Critique : Injustice 1.03

Le 05 septembre 2011 à 07:25  |  ~ 6 minutes de lecture
Un troisième volet qui met en évidence les secrets des différents personnages, tout en commençant à connecter les évènements entre eux.
Par sephja

Critique : Injustice 1.03

~ 6 minutes de lecture
Un troisième volet qui met en évidence les secrets des différents personnages, tout en commençant à connecter les évènements entre eux.
Par sephja

L'âme humaine est partagée entre lumière et ténèbres

Will Travers poursuit son investigation concernant son ami Martin et conclut rapidement que la disparition de l'ordinateur est la meilleure piste dont il dispose pour organiser sa défense. Seulement, l'accusé reçoit au même moment de fortes pressions de ses supérieurs pour que cette histoire d'ordinateur ne soit pas rendu publique. Pendant ce temps, Wenborn avance dans son enquête sur le meurtre de Philip Spaull et découvre qu'il fut un ancien client de Will. 

 

Résumé de la critique 

Un très bon épisode que l'on peut résumer ainsi : 

  •  Travers face à ses propres démons qui prend la forme d'un jeune enfant 
  •  Martin Newall, la faiblesse et ses conséquences 
  •  Wenborn, un flic obstiné et un homme dans le déni 
  •  un univers de fêlures sur le point de s'effondrer 

 

 

Will Travers entre ombre et lumière 

Pour cet épisode, Injustice lève pour de bon le voile sur l'origine du traumatisme de Travers en expliquant avec une certaine adresse les causes de son comportement. Les secrets disparaissent, nous permettant de mieux comprendre ce personnage, partagé entre attachement et dégoût après l'acte de vengeance qui marquait le premier épisode. Loin de chercher à appuyer les effets dramatiques, James Purefoy fait preuve d'une grande sobriété, rendant d'autant plus crédible cette histoire où la loi n'est pas le seul moyen de se faire justice avant d'exploser de manière incroyable lors d'une scène mémorable et du point de vue de l'interprétation, exceptionnelle. 

L'affaire Newall va se développer, se concentrant sur un ordinateur plus que sur le crime, celui-ci pouvant apporter un réel mobile pour pouvoir découvrir les responsables. Convaincu pour l'instant de l'innocence de son ami, Travers ne s'aperçoit pas qu'en coulisses, nombres de personnes puissantes s'agacent de le voir fouiller un peu trop. Plus qu'un simple thriller, Injustice propose aussi une intrigue d'espionnage industriel qui peine encore à se connecter avec la storyline principale, les auteurs préférant attendre pour faire monter la pression.

 

Martin Newall, un homme sous influence

Interprété par Nathaniel Parker (photo du bas à gauche), Martin est le client, le premier accusé de meurtre depuis l'incident Philip Spaull dans la vie de Travers. Personnage en apparence honnête et innocent, il s'avère être surtout faible, subissant des influences de toute part qui laisse deviner que cette histoire est bien plus qu'un simple adultère. Volontairement inconscient des forces en action autour de lui, Newall apparaît comme le pigeon parfait, la série nous le présentant comme passif, manière plutôt intelligente de convaincre le spectateur de son innocence. 

La série abuse un peu trop sur ce point des flashbacks courts et délaisse clairement trop la partie concernant le travail de la police sur ce meurtre. Ce choix de nous présenter l'affaire que des yeux de Travers affaibli un peu l'intrigue, la question de l'innocence réel de Martin étant pour l'instant peu évoquée. Malgré cela, l'intrigue possède un bon rythme et profite de cet épisode pour nous présenter les différentes forces en présence au travers de scènes bien construites et plastiquement très réussies. 

 

 

Wenborn entre vie professionnelle et vie privée 

Policier teigneux et asocial, Wenborn va crever l'écran, toujours aussi méprisant et acharnée, partageant avec le héros une dualité entre son travail où il excelle et sa vie de famille où il échoue. Remontant la piste du meurtre de Spaull jusqu'à Travers, il va nous permettre d'apporter un éclairage différent sur le passé de l'avocat au travers d'un portrait sans concession de ses adversaires. En procureur cynique, Nick Dunning fait preuve de tout son talent, apportant dans son témoignage ce sens de la nuance indispensable pour bien cerner le héros d'Injustice. 

Seulement, si Wenborn se plonge avec autant d'acharnement dans son travail, c'est avant tout pour fuir la réalité d'une vie de famille complexe et d'un nouveau-né dont il refuse d'être le père. Sa femme, plongée dans une solitude injuste, se retrouve seule à élever cet enfant pendant que son mari cherche par tous les moyens à fuir sa présence. Comme un signe avant-coureur des drames à venir, le policier apparaît le temps d'une scène comme un homme brutal et dangereux, peinant à vraiment se contrôler dans une histoire où chacun semble autant un compte à régler avec la justice des hommes qu'avec celle de Dieu. 

 

Un monde qui se fracture et s'apprête à s'effondrer 

Malgré ses qualités, Injustice peine encore à bien intégrer certaines sous-intrigues, comme la storyline de la femme de Travers, intéressante, mais qui ne trouve pas sa place dans l'intrigue principale. Cet épisode est avant tout l'occasion pour les auteurs de montrer les nombreuses failles dans les différents personnages qui vont permettre aux scénaristes de faire basculer l'intrigue. Tous les éléments sont en place pour permettre aux émotions de prendre le dessus et de générer le déséquilibre nécessaire menant au drame. 

En conclusion, un épisode prenant et plastiquement superbe qui ne donne pas une vraie sensation de cohérence, mais construit petit à petit  les fêlures nécessaires à un final forcément tragique. En se faisant justice lui-même, Travers est devenu un monstre et perd lentement pied, tout en parvenant encore à masquer sa souffrance intérieure. Dans la même situation, Wenborn sombre lentement, ne parvenant pas à évacuer la colère d'un homme incapable d'aimer un enfant dont il ne voulait pas. 

Une série très intéressante que je vais poursuivre toute la semaine, en espérant que les curieux tenteront de découvrir Injustice, un drame particulièrement bien réussi. 

 

J'aime : 

  •  les comédiens tous remarquables 
  •  les images plastiquement superbes 
  •  un scénario riche et ambitieux 
  •  James Purefoy exceptionnel dans la scène où il apprend la vérité
  •  des personnages vraiment intéressants

 

Je n'aime pas : 

  •  certaines storylines un peu trop isolées du reste de l'intrigue  
  •  une utilisation un peu excessive des flashbacks

 

Note : 15 / 20 

Un drame très efficace et passionnant, servi par d'excellents comédiens et proposant une intrigue vraiment bien construite. Espérons que les deux parties restantes parviendront à unifier les différentes sous-intrigues, tant le final s'annonce plus que prometteur. A découvrir.

L'auteur

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