Critique : Misfits 2.06

Le 17 décembre 2010 à 19:40  |  ~ 7 minutes de lecture
Il y aura donc plus de 6 épisodes à la saison 2 de Misfits. Un épisode spécial noël est prévu, ce qui ne m'étonne qu'a moitié vu l'amour que portent les anglais a ce type d'épisode (cf Doctor Who). Verdict de ce sixième épisode?
Par Scarch

Critique : Misfits 2.06

~ 7 minutes de lecture
Il y aura donc plus de 6 épisodes à la saison 2 de Misfits. Un épisode spécial noël est prévu, ce qui ne m'étonne qu'a moitié vu l'amour que portent les anglais a ce type d'épisode (cf Doctor Who). Verdict de ce sixième épisode?
Par Scarch

Même si...

 

Même si certains choix dans le scénario me semblent utiliser des raccourcis parfois faciles, comme cette intolérance aux lactoses qui fait de Curtis, une fois de plus, le joker de l'épisode, ou encore le pouvoir de ce personnage, bien pratique pour se sortir de n'importe quel situation mettant en péril la vie des protagonistes autant que la crédibilité du déroulement de la série.

Même si beaucoup d'éléments ne se coordonnent pas de manière logique, surtout cette fois dans le cas de Simon dont le voyage dans le futur n'a définitivement servi à rien, vu qu'Alisha passe à la télé, ce qui était prévu vu qu'elle le constate dans la pièce aux horloges, élément qui sous-entends que ces évènements se sont bel et bien passé et qu'Alisha n'aurait pas eu besoin du sacrifice de Simon pour survivre.

Même si l'intégralité de l'humour de la série repose sur les épaules de Nathan qui pour le coup, dispose d'une inhibition surnaturelle aussi impressionnante que son immortalité.

Même si les filles pour le moment ne servent à rien d'autre qu'a alimenter des intrigues secondaires moins intéressante, ou a donner la réplique et l'intention aux personnages qui œuvrent, eux, dans le sens de l'intrigue principale.

Même si, donc, tous les personnages de la série ont un rôle bien précis qui se dévoile au fil des épisodes, qui les dessert un peu dans leur humanité au profit d'une certaine démagogie presque fantasmagorique pour tout fan de super héros.

Même avec tous ces éléments – que je pardonne sans aucune magnanimité – Misfits est ou devient une grande série.

 

Méfiez-vous du lait.

 

Somptueux pré-générique encore une fois, qui nous présente - sur un air de casse noisette de Tchaikovsky - un nouveau méchant bien plus dangereux qu'il n'y paraît. Sans une seule ligne de dialogue et en maniant une fois de plus l'ellipse à la perfection, cette introduction s'approche encore un peu plus du génie dont font preuve les réalisateurs de Breaking Bad pour donner une touche artistique dés la première séquence de leurs épisodes.

Le méchant de la semaine est donc lacto-kinésique, ce qui lui permet de maitriser et de contrôler le lait sous toutes ses formes. Pourtant, aussi dangereux et puissant qu'il soit, il ne représente une fois de plus qu'un prétexte pour nous amener à une sorte de moral qui semble avoir deux raisons d'être.

La première me paraît justifier - peut-être un peu maladroitement - auprès du public les choix des scénaristes de ne pas brusquer les choses et de laisser l'histoire s'installer avant d'en demander plus.

La seconde, plus manichéenne, pointe du doigt les dangers de la popularité.

Le tout se passe avec une maitrise du rythme, de la réalisation et de la bande son tellement incroyable que l'on a parfois l'impression que Misfits pourrait nous raconter de manière passionnante l'histoire d'un cordonnier qui vit dans un village de 200 habitants et qui fait son métier tranquilement.

Car au final, que se passe-t-il dans cet épisode? Absolument rien. Nous terminons l'épisode exactement là ou il a commencé, avec plein d'éventualités en tête certes, mais qui ne font pas du tout avancer le schmilblick. D'accord, si les pouvoirs sont découverts par le public, il y aura quoi qu'il arrive de graves problèmes. Simon l'avait dit et tout l'épisode va dans son sens. Je tire donc mon chapeau aux créateurs de Misfits qui agissent avec le téléspectateur comme un prestidigitateur procède avec son public. Ils ont l'art de faire du merveilleux avec rien. Bravo.

 

Money money money...

 

La narration aurait put orienté l'intrigue vers quelque chose de plus spirituel en nous présentant la popularité des pouvoirs comme un moyen d'agir a grande échelle en suivant un peu les traces d'Iron Man. Elle aurait put aussi s'intéresser au problèmes scientifiques que cela supposerait, en envoyant les héros dans des laboratoires dangereux et créer ainsi une intrigue tout aussi intéressante.

Pourtant, c'est a l'argent que l'épisode nous renvoie, et c'est le choix qui me semble être le plus plausible. L'idée d'une organisation privée qui se poserait en tant qu'agent de super héros pour générer de l'argent par leurs supers pouvoirs en prétextant des intentions noble est parfaitement crédible. L'épisode envoie valdinguer d'un revers de la main toute intention bienveillante ou vils en se concentrant sur la réalité des choses, même si cela peut paraître un poil populiste. Oui, moi aussi si j'avais un pouvoir, je peux vous assurer que je serais millionnaire et même si toi au fond, tu affirmes que tu ferais seulement le bien de manière désintéressée, laisse moi juste te rappeler que Batman n'existerait pas si Bruce Wayne était un pauvre prolétaire. Je suis donc tout a fait d'accord avec l'orientation de l'intrigue.

 

Et après?

 

La première saison de Misfits nous présentait a tour de rôle les personnages, qui disposaient d'un épisode chacun pour donner de la consistance à leur rôle. Cette seconde saison installe doucement une mythologie dans la série et commence à lever le brouillard sur les intentions définitives de l'intrigue. Nous ne pouvons pas en sortir pleins de certitudes, et nous savons que Misfits aime nous prendre a contrepied, mais au bout d'un sixième épisode qui nous demande une fois de plus si c'est le pouvoir qui fait le super héros, nous pouvons commencer à nous demander si cette série, sous ses airs de simple divertissement, n'ambitionne pas de poser un univers de référence palpable (spéciale dédicace à la seule personne qui comprendra pourquoi j'ai utilisé ce dernier mot).

J'attends donc désormais énormément de Misfits, et je pense pouvoir le faire légitimement, car les scénaristes tentent des choses qui marchent la plupart du temps et que l'audience de la série ne peut que leur donner plus d'assurance pour la troisième saison. Il y a encore beaucoup de matière à traiter dans l'univers de ce programme, y compris, si tant est que cela soit prévu, l'explication quant à l'orage.

Attention donc, je suis désormais fan de la série et j'en attendrai beaucoup pour la prochaine saison. Misfits, ce n'est plus seulement une petite série dont on n'attends rien d'autre que quelques éclats de rire et 45 minutes de plaisir. Je la place désormais dans mes références et si mes critiques se sont endurcie au fil des derniers épisodes, c'est simplement parce que sous ses airs innocents, cette série à définitivement les dents longues. Prochain rendez-vous : l'épisode spécial noël.

 

Ce que j'ai aimé :

 

  • La réalisation
  • Le prégénrique
  • La bande son, classique, cette fois.
  • Le méchant
  • Le rythme
  • Simon qui a la classe quand il met sa capuche.
  • L'intrigue qui sait retomber quoi qu'il arrive sur ses pattes.

 

Ce que j'ai moins aimé :

 

  • Je pardonne les facilités mais j'aimerais quand même qu'on évite de me les rappeler par de petites erreurs dans les épisodes. Exemple : L'apparition d'Alisha à la TV.

 

Note : 16/20

L'auteur

Commentaires

Avatar sanschiffre
sanschiffre
Superbe épisode et critique (en plus pour une fois on est quasi d'accord). Je trouve le retour dans le temps de Curtis trop grand engendrant erreur et facilité. En remontant le temps au niveau des préparatifs de Nathan, il pouvait sauvé tout le monde, tuer lactoman sans conséquence vu qu'il y a des preuves de ses crimes et en "finir" avec cette histoire de célébrité vu que leur agent était mort. Maintenant Simon doit redécouvrir qu'il est l'homme masqué (donc vive le déjà-vu) et ils doivent ré avoue qu'il ont des pouvoirs au monde entier pour que Alisha face sa déclaration (leur futur agent n'étant pas mort, on peut nous refaire le coups). Vivement le spécial noël.

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spoon
Très bon épisode, très bonne critique. Concernant le retour dans le temps, sanschiffre, Simon était contre la célébrité dès le début, ceci additionné à l'expérience qu'ils viennent d'avoir font que ce n'est pas étonnant que Simon pousse Curtis à remonter le temps jusqu'à ce point.

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funradiz
Bon épisode , je commence vraiment à adorer Misfits au point de me refaire les épisodes ! De bonnes intrigues , aucun temps mort , et cette épisode nous livre une fois de plus une bande son irréprochable MÊME SI on fait l'erreur de dire qu'il s'agit de Tchaikovsky dans le pré-générique alors qu'il s'agit tout bonnement de Edvard Grieg ( Peer Gynt , Dans l'Antre du roi de la montagne ), arrêtez de faire l'amalgame entre les deux !

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Aureylien
Aaaaa Funradiz explique nous la différence plzzzzz !

Avatar funradiz
funradiz
Ba ce n'est pas le même morceau ! Tout simplement ! un petit lien ? http://www.youtube.com/watch?v=xrIYT-MrVaI Au plaisir de lire d'autres critiques !

Avatar Scarch
Scarch
donc mes explications a moi sur le forum, t'as pas aimé. Si tu veux t'informer, tu tape casse noisette sur wikipedia, et une fois que t'as tout lu, tu tape "dans l'antre du roi de la montagne. Puis une fois que t'as tout lu, tu te fais tes propres conclusions vu que les miennes te plaisent pas. Non mais...

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funradiz
Au temps pour moi , je n'ai pas lu vos explications quant au débat sur la musique sur le forum ! Je viens de le faire , même s'il est vrai que Grieg a rencontré Tchaikovsky dans sa vie , je ne sais pas s'il est possible de dire qu'il y a eu inspiration ! ( Mais des œuvres écrites ou composé par autrui et dont on s'en attribue le mérite , il y en a ! ) Donc pardonnez moi ! Mais au passage si vous voulez une quelconque personne pour des références musicales ( je m'envoie des fleurs là en faite ! ) , je me propose , ayant une culture solide en matière de musique , musicien de base , et accessoirement , "sériophile "! ( dont je ne serai absolument pas gêné de faire quelques critiques ! juste comme ça ! )

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Scarch
Tiens, ça pourrait être intéressant des articles sur la musique dans les séries. Si tu as une idée et que tu souhaites écrire quelque chose, envoie moi ton papier (serieall.fr@gmail.com). Pour la musique de début de l'épisode, je me demandais s'il y avait une inspiration car la musique de Grieg semble à première vue être une version plus rythmée de celle de Tchaikovsky. Mais en l'écoutant bien, en fait, non.

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funradiz
Marché conclu , j'envoie le papier dès que je peux ( mes vacances devraient me le permettre ! ) Enfin des histoires de plagiat ou d'inspiration dans la musique et littérature n'est pas du tout nouveau ! Donc je peux comprendre que l'oreille ai du mal à distinguer les sonorités propres a Tchaik' ou à Grieg !( Surtout quand ils sont contemporains ! )

Avatar Aureylien
Aureylien
Mais non pere Castor j'aime bien t'es histoires mais je voulais le même avis de la part de quelqu'un qui n'utilise pas wikipédia comme nous ! Et sérieusement je dois être un boulet mais j'ai du mal à voir une différence. Allez entre Cylon vous allez bien vous entendre !

Image Misfits
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