Critique : King 1.01

Le 22 avril 2011 à 22:14  |  ~ 4 minutes de lecture
Cop show Canadien se situant à Toronto, King n'a pas grand chose pour elle hormis un charme étrange assez inexplicable. Au programme, une inspectrice aux talons hauts, une introduction bancale et la découverte de la signification d'un guilty pleasure.
Par sephja

Critique : King 1.01

~ 4 minutes de lecture
Cop show Canadien se situant à Toronto, King n'a pas grand chose pour elle hormis un charme étrange assez inexplicable. Au programme, une inspectrice aux talons hauts, une introduction bancale et la découverte de la signification d'un guilty pleasure.
Par sephja

Pitch rapt d'enfant 

Lori Gilbert, une jeune enfant vedette de spots publicitaires, a été enlevée depuis plusieurs jours lorsque Derek Spears, le chef de la brigade criminelle de Toronto en charge du dossier craque en direct sous la pression des parents. Mis sur la touche le temps que les choses se tassent, il est remplacé par Jessica King, une jeune femme ambitieuse et énergique qui va tenter de s'imposer au sein de la brigade criminelle.

 

Une femme déterminée 

 

Série policière extrêmement classique dans sa forme, King inquiète d'abord par son démarrage ultrarapide en nous lançant sans la moindre introduction au beau milieu de la brigade criminelle. Une hiérarchie rapide est établie, mais les personnages ne disposeront que du minimum d'exposition, pour se centrer uniquement sur son héroïne. Tout est parfaitement en place pour ce qui devrait être une catastrophe totale, renvoyant cette série à un anonymat dont elle n'aurait jamais du sortir. 

Pourtant, le contraire va se produire, c'est à la fois déroutant et incompréhensible, mais on se prend au jeu avec un certain plaisir, tant le rythme est rapide et le ton original. A la fin de l'épisode, je m'envoie des gifles au visage, conscient d'avoir passé un bon moment devant ce show sans être capable de dire pourquoi. Ce papier n'est donc pas une critique, mais l'aveu d'un acte de faiblesse tant je suis conscient qu'un  homme doué d'un minimum de goût devrait détester King. 

Je déteste King, je... Non, rien à y faire, je viens de le regarder à nouveau et toujours ce mystère insondable qui commence lentement à me livrer son secret. J'ai toujours été fan de The Cleaner et j'apprécie le jeu enthousiaste et énergique de Amy Price-Francis. Tenant tout le pilote sur ses épaules, elle est parfaitement irrésistible dans ce rôle de femme qui tente sa chance au maximum, gagnant d'emblée notre sympathie par sa capacité à faire le pari d'une confiance totale en elle-même.

Soutenu par le très bon Alan Van Sprang, elle doit lutter pour faire ses preuves tandis que son chef lui met une pression permanente, fournissant à ce pilote une bonne dynamique. King surprend par son originalité, son culot et la fougue de son héroïne, adepte d'une méthode d'investigation simple, efficace, et non agressive. D'une fluidité étonnante, l'intrigue montre la capacité surprenante des auteurs à gérer intelligemment le flux d'informations qui nous parvient, permettant au spectateur d'avoir une vision très précise des différents aspects de l'intrigue.

 

Un démarrage à toute vitesse

Pas facile la vie de spectateur dans King, tant les auteurs ne vont faire pas le moindre effort pour nous permettre de nous immerger dans son univers. En effet, pourquoi se fatiguer à introduire des personnages qui serviront d'accessoires scénaristiques à la résolution de l'enquête ? Hors de question ici de perdre du temps, les présentations se limitent au strict minimum: nom, prénom, spécialité, circulez y a rien à voir et au suivant 

De souvenir d'observateur passionné des séries, j'ai rarement vu une si grande galerie de personnages connaître si peu de développement. A la fin de l'épisode, je ne connais qu'un nom: celui de l'héroïne, même après trois visionnages appliqués, c'est dire. En résumé, King mérite bien son titre, tant le personnage principal occupe la majorité de l'attention du spectateur, phagocytant chaque seconde du récit avec un appétit insatiable.

 

La définition du guilty pleasure

Pourtant, à chaque visionnage, le charme opère de nouveau tant le ton et le charisme de l'héroïne emportent tout sur leur passage. Nul doute qu'avec des personnages mieux développés, la série pourrait devenir un très bon divertissement, confirmant avec Endgame l'étonnante bonne santé des séries canadiennes. Car malgré toutes mes réticences, je ne peux m'empêcher d'apprécier King avec la honte de celui qui sent déjà les doigts hilares tournés dans sa direction. 

Possédant un potentiel indéniable, King permet surtout à Amy Price-Francis de nous servir un numéro assez incroyable, justifiant à lui seul le visionnage de ce pilote. Mais attention, ne le dites surtout à personne, car j'entends déjà les moqueries : je suis faible, bête, j'apprécie King, tout le monde se fiche de moi et me lance des pierres.

Un vrai plaisir coupable, il n'y a rien de mieux.

 

J'aime :

  • Amy Price-Francis géniale
  • une intrigue limpide
  • une réalisation très efficace

Je n'aime pas : 

  • des personnages à peine esquissés
  • être faible et impatient de découvrir le prochain épisode
  • tout le monde va se moquer de moi, je le sens... 

Note : 12 / 20 

(78)

L'auteur

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