Meurtre en limousine
Le père de Dinozzo est retrouvé endormi au volant d'une limousine, l'esprit encore embrumé par l'alcool avec dans son coffre le corps sans vie du lieutenant Dean Massey. Dès son arrivée sur les lieux, l'agent Gibbs place immédiatement Tony sur la touche afin de conserver un maximum d'objectivité. Surtout que les premiers éléments font de Dinozzo Senior le suspect idéal, une vidéo le montrant menaçant à mort la victime la veille du meurtre.
Résumé de la critique
Un épisode agréable que l'on peut détailler ainsi :
- une enquête simple et efficace, qui fournit ce que l'on attend d'elle
- une intrigue familiale de saison
- quelques lenteurs et des coups de théâtre simplistes
- une série qui subit le poids des années
Une routine assez efficace
Le premier point avant de proposer ma critique de cet épisode est de souligner combien il repose sur une routine qui, après neuf saisons, tend clairement à devenir un peu trop prévisible. Sans prendre de risques, les auteurs de NCIS jouent la carte de la facilité, utilisant Dinozzo Senior pour créer un enjeu dans une intrigue sans cela assez fade, la faute à un manque de conviction visible de la part de l'équipe créative. Pour autant, le divertissement proposé est plutôt agréable et bien construit, mais il lui manque cette touche d'enthousiasme qui permettrait de le sortir d'une routine un peu trop visible.
Seule Anthony va vraiment sortir du lot, se retrouvant à l'écart d'une enquête qui le concerne pourtant au plus haut point et apporte ce soupçon de conviction qui fait la différence en amenant une dimension supplémentaire à l'histoire. Michael Weatherly est très convaincant et joue à dépasser le cadre fixé par Gibbs, au contraire du reste de l'équipe qui donne l'impression de subir la situation. Au final, un épisode trop classique pour surprendre, mais qui fournit un divertissement agréable en permettant à Dinozzo de retrouver une indépendance et un esprit d'initiative qui lui manquait cette saison.
A l'approche de Thanksgiving, NCIS revient sur son thème préféré de la famille et nous sert un épisode léger et sans prétention qui vaut surtout pour le caractère particulier du suspect. Un épisode qui montre que la routine est bien la principale menace qui pèse sur la série, surtout lorsque le scénario s'enferme dans le cliché classique du "faux coupable idéal".
Les péchés du père et la culpabilité du fils
En plaçant au centre de l'affaire le père de Tony, les auteurs s'inscrivent dans un schéma classique où les membres de la famille des agents se retrouvent impliqués dans une affaire. L'amnésie dont est victime Dinozzo Senior va servir à semer le doute sur sa culpabilité sans vraiment convaincre, l'accent n'étant pas assez mis sur les preuves de sa propre culpabilité. Anthony va être le seul à lui poser les bonnes questions, les confrontations entre Robert Wagner et Michael Weatherly étant de loin les meilleures scènes de l'épisode.
La relation de celui-ci avec la figure paternelle est un grand classique du show, thème efficace qui devient intéressant lorsque Tony passe outre les ordres de Gibbs pour venir en aide à son père biologique. L'enquête sort de son étrange léthargie, poussant Dinozzo Junior à exprimer son attachement pour une figure qui dépasse la simple autorité pour gagner une dimension sentimentale, le poussant à transgresser. Habitué à montrer son affection en corrigeant les erreurs de son père, il fait preuve d'une volonté forte de faire ses preuves pour de bon et de gagner enfin l'affection de cet homme.
L'idée est intéressante, donnant un épisode qui, de ce point de vue, se révèle particulièrement convaincant, en grande partie grâce à la qualité des comédiens. Hélas, cette évolution du récit passera par un démarrage assez poussif qui va manquer cruellement de conviction, jouant volontairement la montre en rendant le scénario d'autant plus prévisible.
Des enquêteurs peu perspicaces
Un point que j'ai toujours apprécié dans les cop shows américains concerne la rigueur extrême dont font toujours preuve les enquêteurs, analysant chaque aspect du crime pour mieux laisser apparaître la vérité au-delà des apparences. Au vu de l'identité du suspect, on s'attendrait à ce que Gibbs essaie de reconstruire les dernières heures de la vie de Dinozzo Senior afin de déterminer sa culpabilité. Pourtant, plutôt que d'offrir une fausse piste en développant plusieurs suspects éventuels, les auteurs font trainer l'enquête, créant un sentiment d'attente qui se sent dès la première scène.
Si, habituellement, les introductions de NCIS sont plutôt dynamiques et amusantes, celle-ci s'avère être inutilement lente, allongeant inutilement la sortie de Dinozzo Senior de la voiture pour masquer la pauvreté de la scène de crime. Peu d'éléments sont mis en place, les scénaristes misant visiblement tout sur la présence de Robert Wagner, l'intrigue se resserrant à chercher la nature de ses liens entre lui et sa victime. Le problème est qu'à force de trop resserrer l'éventail des coupables possibles, l'épisode devient dramatiquement prévisible et ne surprend jamais laissant une sensation de linéarité assez déplaisante.
Un épisode qui n'a pas l'énergie habituelle de la série, en particulier Gibbs étonnamment passif et discret, les scénaristes s'octroyant le droit à une intrigue moins développée et dense que d'habitude. Prévisible et sans surprise, une histoire de Thanksgiving dans la grande tradition, racontant avec maladresse ce passage pourtant intéressant pour Dinozzo où le fils dépasse le père et s'affirme comme un homme.
Le poids des années
Série habituellement dynamique et terriblement efficace, NCIS laisse apparaître comme un sentiment de lassitude au travers de cette intrigue divertissante certes, mais à l'enthousiasme particulièrement modéré. Mark Harmon, contrairement à ses habitudes, subit beaucoup la situation, marquant une volonté appuyée de préparer le passage de témoin, avec un ton particulièrement nostalgique dans le final. Après neuf années de bons et loyaux services, la série semble peiner à se renouveler, en espérant que le final de mi-saison de la semaine prochaine saura me donner tort.
En conclusion, un divertissement poussif et assez pauvre dans son premier acte, ne plaçant pas assez d'éléments pour la suite, en ne laissant aucune place pour des retournements de situation. Prévisible, cet épisode de Thanksgiving ne vaut que pour l'activité de Dinozzo, ses confrontations avec son père apportant un peu d'intensité à une histoire un peu trop évidente pour être vraiment convaincante. Une histoire trop simple qui joue trop la sécurité et donne l'impression de ronronner de manière particulièrement frustrante.
J'aime :
- Dinozzo particulièrement actif
- le duo Michael Weatherly - Robert Wagner
- une relation père - fils intéressante
Je n'aime pas :
- un épisode qui manque de dynamisme
- les cold cases qui ne servent pas à grand-chose
- le manque d'élément mise en place dans le premier acte.
Note : 12 / 20
Un épisode de Thanksgiving sans grande surprise qui ne prend aucun risque, offrant malgré tout des retrouvailles intéressantes entre le fils Dinozzo et le père. Seul Michael Weatherly sort du lot d'une intrigue trop prévisible pour créer un véritable enthousiasme, soulignant le poids des années sur la belle mécanique du NCIS.