Mais que Fait la police?
La semaine dernière, un illustre inconnu se prenait pour Niko Bellic en écrasant des vieilles dames dans la rue et en tuant impunément des innocents qu'ils prenait pour des ennemis. Tout le monde criait alors à la licence poétique et s'extasiait devant le rythme de la série qui défonçait tel un rouleau compresseur tout espoir de réalisme. A cela je répondais OK, ça me gène un peu mais pourquoi pas. Cette semaine Misfits tire le portrait d'un autre illustre inconnu qui serait - suivant l'interprétation libre du téléspectateur - soit un singe qui rêverait de se transformer en homme, soit un homme qui verrait ses instinct primaires et primates se développer outre mesure. Ce malheureux, après avoir « seulement » tabassé un quelconque quidam se voit coursé par la maréchaussée qui pour le coup ne lâchera l'affaire que lorsque mort s'en suivra.
Et là, messieurs dames, je dis non a cet arc narratif. Je dis non, et ce pour de multiples raisons qui font perdre des points à l'épisode alors que la toile de fond et la trame restent inchangées. Tout d'abord, c'est la première fois que je trouve une histoire aussi plate dans Misfits. On le voyait venir à des kilomètres que ce monsieur avait un problème comportemental, et il eut fallut peut-être bien plus d'audace pour faire passer les deux scènes de baises faiblardes de l'épisode, même si ces dernières tentaient maladroitement de faire passer la pilule des instincts exacerbés. J'ai envie de demander, après le chien et le gorille, va-t-on avoir droit à toute la ménagerie? Oui, je suis en colère car Misfits m'a déçu pour la première fois depuis le début de la série et comme je l'aime, je le châtie comme il se doit.
Deuxième raison, je veux bien que l'on sacrifie tout un tas d'éléments qui serviraient le réalisme sur l'autel du rythme, et que les scénaristes prennent confiance en eux comme Simon en nous faisant passé des vessies pour des lanternes de plus en plus grossières, mais il y a des limites. Quand on surf sur l'irréalisme, c'est une grosse erreur de virer de bord à ce point. Si les flics brillaient par leur absence dans l'épisode précédent, ils deviennent carrément lourd dans celui-ci. Alors non, il ne faut pas prendre ce chemin mais je pardonne volontiers ce stand alone qui sert d'avant dernier épisode, mais n'y revenez plus ok?
Serial father
L'arc censé servir le fil rouge de cet épisode n'est pas moins plat que celui dont nous venons de parler. Alors d'accord, nous apprenons plein de choses et nous reviendrons là-dessus plus tard, mais bon, la pucelle sur-protégé par un père dont les instinct protecteurs ont été décuplés par l'orage, ça me laisse un peu dubitatif quant à l'intérêt d'un tel ramdam juste pour dessiner les derniers traits de l'avenir vu par Curtis. Je n'aime pas me dire à la fin de l'épisode « en fait c'était untel » avec ironie et c'est malheureusement ce qu'il s'est passé. Tout ça pour ça. Deux petits clins d'œil faiblards à de vieux films alors que ça fait une semaine qu'on attends de savoir comment Alisha va prendre la mort du Simon du futur. Pas cool.
Sinon, pour enfoncer un peu le clou, je commence à voir d'un mauvais œil que personne, mais alors vraiment personne, ne se dise qu'il se passe des choses étranges autour du community center. Pas un flic pour mener une enquête ou interroger qui que ce soit alors que les morts violentes se multiplient et que des gens disparaissent. Par contre, quand un mec se prend pour un singe, là, faut pas le lâcher. Tout cela passait très bien jusqu'à présent, mais peut-être que la platitude de l'épisode à mis en exergue un gros point noir masqué par la curiosité que suscitait la série jusqu'à présent. Attention donc, car Misfits pourrait au final se faire rattraper par ses ambitions.
Les super héros
Bon, j'ai fini de pousser mon coup de gueule, passons maintenant au positif. Je suppose que tout le monde sera content de voir que la vision de Curtis concernait bel et bien un bal costumé, mais pas moi. Je ne dis pas que ce n'est pas bien, attention, je respecte les choix des scénaristes, mais je me demande du coup vers ou nous allons avec Misfits. Si j'ai bien tout compris, Simon rencontre enfin celle qui lui aura fait perdre sa virginité ce qui va lui donner confiance en lui, mais quelque chose m'échappe. S'il est revenu dans le passé pour sauver Alisha, comment celle-ci aurait-elle put le sauver après que ce dernier ait couché avec la fille a papa? L'épisode nous laisse penser que leurs destins sont liés, mais ils ne l'étaient pas si Alisha était morte dans l'épisode précédent. Autant mon âme de geek est contente des réponses que l'on nous donne autant je me demande comment toutes ces histoires vont bien pouvoir retomber sur leurs pattes.
Donc nos héros ne vont pas devenir des super-héros dans un futur proche et c'est bien dommage parce que j'aime beaucoup le costume d'Alisha (oui, c'est un très beau costume). J'attends maintenant l'épisode final de cette seconde saison pour voir ce que vont nous proposer les scénaristes pour expliquer le futur de Simon, et comment Alisha et le groupe vont pouvoir se servir des horloges et de la planque. En attendant, je met 12 à l'épisode parce que j'aime bien Misfits, sinon, j'aurais peut-être mis en dessous de la moyenne. Ne recommencez plus OK ?
Ce que j'ai aimé :
- Tout ce que j'aime d'habitude dans Misfits
Ce que je n'ai pas aimé :
- Cet épisode
Note : 12/20