Critique : NCIS 9.09

Le 16 novembre 2011 à 18:30  |  ~ 8 minutes de lecture
Une deuxième partie décevante où l'intrigue se fait dépasser par un discours idéologique ennuyeux et prévisible, laissant une vraie impression de gâchis.
Par sephja

Critique : NCIS 9.09

~ 8 minutes de lecture
Une deuxième partie décevante où l'intrigue se fait dépasser par un discours idéologique ennuyeux et prévisible, laissant une vraie impression de gâchis.
Par sephja

Semper Fi Partie II

Les agents Gibbs et David sont envoyés en Afghanistan pour partir à la recherche du marine Flores avec le soutien du bataillon de marines de la jeune femme. Pour les aider, les deux enquêteurs du NCIS ont la chance que les soldats aient retrouvé les deux jeunes filles avec lesquelles leur cible s'était enfuie de l'école. Seulement, les deux enfants portent des marquent de violence qui ne laissent que peu d'espoir sur le traitement réservé à la jeune femme. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode agaçant et décevant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  l'histoire sur le passé de Gibbs intéressante, mais mal intégrée 
  •  un discours idéologique qui prend le pas sur l'histoire 
  •  un final prévisible et assez ridicule 
  •  Dinozzo totalement hors sujet 

 

 

Gibbs et les femmes partie II 

L'épisode reprend avec une équipe séparée en deux, Gibbs partant avec Ziva sur le terrain pendant que Dinozzo reste aux Etats-Unis pour remplir son rôle de soutien. Dans la continuité du premier, Jethro continue d'être cerné par des personnages féminins, à la recherche d'une enseignante qu'il soupçonne d'être une des têtes pensantes de cette attaque terroriste. L'espoir apparaît un court instant de voir la série proposer une place de choix à cette confrontation, mais hélas l'épisode ne va pas vraiment verser dans la subtilité. 

Si Gibbs est sensible au charme de la compagnie féminine, son passé va laisser apparaître les nombreuses déceptions qui ont jalonnés son existence sentimentalement parlant, le poussant à mettre finalement sa vie privée en retrait. Seulement, si ce point de l'intrigue est vraiment intéressant et Mark Harmon toujours aussi juste, les auteurs vont lentement rétrograder cette dimension de l'intrigue pour laisser le pas à un discours idéologique mal placé. Malgré tout, cette intrusion dans l'esprit du chef du NCIS reste le seul point positif d'un épisode qui va accumuler les mauvaises idées. 

Là où l'épisode rate en partie sa cible, c'est dans son désir de montrer l'idéologie comme une chose incompatible avec l'idéal féminin, l'enseignante incarnant les dangers du discours politique. Faites bien attention durant l'épisode et regardez bien les personnages féminins, vous comprendrez le malaise que j'ai ressenti devant une idéologie plus rétrograde qu'il n'y parait au premier coup d'oeil. Les seules femmes que l'on voit s'épanouir sont soit dans le spirituel, soit dans l'émotionnel ou dans des grades moindres, l'exécutif restant un domaine totalement masculin, donner des ordres nécessitant visiblement un certain niveau de virilité pour l'auteur de cet épisode. 

La preuve que malgré un certain modernisme dans la vision de la famille et de la foi, NCIS reste une série profondément républicaine dans son ADN. Ce point idéologique n'est habituellement pas gênant, sauf lorsque l'épisode tente de se transforme en pamphlet particulièrement peu inspiré. 

 

Bienvenue dans un Afghanistan imaginaire 

Comme vous l'avez peut-être compris, cet épisode ne m'a pas du tout plu, non pas parce que j'avais de grands espoirs concernant ce séjour de Gibbs en Afghanistan, mais parce que le divertissement attendu n'arrive jamais. Plutôt que de tenter d'offrir une vision apaisée du conflit, NCIS verse dans le manichéisme le plus ridicule, les auteurs insistant beaucoup sur la cruauté des kidnappeurs envers les petites filles. Faibles, lâches, aveuglés par leur fanatisme, les méchants Afghans vont heureusement se faire écrabouiller par une armée de marines courageux, menant à une demi-heure de remplissage narratif. 

Autant le dire, la déception est grande, la série nous offrant une vision du conflit Afghan digne des pires clichés où les terroristes se cachent dans des villages déserts et non au milieu des civils. Dans une scène de conflit digne d'un film de commando, l'épisode piétine tous les clichés du genre, avec un discours idéologique qui fait froid dans le dos. L'ensemble n'est pas crédible une seule seconde, encore moins les propos des terroristes jouant sur l'opposition habituelle entre tradition et modernité, avec Internet comme symbole de cette discorde. 

Comprenez-moi bien, il n'est pas question de discuter de la justesse de la présence de troupes en Afghanistan, ceci n'étant qu'une critique et non un pamphlet. Mais voir à ce point matraqué un discours idéologique républicain au détriment d'une histoire jusqu'ici intéressante laisse pantois, offrant un épisode raté qui délaisse rapidement tout ce que le premier acte avait mis en place.

 

 

Le piège du terrorisme (spoilers et mauvais esprit garanti)

Visiblement à court d'idées pour remplir ce séjour afghan, NCIS fait un choix très original plutôt imprévu tant il respire la bêtise : le terrorisme familial. Si vous ne le saviez pas, sachez que le fait de préparer des bombes pour attaquer l'Amérique est une chose qui, dans l'univers du show, se prépare en famille. Après le bateau de l'épisode 9x05, c'est une soeur et ses deux frères qui préparent un assaut contre ... un bus scolaire de jeunes filles, entraînant aussitôt une crise de fou rire de ma part comme je n'en avais pas connu depuis Teen Wolf.

Et ce n'est pas la tête de l'acteur hurlant son portable à la main qui m'a permis de me remettre de ce qui reste la scène comique de la semaine. Dire que NCIS touche le fond avec cet épisode serait faux, mais il se découvre une nouvelle orientation comique que je vais baptiser le "What The Fuck ?". Sachez donc que, visiblement, Al Qaïda est un ensemble d'entreprises familiales qui travaillent de manière autonome, visant le coeur de la démocratie : les écoles publiques américaines.

Bon, soyons clairs, soit le scénariste Gary Glasberg a retrouvé son inspiration du temps où il écrivait pour les Power Rangers (véridique) ou le pauvre s'est retrouvé avec une absence d'inspiration telle qu'il a été contraint de pondre ce sommet de n'importe quoi. En tout cas, si le but était de nous faire rire, ce séjour Afghan aura pleinement rempli son rôle, abandonnant tout aspect mythologique au profit d'un scénario sans la moindre subtilité.

 

Dinozzo, Dieu et le hors sujet total 

Pour combler ce scénario assez creux, les auteurs du NCIS nous offrent quelques séquences où Dinozzo exprime sa rancoeur envers Dieu et sa cruauté envers son destin. Si vous avez trouvé le lien entre l'intrigue principale et cette séquence, merci de m'en faire part dans vos commentaires tant je dois avouer ici mon impuissance. Bref, une séquence hors sujet, reposant sur un bon duo de comédien, Jaime Ray Newman s'avérant particulièrement crédible malgré le peu d'épaisseur de son personnage.

En un épisode, les auteurs de NCIS ont totalement délaissé la mythologie autour de Gibbs pour se focaliser sur Dinozzo et ses problèmes de peur pas du tout en accord avec le reste de l'intrigue principale. Cliché, sans intérêt, pour ne pas dire totalement ridicule, cette seconde partie de NCIS ne vaut que par la présence de Gibbs, même si son intrigue personnelle se retrouve reléguée loin derrière. Grotesque et idéologiquement douteux, un mauvais divertissement aux allures de série B, loin des promesses de l'épisode précédent.  

 

J'aime :

  •  les scènes concernant Gibbs et son passé 
  •  avoir beaucoup ri dans la scène finale 

 

Je n'aime pas : 

  •  la mythologie autour de Gibbs à peine développée 
  •  l'histoire de Dinozzo hors sujet 
  •  plus un pamphlet idéologique qu'une vraie histoire 
  •  l'intrigue sur fond de terrorisme ridicule 
  •  une vision du Moyen-Orient discutable 

 

Note : 09 / 20

Après un premier épisode alléchant, NCIS verse dans le n'importe quoi, avec une intrigue sur fond de terrorisme totalement aberrante et idéologiquement douteuse. Un épisode qui fait du remplissage, totalement vain et terne, incapable de tirer profit des éléments mis en place dans le premier acte. Prévisible et pathétique, un épisode raté, sauvé seulement par la force du personnage de Gibbs. 

L'auteur

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