première victime qui sert de départ à l'intrigue pose immédiatement problème, les auteurs oubliant durant l'acte d'exposition de la connecter avec les autres victimes. Le coup de la lame dans le pneu, l'organisation du meurtre de manière générale entraîne de nombreuses questions sans amener la moindre réponse crédible. De même, la scène finale avec Max est des plus décevante, séquence cliché à l'extrême qui aboutit à une conclusion prévisible et horriblement théâtrale, la faute à une histoire qui n'a pas su installer une relation forte entre le légiste et sa mère biologique. 

En donnant l'impression de m'en prendre ainsi à cet épisode de Five-O, je suis bien conscient de mon insensibilité, tant la difficulté est immense pour un épisode aussi ambitieux de se plier à un impératif aussi complexe que l'absence de Steve. Insuffisamment préparée, cette histoire a avant tout le mérite de remplir son contrat, limitant le champ d'action de la série à une enquête prévisible et sans surprise. 

 

Quelques promesses pour l'avenir 

Difficile d'en vouloir aux auteurs de H5O malgré les défauts de cet épisode, tant la série a traversé de tourments dans cette seconde partie de saison. La bonne nouvelle passe par le biais d'une lettre où les auteurs promettent une résolution plus convaincante de l'affaire Shellburne, repoussant à la saison trois plusieurs révélations attendues. Seul reste le cross-over mainte fois repoussé qui prendra place la semaine prochaine, en attendant le retour d'Alex O'Loughlin confirmé par les créateurs du show pour le season final. 

En conclusion, un épisode assez faible qui doit faire avec l'absence pour raison de santé du comédien principal, donnant un résultat moyennement convaincant et pas assez abouti. La charge émotionnelle est bien là, mais la construction est trop maladroite pour mettre en valeur une histoire qui ne parvient toujours pas à installer solidement dans la série le personnage de Max. Seule point positif, une allusion bienvenue à une possible développement à venir concernant Shellburne pendant que le show panse ses blessures d'un début d'année 2012 plutôt tourmenté. 

 

J'aime : 

  •  un scénario ambitieux 
  •  l'évocation de Shellburne  

 

Je n'aime pas : 

  •  l'introduction désastreuse 
  •  l'intrigue de Max mal mise en valeur 
  •  l'histoire de Kamekona qui ne sert à rien 
  •  le final très poussif 

 

Note : 10 / 20 

Difficile de ne pas prendre en compte les conditions particulières dans lesquelles a été tourné cet épisode, obligé de se passer de son comédien principal. Mal maîtrisée, une intrigue ambitieuse sur le papier, mais qui ne parvient pas à donner à donner à l'écran un résultat à la hauteur des intentions de départ.

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...
Image Hawaii Five-0
12.33
11.33

Derniers articles sur la saison

Critique : Hawaii Five-0 (2010) 2.23

Un season final qui offre vingt premières minutes remarquables avant un final assez confus qui a le mérite de révéler enfin l'identité de Shellburne.

Critique : Hawaii Five-0 (2010) 2.22

Un épisode plaisant qui marque le retour de Mc Garrett et offre un divertissement malin et très bien réalisé.

Critique : Hawaii Five-0 (2010) 2.21

Une première partie plaisante pour un crossover attendu, mais qui se fera sans Mc Garrett.