Secrets et sentiments
Le lieutenant de la Navy, Paul Booth, est retrouvé mort, assassiné d'une balle dans la tête par un tueur professionnel dans un jardin public. Le seul indice trouvé sur place est la carte de visite de Mc Gee datant d'il y a plusieurs années, mais Tim ne se rappelle pas avoir jamais eu la moindre relation avec cette personne. Très vite, un nom apparaît dans la liste des coups de fil passés par la victime qu'il reconnait sans problème : Penelope Langston, la grand-mère du "Probie".
Résumé de la critique
Un épisode convenable que l'on peut détailler ainsi :
- une construction classique pour un épisode qui joue avec le mystère
- Mc Gee au centre de l'affaire
- une intrigue qui fait beaucoup de remplissage
- NCIS aime les histoires de famille
Un certain goût pour les mystères
Pour l'affaire de cette semaine, les scénaristes de NCIS vont jouer avec un mystère, construisant l'investigation comme la résolution d'une énigme qui démarre avec la présence de la carte de visite de Mc Gee sur les lieux du crime. Dès la scène d'introduction, les scénaristes s'amusent à rester le plus vague possible, conscient que la recherche du meurtrier se fera sans grande subtilité dans le final par une simple recherche dichotomique. Disposant de peu d'élément sur le meurtre dans le premier acte, la série se limite à poser différents éléments qui recentre l'histoire sur Mc Gee.
Le mystère du premier acte tient sur une carte de visite et fonctionne bien, donnant un épisode original qui pousse Tim à se démener. Dossiers secrets, fichiers encryptés, toute l'affaire repose sur sa capacité à rester suffisamment concentré et à percer à jour le secret du Principe Anax. Cette piste va le mener sur la trace de Penelope Langston (clin d'oeil à Dan Brown à peine masqué), la propre grand-mère de Mc Gee interprétée par une Lili Tomlin très convaincante dans un rôle central. L'affaire prend alors ce ton intime que les auteurs de NCIS aiment particulièrement, poussant Mc Gee à affirmer une autorité nouvelle face à Gibbs.
Construite sur le conflit entre génération, cette saison de NCIS voit lentement les jeunes prendre le pouvoir et s'affirmer de plus en plus, hormis Ziva qui se retrouve assez peu utilisée dans cet épisode.
Probie laisse place à Mc Gee
Au centre de cette histoire, la relation entre Mc Gee et sa grand-mère va servir à bien plus que compléter une intrigue assez mince, poussant l'éternel "Probie" à prendre des risques et à s'affirmer. Son duo avec Lily Tomlin fonctionne bien, celle-ci parvenant à rendre crédible cette relation complexe qui la lie à son petit-fils. Délaissant en partie Dinozzo, l'histoire du jour se focalise sur un mystère tournant autour de l'émergence d'un monde nouveau où l'humain devient une créature technologique, empruntant un thème classique de la science-fiction cyberpunk.
Bien sûr, hors de question pour NCIS de sortir de son cadre, mais le thème est malin et bien adapté à la psychologie de Timothy. Le voir prendre l'enquête en main est assez plaisant, même si le manque d'activité de ces deux collègues entraîne quelques problèmes de rythme. Si les mystères qui jalonnent tout l'épisode permettent de construire une vraie curiosité, la résolution va se montrer un peu trop vague, comme toujours dans ce type d'intrigue (il suffit de lire n'importe quel roman de Dan Brown).
L'art du remplissage
Si l'intrigue entre Mc Gee et sa grand-mère apporte un vrai plus à l'intrigue, les autres éléments du scénario vont tous se heurter à la barrière de ce mystérieux Principe Anax dont personne ne veut parler. Devenant le centre de l'intrigue, cette barrière va surtout permettre aux auteurs de prolonger artificiellement une intrigue qui fait dans le remplissage avec une certaine efficacité, mais de manière un peu trop visible. Le plus agaçant vient du fait que la révélation du secret est au final assez stérile pour l'enquête, la preuve décisive venant finalement du bureau d'Abby.
Une fois de plus, la science vient au secours des scénaristes du NCIS tant cette histoire de secret avait montré ses limites, ne permettant pas de clore efficacement l'épisode. Incapable de participer, le spectateur subit le troisième acte, là où les deux premiers s'étaient montrés plutôt généreux et immersifs. L'histoire se referme sans créer de vrais bouleversements, hormis pour Mc Gee qui s'affirme beaucoup cette saison, tout comme Palmer, premier pas vers un passage de témoin de l'ancienne génération à la nouvelle.
L'esprit de famille
Si l'année dernière, les intrigues autour du père de Dinozzo n'ont pas laissé de grands souvenirs aux fans de NCIS, l'annonce d'un développement de la relation entre Mc Gee et son paternel s'annonce bien plus intéressante. Le but est ici clairement de pousser l'éternel "bleu" de l'équipe à s'affirmer encore plus, idée plutôt intéressante qui permet de confirmer le rôle particulier de la famille dans NCIS. Moyen utilisé pour faire évoluer les personnages, celle-ci est un outil souvent utilisé par la série pour changer notre point de vue sur un des membres de l'équipe.
En conclusion, un épisode qui démarre sur une intrigue mystérieuse et assez prenante, offrant un point de vue différent sur Mc Gee qui va s'affirmer beaucoup dans cet épisode. La scène où il écarte Gibbs de l'interrogatoire est très réussie, tout comme le duo très crédible formé par Lily Tomlin et Sean Murray. Dommage que le dernier acte ne soit pas à la hauteur des promesses des deux premiers, l'identité du coupable ne dépendant que d'une preuve scientifique un peu trop providentielle pour être crédible.
J'aime :
- Lily Tomlin très convaincante
- les deux premiers actes bien construits
- la scène où Mc Gee prend l'interrogatoire en main
Je n'aime pas :
- Ziva et Dinozzo sous-exploités
- le final un peu trop facile
- le scénario qui fait à plusieurs reprises du remplissage inutile
Note : 12 / 20
Du bon NCIS qui construit son scénario sur une intrigue mystérieuse où le secret défense côtoient une histoire de famille plutôt bien sentie. Sauvé par la qualité du duo Lily Tomlin - Sean Murray, l'épisode fournit un divertissement en dessous des attentes, la faute à un final pas très immersif que le spectateur subit plus qu'il n'y participe.