Semper Fi Partie I
Un avion contenant le corps de trois marines abattus lors d'une attaque au lance-roquette d'une école à Kandahar s'écrase en pleine campagne. Appelé sur la scène de l'accident, le NCIS a vingt-quatre heures pour identifier les corps, faire son enquête avant de faire parvenir les dépouilles aux familles de ces soldats. Le problème, c'est qu'un des corps, celui du marine Torres, n'apparaît pas dans les restes de l'avion.
Résumé de la critique
Un épisode très réussi que l'on peut détailler ainsi :
- une enquête captivante entre famille et devoir
- une conception de l'idéal féminin selon Gibbs
- un récit qui évite les diversions
- premier bilan en attendant la suite dès demain
Les valeurs du NCIS
Avec ce crash d'avion accidentel, les scénaristes vont nous offrir un condensé de leur savoir-faire, avec une intrigue qui va revenir sur les racines du NCIS. Au centre de cet accident, trois cercueils de soldats décédés en Afghanistan d'une attaque de lance-roquette réduits en miettes par le choc du crash. L'occasion pour les auteurs de rappeler l'importance accordée par les Américains au rapatriement des victimes dans un conflit à l'étranger, surtout dans le corps des marines auquel appartenait les trois soldats morts.
Les familles des victimes vont occuper un rôle important, la hiérarchie poussant Gibbs à clore au plus vite cette enquête pour pouvoir rendre les corps, leur laissant à peine une journée pour identifier les restes. Autant dire que personne ne chôme dans cet épisode, en particulier Ducky et Abby qui vont fournir un point de départ à l'intrigue en découvrant l'absence de l'un des corps, le marine Torres. Jethro va alors devoir chercher les causes de cette absence, quitte à remettre en question la réputation d'une femme soldat visiblement sans tâches.
L'honneur et la famille, voilà deux valeurs qui parlent beaucoup à Gibbs, le poussant à s'investir beaucoup dans une enquête qui gagne dès lors fortement en intensité. Le point central de cette intrigue est clairement le chef du NCIS, cet épisode reprenant les grands aspects de sa mythologie, surtout dans son rapport avec les femmes. L'intimité qui se crée peu à peu entre lui et Torres est troublante et permet petit à petit de laisser apparaître des failles du passé, souvenir qui déstabilise le chef du NCIS.
Gibbs et les femmes
Le fait que la victime est une femme soldat va évidemment pousser Jethro à vouloir en savoir plus sur elle, créant un attachement inévitable de sa part pour cette femme d'honneur, tentant de bâtir une école. L'occasion aussi pour le show de rappeler que la défense du droit des femmes fut un argument pointé par les républicains pour justifier le conflit Afghan. Plus idéologique et moins politique, cet épisode oblige le chef du NCIS a mieux comprendre la victime pour pouvoir saisir ce qui a pu se produire dans cette école.
Mais plus que tout, il s'agit de confronter Gibbs à des femmes qui évoque toute sa première épouse, de Jaime Ray Newman parfaite en aumônière à Darby Stanchfield. Tout est là pour évoquer ce fantôme qui le hante perpétuellement, montrant toute l'ambition d'un double épisode qui a pour objectif de déstabiliser Jethro en le ramenant à des souvenirs douloureux. L'ensemble n'est pas d'une subtilité à toute épreuve, mais possède une force indéniable grâce à l'interprétation parfaite de Mark Harmon toujours aussi charismatique.
Le rapport entre Gibbs et les femmes, c'est avant tout celui d'un homme qui aime être séduit mais cherche à se protéger d'une blessure qui n'a jamais pu se refermer. Torres se met lentement à incarner les différentes femmes de sa vie, se transformant en un idéal féminin à ses yeux alors que l'enquête laisse dévoiler certains aspects de sa personnalité. Un épisode plus mythologique que prévu, qui justifie pleinement le développement en deux parties, la première se chargeant de présenter l'affaire de manière très abstraite.
Une équipe au travail
Pour l'épauler dans cette enquête en solitaire, Gibbs peut évidemment compter sur toute l'équipe pour l'épauler, chacun travaillant au maximum de ses possibilités. Dans le cas d'Abby, la volonté de laisser de côté les dialogues de diversion comique habituel est le plus flagrant, Gibbs se retrouvant obligé de lui demander de prendre son temps, à l'opposé des habitudes du duo. Le ton est sérieux et seul Dinozzo nous offrira un petit intervalle comique assez moyen sur sa liste de choses à accomplir avant de mourir, Mc Gee et David se montrant aussi impliqués que leur patron.
Pourtant, si l'aspect sérieux et concentré de l'équipe du NCIS fait plaisir à voir, il entraîne une recrudescence de pathos, surtout dans les scènes avec les familles des soldats, offrant quelques dialogues un peu lourd dans le premier acte. La petite touche de légèreté indispensable sera amenée par la Chaplain Burke, plaçant volontairement à l'écart le reste de l'équipe pour mieux centrer l'attention sur Gibbs. Très pédagogique, la série offre un exposé clair sur les différentes personnes impliquées dans cette affaire, même si les preuves sont par moment un peu trop parachutées.
La partie Dinozzo de l'intrigue est de loin la moins intéressante, Gibbs continuant à maintenir à l'écart les membres de son équipe, l'agent David étant la seule avec Mc Gee à comprendre la nature de son trouble. La gifle qu'elle met sur la tête de Tony est un bon moment de comédie, marquant l'incapacité de son personnage à gagner en profondeur et à comprendre réellement son patron.
En attendant la seconde partie dès demain
A un double épisode évènement, une double critique rédigée durant ces deux jours, marquant une étape importante dans un arc autour de Gibbs jusqu'ici assez prometteur. J'ai donc pris cet épisode avec un peu de retard, je m'en excuse, pour pouvoir les enchaîner correctement, cet épisode laissant entrevoir une seconde partie plus concrète et assez prometteuse. En plaçant des enjeux forts et en construisant l'épisode autour de Jethro, NCIS nous offre un des meilleurs épisodes de la saison, prouvant une fois de plus que Gibbs en bien le personnage fondateur du show.
En conclusion, un très bon épisode, bien construit et qui pose efficacement les différents éléments dans l'optique de l'épisode de demain. Porté par un Mark Harmon impeccable, l'enquête sur le marine Torres va ramener à la surface des souvenirs de Jethro concernant les femmes de son existence et ses relations avec elle. Entre nostalgie et efficacité, un premier épisode qui permet de cerner les forces en présence, en espérant que le second ne sombre pas dans le manichéisme facile avec l'arrivée en Afghanistan.
J'aime :
- un épisode assez intense tournant autour du lien entre Gibbs et les femmes
- un récit dynamique et doté d'une vraie profondeur
- une mise en place efficace avec une seconde partie prometteuse
- Mark Harmon impeccable
Je n'aime pas :
- certaines scènes inutilement mélodramatiques
Note : 14 / 20
Du très bon NCIS pour la première partie de ce double épisode centré sur Jethro Gibbs et son rapport avec les femmes. Un récit dynamique et efficace pour une enquête ambitieuse dont le second acte s'annonce assez prometteur, malgré quelques scènes qui abusent du côté pathos de toute cette histoire.
A demain pour la suite de ce double épisode.