L'attaque de la fusée de détresse
A la fin de l'épisode 3, les Mad Dogs avaient à nouveau rempli leur congélateur de vodka et de cadavre.
Début de l'épisode 4 (et final de la série), on enchaîne direct sur l'enterrement de Tiny Blair. Une scène devenue familière, puisque la chèvre et Alvo lui ont chauffé la place.
N'était le comique de répétition, je vois mal pourquoi nos héros décident d'enterrer, une fois encore, un cadavre près de la piscine, sachant qu'il est repérable à des kilomètres par les chiens errants et qu'ils ont maintenant d'autres chats à fouetter que de dissimuler la trace sanglante qu'ils laissent derrière eux depuis le premier épisode.
Quoi qu'il en soit, Tiny aura droit à un enterrement de première classe, puisque la maison est prise d'assaut par une attaque éclairée à la fusée de détresse. Mais une attaque qui tourne court et n'apporte aucun développement supplémentaire, si ce n'est un pétage de plomb général des quatre chiens fous retranchés dans la villa, qui se déchirent autour des réserves d'eau, des femmes des uns sous le corps des autres et du maniement du flingue.
Même pas un tiers des cerveaux disponibles
Mais c'est, je crois, le parti-pris de cet épisode, d'enchaîner des décisions débiles (je sais, j'ai dit la dernière fois qu'ils fonctionnaient sur un cerveau et demi pour quatre, mais ça commence à devenir lassant, et surtout il n'y a pas de raison que les méchants fassent de même), des ellipses un peu brutales (surtout vu le rythme auquel nous avaient habitués les trois premiers épisodes), et des scènes totalement pathétiques.
Il faut croire que tout film de potes comporte ses séquences obligées de déballage public d'adultère et de trahisons, puis de réconciliation contrite sur le thème : "vous avez toujours été là pour moi, les mecs, même quand tous les autres m'abandonnaient, etc, etc".
Et moi je dis : ON AURAIT PU S'EN PASSER !
Moi qui me réjouissais de n'être pas devant les Petits Mouchoirs, voilà qu'ils reviennent par la fenêtre, chacun des protagonistes se rendant compte que la vraie vie vaut la peine d'être vécue, qu'il n'y a rien de mieux que la maison, la famille et les potes. Et pourquoi pas le travail et la patrie aussi ?
Et les révélations font pschitt !
Bref, entre deux bagarres, deux discussions avec Miss Policia Majorqua, deux tentatives de barricadage des portes et fenêtres, les Mad Dogs s'étripent, se déchirent, juste avant que l'un d'entre eux ne retrouve son cerveau et tente de donner un sens à tout ça. Et c'est là que ça pêche vraiment ! On avait bien eu quelques préparations, quelques indices disséminés ici et là sur l'utilisation potentielle des mini caméras video et autres lecteurs DV. Et c'est d'eux que vient la révélation. Et quelle révélation ! Tenez-vous bien :
SPOILER : la police est pourrie, miss policia majorqua est une ripoue (ripoute ? Ripouse ?), il n'y a pas de trafiquants serbes, et le grand méchant Dominic veut juste récupérer son fric FIN SPOILER.
Heu... Oui ! C'est vraiment une révélation ça ? Pourquoi dans ce cas ne pas nous en dire plus sur Alvo, sur son rôle, sur les raisons pour lesquelles il a légué sa villa à ses potes ? Pourquoi a-t-il pris le risque de jouer sa vie et celle de ses amis en faisant des blagues à la noix à de dangereux trafiquants de drogue ? Pourquoi ces types qui ne reculent devant rien, et surtout pas le meurtre, n'ont-ils pas torturé les protagonistes quand ils en avaient l'occasion, c'est-à-dire tout le temps ?
C'est quoi ce dénouement ?
Car leur seuil de résistance est tout de même assez faible, à nos chers amis. Particulièrement quand il s'agit de laisser derrière eux l'un des leurs assumer pour tous un destin salement sombre. Car le dénouement que l'on nous sert en moins de trois minutes est le suivant : après avoir tenté une sortie kamikaze, déguisés en iroquois (ça, c'était plutôt drôle, même si on sent venir le coup du vieux inoffensif à trois kilomètres !), nos héros finissent par récupérer leur fric, leur voiture de location, mais se font aligner par Miss Policia Majorqua, bien décidée à les buter un par un (Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas plus tôt ? Mystère, il y a là une urgence que l'on n'a pas saisie).
Oui, nous aussi on s'ennuie
SPOILER
Mais c'est elle qui finalement tombe, mortellement touchée par un tir de Quinn. Et là, emballé c'est pesé, il expédie ses potes à l'aéroport en restant seul à la villa, à attendre son bourreau. Pourquoi ? Comment est-on passé aussi vite d'un type solitaire, fatigué et désabusé au héros prêt à sacrifier sa vie sans aucun regrets ? Pourquoi ses potes l'acceptent-ils ? Je sais bien que Philip Glenister sait se faire entendre et peut impressionner, mais quand même !
FIN SPOILER
Rien dans le scénario ne prépare suffisamment le spectateur à ce dénouement, et rien n'est assez surprenant non plus pour qu'on ne se sente pas lésé, spolié. Bref, une fin en eau de boudin, après un épisode qui m'a paru bien plus long, plus banal et plus bâclé que les autres. Dommage pour cette série qui promettait mieux.
Ma note : je l'ai dit, je suis déçue : 8/20.
J'ai aimé :
- l'attaque des Iroquois
- la piscine
Je n'ai pas aimé
- l'épisode