Critique : Hawaii Five-0 (2010) 2.22

Le 13 mai 2012 à 06:23  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode plaisant qui marque le retour de Mc Garrett et offre un divertissement malin et très bien réalisé.
Par sephja

Critique : Hawaii Five-0 (2010) 2.22

~ 8 minutes de lecture
Un épisode plaisant qui marque le retour de Mc Garrett et offre un divertissement malin et très bien réalisé.
Par sephja

Les meilleurs ennemis du monde 

 

Steve Mc Garrett lance l'assaut en association avec Interpol et la police d'Osaka dans le but d'appréhender Wo Fat et de découvrir l'identité de Shellburne. Seulement, sa capture s'avère être trop facile, celui-ci l'attendant tranquillement, tout en lui fournissant comme seule piste un mystérieux numéro de téléphone et des traces de sang d'un cadavre non identifiable. L'occasion pour Mc Garrett de reprendre contact avec ses collègues du Five-O afin de découvrir le propriétaire de ce téléphone : une femme travaillant pour le gouvernement qu'il retrouve abattue d'une balle en pleine tête.

 

Résumé de la critique 

 

Un épisode agréable que l'on peut détailler ainsi :

  •  un retour de Mc Garrett efficace sans être explosif 
  •  une enquête du jour moyennement concluante 
  •  une construction très efficace 
  •  un plaisir coupable 

 

H 5-0

 

Un Wo Fat et ça repart 

 

Après un repos prolongé pour problème de santé (pour faire politiquement correct), Alex O'Loughlin est de retour dans H5O, offrant l'occasion aux scénaristes de renouer avec une mythologie laissée à l'abandon avec son départ. Sans attendre, les auteurs ressortent Wo Fat, Adam Noshimuri et l'histoire concernant l'enlèvement de son père pour donner une dimension certaine à cet épisode. L'histoire va alors se diviser en deux avec Steve d'un côté et le reste du Five-O de l'autre, les auteurs cherchant à renouer avec une forme de récit énergique en offrant la confrontation entre le héros et sa Némésis.

Toujours très bon, Mark Dacascos prouve toute son efficacité lors d'une scène de combat qui cherche à montrer au spectateur que Mc Garrett n'a rien perdu de sa détermination. Agent de la CIA, yakuzas, les auteurs cumulent les menaces pour fournir des scènes d'action musclées et un divertissement de qualité, au détriment d'une histoire pour le moins artificielle. Fragile et ne résistant pas à une analyse poussée, cet épisode sert juste de mise en jambe et la scène où les deux ennemis doivent s'allier pour survivre se montre un peu décevante, caractéristique d'un show encore convalescent.

Malgré tout, ce retour de Mc Garrett est assez réussi, venant équilibrer une série qui peinait sans son duo moteur, les dialogues entre Alex O'Loughlin et Scott Caan ne manquant pas de saveur. Bien négocié, cet épisode est suffisamment spectaculaire pour masquer les nombreuses failles de l'intrigue principale, fruit des hésitations des scénaristes concernant le dénouement de l'épisode. Très bien maîtrisé malgré certains aspects un rien improvisés, H5O retrouve son héros et c'est bien le plus important, quitte à se permettre quelques arrangements avec la réalité.

 

Lutte inter-agence 

 

Pendant que Mc Garrett survit dans la jungle Hawaiienne, le Five-O hérite d'une histoire de meurtre dont la victime travaille pour une agence gouvernementale en relation avec Wo Fat. Le but est ici de donner du sens à une histoire de meurtre difficile à suivre, la CIA faisant de la rétention d'information, ce qui place le détective Williams dans une situation périlleuse. Entre l'informateur secret et le double discours typique des histoires d'espionnage, les scénaristes s'efforcent de brouiller les pistes, masquant par la multiplication des rebondissements l'absence de contenu de cette histoire.

Faire de Wo Fat un homme au service de l'agence est une idée singulière, mais permet de laisser croire à un enjeu à la dimension importante tout en offrant une connexion crédible entre Hawaii et Osaka. Mais plus encore que la CIA, cet épisode repose surtout sur l'idée incongrue d'une liaison entre Adam et Kono que les auteurs vont avoir le plus grand mal à vendre, alors que cette storyline est indispensable lors du dernier acte de l'épisode. Souffrant d'un problème de mise en place à cause des conditions particulières de son écriture, cette intrigue va beaucoup reposer sur la conviction des comédiens, en particulier Ian Anthony Dale très bon dans le rôle du fils Noshimuri.

Le séjour de l'inspecteur Williams au sein de la CIA  va se révéler bien moins captivant, offrant une suite de clichés que les auteurs exploitent sans la moindre hésitation. L'ensemble s'avère malgré tout assez intéressant, même si la scène où Danny menace l'agent est clairement de trop, fausse note qui permet de percevoir les failles d'un scénario privilégiant l'action au réalisme.

 

en couverture

 

Un gros effort de construction 

 

Le plus impressionnant reste le tour de force des auteurs qui parviennent à connecter deux intrigues totalement indépendantes par le biais de petits détails installant une continuité entre les scènes de Steve et de Danny. Passant de l'une à l'autre sans rupture de rythme, le monteur se montre particulièrement inspiré, soignant les transitions par le biais de plusieurs conversations téléphoniques et de scènes de combat bien réparties. Si le scénario n'est pas totalement convaincant, la dynamique de l'épisode est assez remarquable, soutenue par une musique et une mise en scène impeccables.

Mais au-delà des qualités de l'épisode, il y a la formidable capacité d'adaptation des scénaristes aux problèmes de santé d'Alex O'Loughlin. En effet, la découpe de l'épisode en deux parties leur a permis de repousser le tournage avec celui-ci tout en s'appuyant sur Mark Dacascos pour effectuer les cascades les plus spectaculaires. Une bonne idée qui montre que les créateurs de H5O n'ont rien perdu de leur créativité et de leur ambition, cette seconde moitié de saison décevante devant beaucoup aux nombreux soucis rencontrés par l'équipe de production.

Problème avec les anciens combattants, procès avec les ayant-droits de la série originale, cure de désintoxication de l'acteur principal, cette saison de H5O a connu bien des soucis en tout genre. Voir les scénaristes la conclure avec un épisode aussi ambitieux paraît pour le moins rassurant, la sérénité se réinstallant au sein d'une équipe créative qui aurait pu baisser les bras. Un espoir pour le final de la semaine prochaine. Celui-ci va devoir donner une piste solide concernant Shellburne, seul moyen de se faire pardonner les quelques errements de cette seconde moitié de saison.

 

Plaisir coupable 

 

Il faut l'avouer, H5O n'avait pas le même impact sans Steve Mc Garrett et le retour de l'acteur principal est une très bonne nouvelle, relançant une franchise qui sombrait lentement après un début de saison réussi. Alors, quand bien même l'épisode ne serait pas parfait, même si les motivations de Wo Fat sont confuses tout comme les causes du meurtre de l'agent de la CIA, difficile de faire la fine bouche à la vue de la qualité du spectacle offert. Il ne reste qu'à résoudre le principal problème de cette saison, à savoir le mystère Shellburne qui empoisonne les scénaristes depuis la mi-saison.

En conclusion, un retour convaincant pour Mc Garrett qui retrouve Wo Fat pour une intrigue moins ambitieuse que prévue, mais qui propose un bon mélange entre action et investigation. Fourre-tout mêlant la CIA et les Yakuzas, cet épisode n'est pas particulièrement crédible, mais suffit à fournir un divertissement de qualité avec un montage dynamique et une réalisation plaisante. La qualité des comédiens est à souligner, en particulier Ian Anthony Dale qui hérite d'un rôle difficile, montrant une réelle conviction qui permet d'accepter l'idée saugrenue de sa romance avec Kono.

 

J'aime :

  •  le retour de Wo Fat et de Mc Garrett 
  •  le montage et la réalisation impeccable 
  •  très bien rythmé et bien construit 

 

Je n'aime pas : 

  •  l'intrigue principale peu crédible 
  •  la romance entre Kono et Noshimuri sortie de nulle part 
  •  les motivations de Wo Fat très floues 

 

Note : 13 / 20 

Certes, le scénario est confus, les motivations des assassins sont nébuleuses et l'implication de la CIA paraît assez inutile, servant juste à justifier les zones d'ombre du scénario. Mais le divertissement reste très plaisant, le retour de Mc Garrett ramenant une intensité qui manquait à la série grâce à une réalisation de qualité. 

L'auteur

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