Critique : NCIS 9.06

Le 27 octobre 2011 à 15:31  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui démarre bien mais ne prend jamais vraiment à cause d'une mauvaise inspiration.
Par sephja

Critique : NCIS 9.06

~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui démarre bien mais ne prend jamais vraiment à cause d'une mauvaise inspiration.
Par sephja

La soif de changement

Le Lieutenant Jason Simms meurt après avoir été percuté par un camion, le corps rempli d'une quantité anormale d'eau qui serait la vraie origine du décès. Le NCIS se lance sur l'enquête et découvre que l'officier aurait fréquenté un bar où lui aurait été fourni de l'extasy afin d'augmenter sa sensation de déshydratation. Pendant ce temps, le trio Dinozzo - Ziva - Mc Gee tente d'en savoir plus sur la femme que le Docteur Mallard a rencontré dans un site de rencontre sur internet. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode inégal que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un divertissement dynamique plutôt amusant 
  •  une intrigue mal construite qui cumule les zones d'ombres 
  •  le docteur Mallard en première ligne 
  •  un fil rouge qui pointe le besoin de changement

 

 

Un démarrage dynamique et léger 

Dès le démarrage, l'épisode se centre beaucoup autour du trio Dinozzo - Zyva - Mc Gee qui passent en mode commère pour recouper leurs informations concernant la nouvelle petite-amie de Mallard. La dynamique comique du trio fonctionne parfaitement, laissant apparaître une qualité de dialogue indéniable, avec un Tony Dinozzo particulièrement loquace. L'épisode semble s'orienter vers un duo mission - intrigue comique assez classique, mais dont l'efficacité reste un des points forts du NCIS tout le long d'un premier acte vraiment réussi. 

L'enquête s'avère à première vue assez originale et plutôt intéressante, le modus operandi du tueur sortant vraiment de l'ordinaire, laissant espérer une résolution difficile pour l'équipe de Gibbs. Bien utilisé, Abby et Mallard apporte leur grain de sel, se mêlant parfaitement à l'évolution de l'intrigue en proposant plusieurs éléments troublants pour garder en éveil la curiosité du spectateur.  L'épisode semble sur la bonne voie, avant qu'un second cadavre vienne semer le trouble dans cette belle dynamique, entraînant une réorientation maladroite vers la recherche d'un tueur en série. 

Si le démarrage  est très soigné et plutôt réussi, la suite de l'épisode ne va pas se montrer à la hauteur, cumulant des problèmes de rythme et de construction flagrant. 

 

Un final poussif et nébuleux  

Le vrai problème de l'épisode apparaît avec ce deuxième crime qui est brutalement écarté pour n'être qu'à peine exploité, preuve que les scénaristes ne semblent pas savoir quoi en faire. Cette seconde partie, habituellement plus sombre et dramatique, est vite expédiée, les scénaristes comptant essentiellement sur Mallard pour donner de la crédibilité au dernier acte. L'enquête s'emballe alors et trouve le coupable en quelques secondes tout en délaissant toute la partie concernant la méthode de l'assassin.

Il n'y a rien de pire dans une histoire de meurtre que de sentir que les auteurs tentent de nous faire avaler des couleuvres avec un assassin pas du tout crédible. Mais surtout, aucune réponse ne vient justifier la technique d'élimination du meurtrier, donnant un final terriblement parachuté et, il ne faut pas le cacher, assez prévisible. La structure de l'épisode est en effet des plus classiques dans les séries policières et donne un final tellement pathétique qu'il devient difficile de juger l'épisode dans sa totalité.

Si la série trouve une bonne dynamique au sein du NCIS, la conclusion centrée beaucoup sur le docteur Mallard peine à convaincre malgré la qualité des comédiens. Trop prévisible, le second et troisième acte sont totalement bâclés, ne tirant pas du tout profit des éléments mise en place au début de l'épisode au profit d'une conclusion abracadabrante.

 

 

Les doutes du Docteur Mallard 

Au centre de l'épisode, David Mc Callum hérite d'une intrigue romantique avec l'ancienne drôle de dame Cheryl Ladd, une rencontre fait sur internet au centre de tous les discussions au sein de l'équipe. Si le duo de comédiens fonctionne plutôt bien, le traitement réservé à leur premier rendez-vous est pour le moins étrange, entraînant une scène inutilement lente et bavarde manquant clairement d'idées. Mal préparée, pas assez construite dans le temps, cette storyline sonne légèrement faux tout en plaçant Duckie au centre de toutes les attentions ce qui n'est pas dans ses habitudes. 

L'intérêt de cet épisode vient plus de sa relation avec les autres membres de l'équipe, permettant entre autre d'offrir quelques dialogues comiques à Dinozzo, seul à tout ignorer de sa liaison. La relation la plus forte est celle qui le lie à Palmer, lequel se surprend de la possibilité d'une évolution de son mentor à ce point de la série. Comme pour Gibbs, la réponse sera évidemment négative, les personnages du NCIS n'ayant plus vraiment la possibilité d'évoluer, enfermé dans une routine confortable difficile à dépasser. 

Un poil ironique, l'épisode ferme la porte à cette aventure du Docteur Mallard dont on aurait pu espérer plus, preuve que le show s'apprête à tourner la page inévitable d'une génération. Un bilan un peu triste pour une saison de NCIS qui donne l'impression de marquer le pas, perdant dans son final cette qualité de rythme et d'efficacité du récit qui était sa principale qualité. 

 

Un show qui essaie en vain de surprendre 

Sans intrigue fil rouge après l'abandon de l'histoire de la taupe, les scénaristes du NCIS tentent de s'appuyer sur leurs personnages, essayant de développer des aspects inconnus de leur existence. Seulement, chaque révélation (le frère d'Abby, la grand-mère de Mc Gee) ne sert qu'à justifier la présence d'une guest-star en complétant au mieux une absence de mythologie qui se fait cruellement sentir. Même si NCIS n'a rien perdu de son charme, cette saison cherche la nouveauté, mais ne parvient pas à inscrire ces intrigues secondaires dans la durée. 

En conclusion, un épisode qui démarre pour le mieux, proposant un épisode centré pour une fois sur le docteur Mallard et doté d'un certain potentiel. Hélas, une mauvaise orientation du récit et un final absurde va entraîner une baisse de rythme conséquente pour un scénario pas vraiment bien construit. Un résultat décevant, qui offre un rôle peu flatteur à David Mc Callum, tout en soulignant les difficultés des auteurs à faire évoluer un show de plus en plus pris au piège d'une certaine routine. 

 

J'aime : 

  •  la première partie 
  •  les scènes entre Ducky et Gibbs 

 

Je n'aime pas : 

  •  le final mal construit 
  •  l'intrigue romantique trop lente 
  •  l'enquête mal exploitée 
  •  les pistes de l'extasy qui ne mènent à rien 

 

Note : 11 / 20 

Si la première partie de l'épisode laisse une impression très positive, la suite va vite doucher nos espoirs avec un final assez lourd et mal amené. Un scénario qui laisse des regrets tant le personnage de Ducky inspire d'habitude beaucoup plus les scénaristes du NCIS. 

L'auteur

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