Los Angeles to Hawaii
Un homme est retrouvé mort près de la maison de son ex-femme, victime d'une forme aiguë du virus de la variole qui semble lui avoir inoculé par injection. Très vite, l'enquête les mène sur la piste d'un trafiquant roumain connu du NCIS de Los Angeles du nom de Dracul Comescu. L'inspecteur Williams entre en contact avec les agents Hanna et Callen qui prennent aussitôt l'avion en direction d'Hawaii.
Résumé de la critique
Un épisode prenant que l'on peut détailler ainsi :
- un scénario en flux tendu efficace
- une mythologie empruntée qui pallie l'absence de Mc Garrett
- un épisode trop anecdotique
- une première partie convenable
Pandémie
Tout comme Body of Proof un mois auparavant, les auteurs de H5O utilisent l'excuse de la pandémie pour servir de point de départ à un épisode bien rythmé et assez prenant. Les auteurs ont en effet beaucoup d'éléments à mettre en place, en particulier l'arrivée des héros du NCIS LA tout en s'efforçant de pallier l'absence de Mc Garrett. C'est le duo Kelly - Williams qui se retrouve en première ligne pour une investigation très plaisante, même si la progression du scénario parait très mécanique et n'engendre pas de surprise particulière, les auteurs privilégiant l'efficacité avant tout.
Dynamique, rapide, cette histoire d'alerte virale ne laisse pas le temps de réfléchir et se révèle plus que plaisante, la présence de Domescu entraînant l'arrivée express de Callen et Hanna. L'urgence de la situation permet aux auteurs de justifier cette association par la nécessité, la série distillant ses informations avec intelligence. Conscient de l'importance de ce cross-over, les scénaristes soignent les détails, même si la scène du laboratoire où les agents pénètrent dans la zone de quarantaine sans aucune protection paraît assez peu crédible.
Divertissement assumé, le show emprunte le décor et le style dynamique de la série Hawaiienne, mais la mythologie est clairement prise au spin-off de NCIS avec la présence de Dracul sur l'île. Le mélange n'est donc pas équilibré, la faute à l'absence sensible de Mc Garrett qui laisse les deux agents de la côte Ouest jouer les premiers rôles. Un petit déséquilibre logique, mais qui laisse l'impression d'un cross-over incomplet, avec un Chris O'Donnell assez moyen en comparaison d'un Scott Caan très bon, mais beaucoup trop emprunté.
NCIS à Hawaii
Si l'intrigue est plaisante et l'ambiance plutôt légère, l'épisode laisse un goût étrange, la faute à l'absence de toute la mythologie de H5O hormis une allusion discrète à Shellburne en vue du season final. Au lieu de proposer un mélange entre les deux séries, l'épisode se charge de délocaliser la guerre personnelle entre Domescu et Callen, les membres du Five-O se limitant à jouer les renforts de luxe. De plus, l'absence d'Alex O'Loughlin entraine celle de l'agent Kensi Blye, la jeune femme ayant pourtant fait une apparition convaincante en début de saison.
En effet, si l'agent Hanna fait l'effort de travailler en association et offre un duo intéressant avec Scott Caan, l'agent Callen ne fait aucunement l'effort de se fondre dans le décor, focalisé sur sa petite guerre personnelle contre son ennemi personnell. Le style un rien poseur de la série californienne et le côté plus convivial du Five-O ne parvient pas à trouver le bon équilibre, nous laissant avec un épisode de NCIS LA qui se permet un petit détour à Hawaii. Des reproches qui peuvent donner l'impression que je fais le difficile, l'épisode étant loin d'être déplaisant, mais qui cherche à exprimer une certaine déception devant une nouvelle preuve de la petite crise que traverse H5O.
Au final, ce déséquilibre paraît bien normal et souligne l'importance d'Alex O'Loughlin qui manque profondément à cet épisode, son nom revenant à plusieurs reprises. L'occasion de mettre en évidence l'importance de Mc Garrett, l'inspecteur Williams ne possédant pas cette mentalité de fonceur qui permet au Five-O de faire la différence. L'organisation de ce cross-over qui met avant tout en avant les membres du NCIS parait logique en attendant le retour de Mc Garrett annoncé pour la semaine prochaine.
Un premier acte qui n'aboutit pas à grand-chose
Si l'action est débridée et le rythme rapide, cet épisode aboutit à un cliffhanger un peu décevant, servant juste à ramener l'action en direction de Los Angeles. Là où BoP avait fait l'effort de mettre un de ses personnages en danger, les auteurs se limitent à une pirouette plutôt consternante, surtout concernant un personnage de Domescu à la sortie pathétique. Loin d'avoir les épaules d'un Wo Fat, l'épisode propose un climax à minima sans qu'aucun élément du scénario ne vienne justifier la présence d'un membre du Five-O aux côtés d'Hanna et de Callen pour la seconde partie.
C'est sans conteste le point faible de cet épisode, à savoir une conclusion qui sert juste à justifier le passage de témoin d'une série à l'autre, avec l'impression gênante que Williams et Chin n'ont pas eu vraiment d'impact dans cette affaire. Quant à la confrontation entre Callen et Dracul, elle aurait pu avoir une vraie ampleur dramatique si elle n'avait pas paru si prévisible, la délocalisation lui enlevant une bonne part de son ambition dramatique. Et ce n'est pas le soit disant regard intense de Chris O'Donnel qui va rattraper le tir, venant clore sans éclat l'intrigue du season final de l'année passée.
Au final, ce séjour à Hawaii n'aura pas servi à grand-chose pour l'équipe du Five-O, laissant un léger sentiment de déception, à l'exception d'une carte qui permet d'espérer un développement intéressant concernant Shellburne. Ce cross-over permet avant tout de remplir un blanc avant la fin de saison et comblera sûrement plus les fans de NCIS que du Five-O.
Les liens entre NCIS et Five-O
Succès référence de ces dernières années, NCIS apparaît comme l'exemple à subir, son spin-off comme H5O subissant l'influence de celle-ci. Pur produit de CBS, la série de Leonard Freeman possède le même goût pour un partage précis des tâches, avec une utilisation de la police scientifique plus anecdotique que CSI, se limitant à des interventions comiques et un univers assez décalé. Seulement, le jeu des comparaisons pose vite problème tant le duo entre le deux agents du NCIS LA fait écho à celui du Five-O, entrainant un malaise encore plus grand devant l'absence remarquée de Mc Garrett.
En conclusion, un épisode plaisant grâce à un récit dynamique qui fait écho au final de la saison deux de la série californienne, donnant un enjeu fort à cette enquête sur fond d'alerte bactériologique. Malheureusement, la juxtaposition des deux univers ne va pas réussir, la faute à l'absence remarquée de Steve qui vient déséquilibrer le rapport de force entre les deux. Loin d'être aussi excitant que prévu, le cliffhanger marque le vrai début de cet épisode de NCIS LA qui se sera permis un petit détour à Hawaii sans réelle conséquence.
J'aime :
- une enquête rythmée et prenante
- le duo entre Kelly et Williams
- l'agent Hanna qui fait l'effort de s'intégrer
Je n'aime pas :
- l'agent Callen qui fait la gueule
- l'absence de Steve Mc Garrett
- le cliffhanger assez timide
Note : 12 / 20
Un épisode dynamique et prenant, malgré l'absence de Mc Garrett grâce à la présence de Dracul Comescu, mais qui paye l'absence de Mc Garrett et un Chris O'Donnell moyennement convaincant. Trop timide dans sa conclusion, ce séjour à Hawaii ressemble surtout à une délocalisation de NCIS LA sur les plages d'Hawaii.
sephja
