Critique : Necessary Roughness 2.02

Le 24 juin 2012 à 12:52  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode prévisible et peu inspiré qui confirme certaines mauvaises inspirations du début de saison.
Par sephja

Critique : Necessary Roughness 2.02

~ 8 minutes de lecture
Un épisode prévisible et peu inspiré qui confirme certaines mauvaises inspirations du début de saison.
Par sephja

Dérapage non contrôlé 

 

Le docteur Santino est engagée pour travailler sur le cas de DisGrace Kelly, une sportive spécialisé dans le Roller Derby qui a perdu son grade de Capitaine suite à sa perte de conscience causée par une odeur étrange qu'elle aurait perçue en plein match. Pendant ce temps, Marshall Pittman vient prendre le poste de manager de son équipe de football, mettant aussitôt une pression énorme sur TK en le menaçant de l'exclure du roster s'il ne se montre pas à la hauteur de son salaire.

 

Résumé de la critique

 

Un épisode médiocre que l'on peut détailler ainsi :

  •  une thérapie assez désastreuse
  •  un manque de sens évident
  •  une intrigue familiale sans conviction
  •  décevant et fade     

 

 

La nécessité d'une hiérarchie 

 

Autant ne pas le cacher, cet épisode est loin d'être convaincant, revenant à une structure à trois storylines loin du style plus soapesque et enthousiasmant de la fin de la saison un. Assez passable, la première intrigue concerne une joueuse de Derby et va beaucoup s'appuyer sur le potentiel de sympathie des comédiennes pour nous vendre une histoire de thérapie mal écrite, prévisible et mal construite. L'utilisation de l'hypnose, grosse astuce scénaristique pour débloquer un scénario totalement coincé et sans idée, n'est jamais bon signe dans Necessary Roughness, proposant une vision du métier du Dr Santino à la limite du grotesque. 

Conscient de ce défaut, les auteurs lui donnent à cette histoire une place très secondaire, misant sur l'arrivée de Marshall Pittman pour relever le niveau, personnage joué par un Evan Handler qui cherche clairement sa place. Les enjeux sont terriblement flous, la faute à un personnage qui manque d'épaisseur, les scénaristes donnant l'impression désagréable de ne pas avoir de plan vraiment établi à son sujet. En roue libre, l'épisode nous fournit une suite de scènes assez clichés, en particulier sa confrontation avec Dani, portrait facile d'un sociopathe un rien manipulateur et peu crédible qui laisse pas mal de craintes pour la suite de la saison.

Sans connexion les unes avec les autres, ces trois intrigues n'ont aucune cohérence et donne de gros problèmes de continuité dans la réalisation. Comme un puzzle, l'équipe créative intègre chaque morceau sans chercher à établir une hiérarchie claire, empêchant ainsi l'histoire de prendre du sens, suite de scènes pataudes et sans véritable intérêt. Pour des raisons de politesse, j'esquiverai donc la partie sur les relations familiales de Dani, récit inutile totalement déconnecté des problèmes financiers mis en avant la semaine dernière.

 

Un gros problème de rythme 

 

Démarré avec un bon season premiere, cette saison de Necessary Roughness proposait de se pencher intelligemment sur les problèmes de syndrome post-traumatique de Terrence King, thème compliqué nécessitant un traitement subtil. Un point de départ ambitieux, mais qui signifiait aussi de proposer une gestion du temps cohérente dans la progression de la thérapie qui n'existe pas ici. En effet, si l'intrigue se place dans la continuité du divorce de Pittman et de la liaison de Jay Jay, elle donne en parallèle l'impression de marquer une rupture avec une gestion du temps mal maîtrisée.

Ainsi, la barbe de King, sa dépression, la disparition des problèmes financiers de Dani sont autant de corrections apportés au season premiere, laissant apparaître le manque de sérénité de l'équipe créative. Cette gestion du timing et du rythme très maladroite est le principal défaut d'un épisode qui oublie qu'une thérapie est un travail à long terme et nécessite de mettre en avant la sensibilité des personnages. Tout le contraire d'un Marshall Pittman qui agit comme un bulldozer, cassant la dynamique de la saison passée en scindant l'univers du show en trois.

Pourtant, l'épisode propose quelques bonnes idées, trop rapidement évoquées mais dotées d'un réel potentiel, comme lors du dialogue entre Scott Cohen et Mark Blucas sur l'exploitation du thème de la fidélité. Avec son divorce, le patron des Hawks se sent trahi et choisit l'autodestruction pour assouvir sa colère, emportant tout son empire avec lui pour ne pas le partager. De ce point de vue, son comportement avec TK prend du sens, donnant une vraie direction à une saison deux qui va obliger Nico à choisir son camp, l'obligeant soit à trahir soit son ami, soit une équipe dont il fut jusqu'ici le protecteur.

 

 

Famille et moralité 

 

Le dernier point de cet épisode va concerner la vie familiale du Dr Santino, les auteurs délaissant la fille pour le fils tout en proposant le même type de relation conflictuelle que l'an passé. Seulement, le problème de l'intrigue mère - fille ne venait pas d'Hannah Marks, mais bien de l'incapacité des auteurs à esquiver certains clichés dès qu'il s'agit d'éducation, faisant preuve d'un état d'esprit presque réactionnaire. Si ce type de discours moral trouverait sa place sur d'autres chaînes, sa présence dans un divertissement estival de USA laisse pantois, donnant lieu à des séquences mère - fils prévisibles et ennuyeuses. 

Pourtant, une scène va montrer là aussi qu'il y avait la possibilité de faire beaucoup mieux avec la séquence du PowerPoint où Jay-Jay essaie de convaincre sa mère des avantages de le laisser avoir des relations sexuelles à la maison. Une réussite succincte qui prouve que la série gagnerait à miser plus sur le décalage comique que le psychodrame, Callie Thorne étant beaucoup plus à l'aise dans ce registre comique. Franchement confuse, cette histoire romantique paye en plus un démarrage trop rapide qui a ruiné toute sa crédibilité, preuve que la relation entre deux personnages ne peut exister sans un travail sur la durée.  

A la recherche du ton juste, Necessary Roughness n'a pas encore retrouvé l'énergie qui était la sienne lors du début de la saison un, offrant un épisode décevant et assez mal écrit. Epris de légèreté, la série perd de son charme dès qu'elle va sur le terrain de la morale, cette romance hors sujet laissant l'impression d'un rajout de dernière seconde pas suffisamment réfléchi. Peu inspirée, une histoire qui montre les limites de ce show USA sympathique certes, mais qui souffle toujours autant d'un vrai déficit de crédibilité. 

 

Un épisode de remplissage fade 

 

Un autre souci de cet épisode concerne le personnage de Donally dont la liaison avec Dani reste trop officieuse, sa nature secrète tuant une part de son potentiel. En choisissant de l'assumer, les scénaristes auraient pu l'utiliser dans la confrontation avec Pittman, la séquence entre Callie Thorne et Evan Handler manquant de matière pour convaincre assez vide, à l'image de tout le reste de cet épisode. Au lieu d'imposer une direction claire et forte à l'histoire comme Royal Pains, les scénaristes laissent l'impression de douter sur la direction à suivre, donnant un ensemble au final assez décevant.

Avec l'arrivée de Marshall Pittman, la série avait l'occasion de poser efficacement son personnage et de réussir la même performance que Fairly Legal avec Ryan Johnson. Une intégration qui aurait gagné à mobiliser tout l'épisode, mais va aboutir sur un semi-échec, la faute à un travail de préparation de la saison pas vraiment convaincant. Construit sans idée directrice, un épisode décevant et assez inquiétant, incapable de retrouver l'alchimie de la saison un, malgré quelques bonnes idées assez peu exploitées.

 

J'aime : 

  •  le thème de la fidélité 
  •  la scène du powerpoint 

 

Je n'aime pas : 

  •  un traitement trop superficiel 
  •  un dénouement très prévisible 
  •  une gestion du timing désastreuse 
  •  une histoire entre Dani et son fils ratée 

 

Note : 10 / 20 

Après un season première intéressant, Necessary Roughness nous offre un épisode de remplissage prévisible et ennuyeux, avec un Marshall Pittman qui ne parvient pas à s'imposer. Des lacunes inquiétantes, surtout en début de saison, en espérant que les quelques bonnes idées qui commencent à apparaître seront mieux exploitées par la suite. 

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