Critique : King 1.03

Le 09 mai 2011 à 12:49  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode charmant qui permet à la série de retrouver l'allant du pilote avec une intrigue plutôt maligne. Au programme, l'importance des personnages secondaires, un portrait de Derek Spears et l'histoire sympathique d'une femme qui ne peut pas tout avoir.
Par sephja

Critique : King 1.03

~ 5 minutes de lecture
Episode charmant qui permet à la série de retrouver l'allant du pilote avec une intrigue plutôt maligne. Au programme, l'importance des personnages secondaires, un portrait de Derek Spears et l'histoire sympathique d'une femme qui ne peut pas tout avoir.
Par sephja

Pitch violeur 

Après un viol particulièrement brutal, Amanda Jacobs est interrogée par une inspectrice un peu rude qui ne croit pas à sa version des faits. Suite à un geste inapproprié de l'inspectrice, Amanda décide de porter plainte contre la police et l'inspectrice King se retrouve chargée de résoudre la situation avant que tout ne s'envenime.    

 

Revenir sur les bons rails

 

Conscients du ratage du second épisode, les auteurs montrent dès le démarrage une intention de faire repartir la série dans le bon sens en éliminant de l'intrigue le triangle amoureux qui avait gâché l'épisode précédent. Le duo Spears-King se montre particulièrement efficace dans cette délicate histoire de viol traitée sans faire dans le mélodrame. La force de conviction de King emporte tout sur son passage, la jeune femme n'hésitant pas à transgresser les règles. 

Portée par une énergie nouvelle, l'enquête retrouve le rythme et l'enthousiasme du pilote tout en donnant beaucoup plus de répliques à l'équipe qui travaille avec King. Sa relation avec MK Gordon, une ancienne de la division aux crimes sexuels, va constituer un des éléments les plus réussis de l'épisode, Zoe Doyle apportant à son personnage une vraie conviction. En créant des personnages féminins forts, King trouve petit à petit son identité. 

La réalisation efficace et précise apporte une vraie clarté à une intrigue plus maligne que d'habitude, preuve de la qualité apportée par Alex Levine (scénariste de trois Stargate) qui fait preuve d'une maîtrise qui manquait aux premiers épisodes. Conscients qu'une histoire se construit en plusieurs actes, les auteurs proposent une intrigue très découpée, chacune avec un style suffisamment varié pour donner, au final, un divertissement plaisant et pas du tout répétitif. L'idée très amusante de faire commenter les interrogatoires par son équipe à la manière de spectateurs de sport râlant devant un écran télé renforce leur cohésion et apporte une touche d'humour assez originale.  

 

Des personnages, un concept, du travail : recette d'une série

Trop centré sur Jessica King, les premiers épisodes n'avaient pas mis grand chose en place concernant sa vie au travail, la jeune femme s'occupant de tout toute seule. Du coup, le show commençait à lentement asphyxier son héroïne, prouvant une fois de plus qu'une série doit d'abord se construire sur un univers et une identité. En proposant plusieurs personnages, les premiers épisodes se doivent de définir le concept du show avant de l'approfondir pour en faire apparaître l'originalité

Seulement, pour une série policière, il est assez difficile d'être vraiment original, tant la concurrence est rude en la matière. La première différence vient de la position de King qui est avant tout chargée de s'occuper des affaires qui font une mauvaise publicité au département de police. Cette idée s'avère assez bonne, donnant à King une position au dessus de la mêlée tout en lui permettant d'opérer sur des affaires relevant de catégories très variées. 

Femme forte soumise à une pression permanente, Jessica possède heureusement les épaules pour faire face à tous ces défis. Usant de son charme particulier pour déléguer, elle incarne un leadership original, légèrement maternel, fondé sur la politique du résultat et sur une autorité imposée par l'efficacité. Loin de jouer les gros bras, Jessica prouve qu'elle est capable de tirer partie des qualités des autres, de les faire travailler ensemble efficacement tout en gagnant leur confiance et leur fidélité.

 

Derek Spears dans un mariage forcé 

 

Ancien chef de l'unité spéciale,  Derek Spears est un flic nerveux, qui vit chaque affaire avec passion. Victime d'une erreur des scénaristes à la fin du premier épisode, il est remis ici sur de bons rails en cessant de râler sur son poste perdu et son remplacement par Jessica King, tant le fait d'obtenir des résultats supplante sa fierté personnelle. Toujours à l'affût de la moindre erreur de Jessica, il constitue son meilleur allié et son pire ennemi au sein de son équipe.

Alan Van Sprang est un habitué des séries télévisés (on se souvient de lui dans Les Tudors) et compose dans cet épisode un policier hanté et intense qui ne fonctionne que sous pression. Son sale caractère fait qu'il est craint et respecté des autres départements, faisant de lui un allié de choix pour Jessica King. Partisan avant tout de la politique du résultat, Derek Spears n'accepte pas l'échec ou la faute, surtout lorsqu'elle vient de lui. 

 

Une femme en guerre contre sa nature

Jessica King a beau être une héroïne, sa vie personnelle vient parfois s'interposer sur sa vie professionnelle et l'empêche de vivre pleinement sa vie de femme. Aborder la question de la stérilité est une bonne idée, la série essayant de traiter ainsi de la difficulté d'assumer tous les éléments qui constituent le quotidien d'une femme active. Sans se plaindre, Jessica montre par moment sa faiblesse, et Amy Price-Francis s'avère particulièrement touchante dans ce rôle, par ailleurs bien écrit.

L'angoisse de la stérilité est abordée avec intelligence, sans le moindre tabou, racontant avec subtilité l'histoire d'un couple solide qui commence à vaciller sous le poids de l'infertilité.  

 

J'aime : 

  • une bon divertissement 
  • Amy Price-Francis formidable 
  • des personnages qui gagnent en épaisseur
  • la question de l'infertilité abordée avec intelligence

Je n'aime pas : 

  • pas très original
  • une équipe encore sous-utilisée

Note : 12 / 20 

(110)

L'auteur

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