Homecoming sanglant
Thomas Hill, un jeune soldat, est attendu par sa famille pour les célébrations du Homecoming, mais son arrivée va se faire de la plus sanglante des manières, le jeune garçon s'effondrant, victime de plusieurs coups de couteaux. Le NCIS va alors découvrir que le jeune soldat n'était finalement pas la cible principale du meurtrier après avoir retrouvé le téléphone de celui-ci sur les lieux du crime. Pendant ce temps, Tony se penche sur ses propres souvenirs de Homecoming.
Résumé de la critique
Un épisode réussi que l'on peut détailler ainsi :
- un premier acte comique plutôt malin
- une histoire de mensonges troublante et efficace
- une scène finale superbe
- Tony à la recherche de sa propre vérité
Un retour à la structure classique de la série
Après un season premiere un peu frileux, NCIS revient à ce qui fait sa force avec une intrigue carrée et efficace, preuve que les scénaristes maîtrisent toujours aussi bien leur sujet. Le démarrage est un sommet d'humour noir et cruel comme la série sait si bien le faire et permet de marquer le spectateur en l'impliquant immédiatement dans l'intrigue. Plutôt légère, la première partie va se centrer autour d'un trio Mc Gee - Davis - Dinozzo plutôt en forme et une histoire de portable qui prouve que la série sait travailler ses effets comiques sans verser dans la lourdeur.
Seul bémol, le retour de Dinozzo subit encore les effets de cette histoire de taupe décevante, les auteurs ayant l'intelligence de ne pas faire comme s'il ne s'était rien passé pour Tony. Plus en retenue, Michael Weatherly va occuper une place centrale dans la construction du dernier acte, même si son histoire de Homecoming paraît à la base plutôt artificielle. De Abby à Mc Gee, chaque personnage hérite de son moment de gloire, preuve que la parfaite dynamique de groupe est toujours un des points forts du show.
Avec une légèreté impeccable, le premier acte s'achève en fournissant toutes les informations nécessaires pour une suite bien plus sombre et intimiste. N'empêche que pour creuser les ordures, une taupe aurait été bien utile.
Un virage narratif parfaitement maîtrisé
Alors que l'épisode achève sa phase d'introduction plutôt légère, le tournant de l'épisode va reposer sur les révélations d'un téléphone portable qui va faire basculer l'intrigue vers un style plus sombre en montant les enjeux. La situation devient alors plus tendue autour d'une nouvelle menace qui vient apporter un éclairage totalement différent sur le premier acte. Prenant plus de place dans l'enquête, Gibbs vient faire accélérer les choses en modifiant en profondeur le ton de l'épisode, la victime gagnant en épaisseur pour mieux révéler une vérité complexe sur le mensonge.
En présentant les menteurs comme des victimes, NCIS prend l'un de ces contre-pieds que les scénaristes aiment tant, où ils s'amusent à faire l'inverse des autres. Procédé narratif récurrent, il a toujours son charme et parvient à poser un nouvel éclairage sur cette intrigue qui se resserre lentement, abandonnant les trios pour les duos. La série passe à un ton plus intime et s'intéresse au mobile du crime, profitant de tout le travail accompli en amont pour rester parfaitement crédible.
Une certaine idée de la tradition
Le dernier acte se focalisera totalement sur Gibbs et la victime, créant une relation assez forte qui permettra de crédibiliser la façon dont Gethro parvient à comprendre la nature de son mensonge. Série militaire qui a toujours défendu une certaine tradition patriotique, NCIS se plait à dépasser ce cadre strict en poussant leurs héros à ne jamais juger uniquement sur des critères moraux. Entre autorité et humanité, Mark Harmon parvient à nous faire ressentir cette nuance entre le besoin de découvrir la vérité et la nécessité de garder certaines choses secrètes.
La scène finale avec Tony, plutôt touchante, se fera sur le même registre, prouvant une nouvelle fois la force et la profondeur de la relation entre les deux hommes. Préférant la complexité à l'action simpliste, NCIS prouve qu'elle possède encore une belle vitalité même après huit saisons, et s'avère capable de surprendre sans modifier une mécanique très efficace. Un épisode étonnamment réussi qui fait oublier une mythologie toujours en souffrance, mais qui commence lentement à évoluer dans une direction intéressante concernant Dinozzo.
Retour en famille
Le fil rouge de l'épisode va donc tourner autour de Tony et de son retour au sein de l'équipe, créant un certain trouble chez le spectateur vu qu'il n'a jamais vraiment été absent pour nous. Déphasée, cette part de l'intrigue donne l'impression d'une certaine lourdeur, surtout lorsque Tony s'écarte de l'enquête principale pour résoudre des problèmes à première vue sans grande importance. La scène finale, très réussie, va permettre de mieux comprendre l'attitude décalée de Dinozzo et de donner un sens à cette histoire de taupe jusqu'ici au point mort.
En conclusion, un épisode maîtrisé de bout en bout, sans aucun flottement et qui se permet même le luxe d'une dernière scène qui balaye définitivement les lourdeurs concernant le cliffhanger de la saison dernière. Après tant d'années, il est étonnant de voir que les personnages n'ont toujours rien perdu de leur force, Mark Harmon prouvant une nouvelle fois l'ampleur de son talent. Du très bon NCIS, qui équilibre parfaitement le temps de présence de chacun des personnages tout en construisant une intrigue qui, malgré son classicisme, demeure particulièrement intelligente.
J'aime :
- Mark Harmon et sa scène finale avec Tony très bien écrite
- la façon dont le mensonge est abordé avec finesse
- un scénario parfaitement maîtrisé
- une direction artistique impeccable
Je n'aime pas :
- Dinozzo en pleine repentance, même si cette storyline se justifie superbement dans la scène finale
Note : 14 / 20
Un très bon épisode qui prouve encore une fois la qualité d'écriture et d'interprétation de NCIS, nous offrant une enquête assez intelligente avec un bon mélange entre humour et drama. Une approche du mensonge originale et la qualité des comédiens font le reste, prouvant encore une fois toutes les qualités de cette série au travers du personnage de Gibbs qui n'a rien perdu de sa force.