Avant d'avoir eu le privilège de donner mon humble avis sur cette formidable série qu'est Misfits, j'ai eu la chance de critiquer d'autres séries moins... passionnantes. Si je vous raconte ma vie, ce n'est pas seulement parce qu'elle est intéressante, mais surtout pour vous dire que Misfits est en train de devenir une grande série. Une de ces rares séries que je regarde en jetant de temps en temps un coup d'œil au timer avec l'espoir qu'il soit plus proche du début que de la fin. Et c'est cette petite œillade qui me permet rapidement de savoir si une série m'indiffère, me plait ou me fait vibrer Vous l'aurez surement compris, j'aime Misfits. D'abord parce que chaque arc narratif est soit intéressant, soit amusant. Ensuite parce que cette série me procure autant de plaisir qu'un bon manga ou comics.
Cette semaine, il est question de voyage dans le temps qui laissent planer de très nombreuses hypothèses dans l'arc principal, et de tatouages qui feront office d'intrigue secondaire drôle voir même burlesque parfois. Commençons donc par l'emballage avant de nous plonger dans le contenu.
Love Simon
Cette fois, c'est Vince le tatoueur qui nous fait une démonstration de son pouvoir et je commence à me demander tout au fond de moi si tout le monde a été touché par le nuage. Ce n'est pas une phrase en l'air, Misfits nous oriente vers quelque chose de vraiment différent par rapport à la « banale » histoire d'adolescents en crises dont les pouvoirs ne sont qu'une toile de fond au message principale. Il se pourrait que tout le monde ait un pouvoir, celui-ci étant plus ou moins visible. Il se pourrait aussi que ce qu'a vu Curtis dans le futur ne soit pas juste une coïncidence qui l'ai fait atterrir au milieu de mardi gras. En fait, il se pourrait plein de choses avec Misfits, et une fois n'est pas coutume, les questions soulevées m'intriguent plus qu'elles ne me lassent.
Mais revenons d'abord à cette intrigue secondaire. Le fait que Nathan tombe éperdument amoureux de Simon donne lieu à des moments vraiment drôle, ce qui nous permet une fois de plus de saluer l'interprétation de Robert Sheehan. Ce dernier nous montre avec brio qu'il s'est complètement accaparé le rôle et du haut de ses 22 ans, sa carrière semble toute tracée. Quant à la scène finale, burlesque et visiblement assumée, elle incarne à elle seule ce qu'est misfits : de l'audace maitrisée dans l'histoire et la mise en scène, et un faux détachement qui permet autant de recul que d'implication. Sans l'exagération de la scène et avec juste de l'humour, celle-ci aurait put paraître kitsch ou « too much ». Il fallait donc faire un choix entre le sérieux total et le grand n'importe quoi et ce second choix était risqué. J'y adhère totalement en me disant que ce ne sera peut-être pas le cas de tout le monde.
Retour vers le présent.
Maintenant, nous entrons dans le vif du sujet, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'une fois de plus, les scénaristes sont généreux. Avant de vous parler des hypothèses qui bourgeonnent autour de l'épisode, parlons un peu de l'orientation et des choix des scénaristes en soulevant les éventuels problèmes que ces derniers pourraient poser au téléspectateur à savoir : L'incohérence et l'héroïsme.
Commençons par l'incohérence. La série ne fait pas dans le réalisme malgré tout ce qu'elle apporte comme précision sur l'environnement des personnages. C'est sur ce point que s'était planté Heroes avec une première saison de présentation et une seconde totalement à coté des attentes du public. Ici, l'objectif n'est pas de mesurer les impacts réels de tel fait sur les différents arcs narratifs, mais de maintenir le rythme, et d'offrir ce que le public aime. Ce n'est pas de la démagogie au sens péjoratif du terme, c'est une maitrise adéquat du tandem frustration satisfaction. A ceux donc qui crieraient à l'incohérence des effets du voyage dans le temps, je dirais qu'il faut voir la série comme une bonne bande dessinée ou le manque de précision est au service du rythme. On s'en moque donc de savoir si la rencontre entre le Simon du futur et l'Alisha du présent devrait – et en toute objectivité, oui, elle le devrait – avoir plus d'incidence sur Simon qu'une simple modification de ses sentiments en surface. Misfits parvient à se maintenir en équilibre entre le réalisme et l'incohérence, entre le sérieux et le burlesque et c'est ça qui fait la force de la série.
Autre point qui visiblement fait peur à certains d'entre vous, l'orientation héroïque que semble vouloir emprunter la série. Je ne vois pas le problème, et je doute qu'un quelconque changement de direction influe réellement sur la qualité du programmes. Avec la maitrise dont fait preuve la série, la naissance d'une équipe de x-men pourrait être tout aussi jouissive qu'un skins aux relents surnaturels. A prendre tout de même avec des pincettes car Misfits n'a pas l'air de vouloir faire dans la facilité.
Mais ou va-t-on?
Pour conclure cette critique, permettez-moi de faire un récapitulatif de ce que nous savons et des hypothèses que cela soulève.
Tout d'abord, Nathan à peut-être un deuxième pouvoir et le Simon du futur ne ressent pas les effets du pouvoir d'Alisha. On peut donc se demander si le deuxième pouvoir de Simon est bien celui là, ou si c'est en fait autre chose. Parce qu'outre cette insensibilité à Alisha, Simon vient du futur alors que c'est quand même le pouvoir de Curtis. Cela nous amène à penser plusieurs choses légitimement :
- Peut-être que par la suite, plusieurs pouvoirs se révèleront à chacun, en exacerbant un autre trait de personnalité lié aux évènements. On peu penser ça en voyant que ce qui anime Simon ce sont les regrets, comme Curtis qui peut voyager dans le temps.
- Peut-être aussi que Simon est une sorte d'élu comme Lanfeust qui détient tous les pouvoirs.
- Peut-être enfin que le second pouvoir de Nathan est bel et bien l'insensibilité aux pouvoirs des autres, et que celui de Curtis est d'envoyer les autres dans le temps.
Quel est le but du Simon du futur au final ? Empêcher une catastrophe ? Séduire Alisha ? Pourquoi Curtis avait un costume de super héros ?
Nous pouvons imaginer plein de choses totalement librement tant la série est surprenante. En tout cas, vivement la semaine prochaine!
Ce que j'ai aimé:
- Toujours surprenant
- Les deux arcs sont intéressant mais de manière différente
- Le Simon du futur à la classe comme Trunk
- Nathan gay, c'est aussi bon que Nathan d'habitude
- Pleins de questions cool soulevées
- Moi j'aime l'orientation que prend la série
Ce que j'ai moins aimé, mais juste un peu moins, pas beaucoup:
- Des petites facilités et incohérences au service du rythme...
Note: 17/20