Critique : Leverage 4.17

Le 10 janvier 2012 à 15:49  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode inégal mais sympathique qui lance efficacement le season final à venir.
Par sephja

Critique : Leverage 4.17

~ 8 minutes de lecture
Un épisode inégal mais sympathique qui lance efficacement le season final à venir.
Par sephja

Die Hard with a Leverage 

Lattimer prend contact avec Nate pour lui demander de venir en aide à un de ces hommes coincé dans un bâtiment fédéral contenant tous les brevets et autres inventions jugées trop dangereuses ou inutiles par le gouvernement. Contre son gré, Ford est obligé de s'exécuter lorsqu'il découvre que le voleur en question n'est autre que son père, envoyé sur place à la recherche d'une invention datant d'il y a plus de vingt ans. Une fois son équipe installée, le piège se referme avec l'arrivée de la police, coupant toutes les sorties du bâtiment. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode divertissant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une intrigue de départ très flou et assez faible 
  •  des clins d'oeil amusants pour un épisode volontairement parodique 
  •  un final étrangement inégal 
  •  une histoire qui accomplit sa mission : donner une motivation à Nate Ford 

 

 

Un épisode confus qui vire à l'affaire de famille 

Pour une fois, je vais d'abord évoquer les défauts de cet épisode de Leverage tant ceux-ci sont flagrantes avec une intrigue de départ très confuse qui peine beaucoup à se mettre en place. L'absence de clients et d'objectifs joue en défaveur du show, jusqu'à ce que l'équipe retrouve le père de Nate qui est à la recherche d'un objet pour Lattimer. La justification de ce retour est des plus confuses, les auteurs hésitant longuement entre l'intérêt financier et des raisons plus familiales, le père de Nate ayant toujours montré une certaine ambiguïté sur la nature de sa motivation.

Bref, l'histoire a pendant un premier temps du mal à prendre, jusqu'à ce que la police débarque avec le FBI, informé par une source anonyme de la présence de voleurs dans le bâtiment fédéral. Pris au piège, le stratège de l'équipe va faire croire à une action terroriste, utilisant les quelques moyens à sa disposition pour maintenir l'illusion d'une offensive armée sur cet immeuble totalement vide. Les policiers se montrent assez peu malin, ruinant la crédibilité d'une intrigue jusqu'ici assez peu sérieuse, oubliant que Leverage ne peut fonctionner sans une cause pour laquelle se battre. 

Tout part donc très mal pour cet avant-dernier épisode de la saison avec une intrigue passablement ratée qui peine vraiment à nous intéresser. Pourtant, quelque chose d'imprévu va se passer qui va sauver l'épisode du désastre, offrant une seconde partie divertissante à défaut d'être subtile. Conscient des limites de cette histoire, les auteurs vont brutalement faire basculer le récit dans le grand n'importe quoi en misant sur une bonne humeur communicative pour nous offrir un délire totalement assumé et réjouissant. 

 

Des scénaristes qui se lâchent 

Etant donné les lacunes du script, les scénaristes font le seul choix qui s'impose en se lâchant totalement dans une série de scènes plutôt amusantes, tirant parfaitement parti de l'équipe de Nate. Si les flashback de Ford freinent l'action par leur inutilité, la parodie de Piège de Cristal est un moment formidable où Leverage abandonne tout sérieux pour verser dans la comédie pure et simple. Et voir Elliott balancer les répliques de Bruce Willis à des agents du FBI médusés est juste hilarant, poussant le clin d'oeil au maximum lors d'une scène de bagarre très amusante où Spencer se prend volontairement une dérouillée devant les yeux de la police. 

A partir du moment où les auteurs optent pour le grand n'importe quoi, le show retrouve une vraie dynamique, abandonnant une intrigue qui ne servira qu'à justifier une scène finale techniquement superbe. Entre temps, Hardison aura joué avec un entrepôt de gadgets tout en citant Doctor Who, Parker aura cherché une machine à remonter dans le temps imaginaire, symbole de l'esprit totalement allumé de cet épisode. L'ambiance est suffisamment enjoué pour fournir un divertissement assez agréable aux fans de Leverage.

Le but de cet épisode est évidemment d'arriver à une scène de fin élaborée, mais qui va se montrer aussi inégale que le reste de l'épisode. Plombé par une histoire de départ maladroite, un épisode sans queue ni tête qui s'en amuse, offrant l'occasion aux scénaristes de se lâcher totalement, comme un ultime défouloir avant un season finale qui va beaucoup reposer sur une conclusion forte et spectaculaire.

 

 

Une scène de fin explosive 

A l'image du reste de l'épisode, cette dernière scène possède des qualités à la hauteur de ses défauts, offrant une explosion superbe et un plan final remarquable et techniquement très compliqué. Les enchaînements entre les cadrages sont maladroits, mais la détonation est suffisamment impressionnante pour masquer les petits défauts habituels de mise en scène. Une explosion qui renverse Nate Ford, le laissant détruit sur le bas-côté loin de sa maîtrise et de son sang-froid habituel, modifiant sa relation avec Lattimer qui devient dès lors l'homme à abattre, quoi qu'il en coûte. 

Malheureusement, si la scène est plutôt forte au niveau de l'intensité, le jeu désastreux de Timothy Hutton laisse perplexe, son regard ne trahissant pas de véritable expression dans le dernier gros plan. Un détail qui gâche la séquence, surtout pour un acteur de son niveau, le choix du ralenti se révélant être plus que maladroit, ne mettant pas du tout en valeur le comédien. A l'image de l'épisode, Leverage rate un peu sa cible et fournit au final un épisode assez mitigé, cherchant à prendre une dimension épique sans jamais vraiment y parvenir. 

Moment particulier dans une saison qui se sera heurté à plusieurs reprises au manque de motivation de Nate, cette dernière séquence a l'avantage de marquer en profondeur ce personnage. Ford est incapable d'accepter d'être ainsi réduit à l'état de spectateur lors d'une conclusion aussi tragique, le ramenant au drame initial de la série, à savoir son impuissance lors de la mort de son fils. 

 

Retour aux sources 

A l'origine de la série, il y a Nate Ford, un homme incapable d'accepter le bonheur, vivant dans l'incapacité de se pardonner son impuissance lors de la mort de son fils. Convaincu que la vie finit toujours par montrer sa face la plus obscure, le cerveau de Leverage est incapable de combiner travail et vie privée, sa soif de vengeance l'ayant déjà poussé à sacrifier sa propre existence. Avec ce final, les auteurs replacent Ford dans un position tragique où sa soif de vengeance fera de la prochaine mission une priorité qui devrait valoir un season final assez ambitieux. 

En conclusion, un épisode qui propose une intrigue peu convaincante avec le retour inattendu et peu crédible du père de Nate dans une mission pour le moins confuse. Une intrigue qui va vite basculer dans la parodie pour offrir quelques bons moment de comédie, parsemant l'épisode de nombreux clins d'oeil dans une ambiance volontairement bon enfant. Seule la dernière partie de l'épisode va proposer une vraie montée en puissance du récit jusqu'à un plan final esthétiquement superbe, mais gâché par le jeu étrangement lymphatique de Timothy Hutton. 

 

J'aime : 

  •  les références à Piège de Cristal  
  •  la scène de l'explosion techniquement superbe 
  •  une ambiance bon enfant et sympathique

 

Je n'aime pas : 

  •  le ralenti final sur Timothy Hutton
  •  l'intrigue principale confuse 
  •  les flashback inutiles 
  •  l'ensemble assez peu crédible 

 

Note : 11 / 20 

Avant la conclusion de la saison prochaine, un épisode à l'intrigue assez décevante, trop confuse et pas vraiment crédible, la faute à une absence de clients et d'objectifs précis qui nuit à la dynamique du récit. Heureusement, la seconde moitié va verser dans la parodie assumée, multipliant les clins d'oeil pour assurer un divertissement plutôt plaisant jusqu'à un final particulièrement spectaculaire qui offre un bon lancement pour le season final. 

L'auteur

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