Critique : Necessary Roughness 2.06

Le 30 juillet 2012 à 10:55  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui permet de constater que Necessary Roughness peine à fournir un divertissement de qualité cette saison.
Par sephja

Critique : Necessary Roughness 2.06

~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui permet de constater que Necessary Roughness peine à fournir un divertissement de qualité cette saison.
Par sephja

L'introversion du linebacker 

 

Le docteur Santino rencontre Rhino, un linebacker qui souffre d'un gros problème de poids, le privant de la vitesse nécessaire pour occuper efficacement son poste. Le fils de son épouse l'accuse de manger durant la nuit des gâteaux, entraînant ses problèmes de surcharge pondérale, même si son beau-père nie totalement les faits. De son côté, TK décide de célébrer l'arrivée de Razor au sein de l'équipe en lui faisant subir un bizutage dans les règles.

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :

  •  une histoire de thérapie prévisible et peu soignée 
  •  une intrigue avec Lindsay qui peine à se mettre en place 
  •  une histoire de bizutage amusante 
  •  un divertissement moyen et peu inspiré

 

 

Surpoids et lourdeur du script 

 

Après un début de saison chaotique, Necessary Roughness revient à sa formule de départ avec un cas du jour qui va concerner un linebacker de l'équipe des Hawks, pris d'un problème de surpoids lors des premiers camps d'entraînement. L'occasion de poser la question de la justesse du choix proposé par les auteurs de construire la saison autour des différentes étapes de la saison au lieu de se focaliser sur les personnages, s'appuyant un peu trop sur des situations clichées. Du coup, cette histoire de prise de poids va s'avérer assez peu divertissante, malgré un Drew Powell peut être un peu trop vieux pour le rôle, mais assez convaincant.

Le vrai souci va venir de l'impression globale d'une intrigue qui n'avance pas, peinant à nous intéresser pour un cas du jour sans révélation, ni utilisation de la spécialité du docteur Santino. Conçu uniquement pour faire écho au problème, fréquent de surpoids qui touche les joueurs à ce point de la saison, Necessary Roughness ne raconte plus grand-chose et se concentre avant tout sur le fait de revenir à la routine du show pour fournir un divertissement à minima. Là où le docteur Santino s'efforçait d'étudier la vie de ses clients dans le détail la saison passée, les auteurs se limitent ici à un travail assez superficiel, privilégiant assez rapidement le retour sans enjeu de Jeanette.

Si le duo Amanda Detmer - Callie Thorne est toujours sympathique, il reste difficile de voir les gains de ce come-back, confirmant uniquement que l'attention de Dani n'est plus vraiment à ses patients. Moins cohérente que l'année passée, la série se morcelle peu à peu en différentes intrigues assez mal connectées ensemble, nous privant d'une relation Nico - Dani qui était pourtant le point fort de la série. Très mécanique, le scénario peine à surprendre, surtout avec un démarrage poussif pour une show qui manque de cet enthousiasme qui avait marqué la fin de la saison un..

 

L'importance d'avoir un objectif 

 

A la manière de Lindsay, l'univers de Necessary Roughness souffre d'un problème de taille, à savoir le manque de péril pesant sur son héroïne. Dans la première saison, le docteur Santino apparaissait comme sympathique avant tout par la tâche difficile qu'elle avait à élever ses deux enfants sans son mari, contrainte de subvenir de son mieux aux besoins de sa famille. Guérir TK devenait un combat indispensable, seul moyen pour garder ensemble sa famille et survivre à la trahison de son premier mari, prolongée en début de saison avec l'évocation de ses problèmes d'argent.

Seulement, toute cette part de l'intrigue a été balayée assez vite, les auteurs préférant privilégier les intrigues plus ou moins captivantes concernant la star de Hawks au détriment de l'enjeu. La thérapie est lentement devenue une routine, la famille une chose acquise, la série un objet vide, loin du combat de la saison dernière pour gagner son indépendance et montrer sa capacité à assumer seule sa famille. Son couple avec Matt est certes plaisant, mais la possibilité d'une future demande ne permet pas d'installer un vrai suspense susceptible d'amener de l'enjeu les épisodes restants.

A l'image de Lindsay, la série cherche à retrouver son enthousiasme, mais n'y parvient que partiellement, lors des quelques scènes où les auteurs abandonnent leur routine pour faire le choix de surprendre. Le face-à-face final  entre Dani et la thérapeute de sa fille est la seule séquence qui parvient à émouvoir un peu, laissant apparaître une fragilité chez l'héroïne qui manquait cruellement à ce début de saison. Une évolution positive qui ouvre une porte intéressante, laissant enfin l'occasion de placer le docteur Santino face à ses faiblesses et sa fragilité.

 

 

La dure loi du Rookie 

 

Pendant que Dani règle ses problèmes avec sa fille, la partie du scénario concernant les Hawks se focalise sur la volonté de TK de bizuter Razor, quitte à franchir légèrement les bornes à plusieurs reprises. L'intrigue se limite alors à mettre en valeur l'opposition entre les deux, entre la prétention du nouveau et l'orgueil de l'ancien, chacun cherchant à s'apprivoiser l'autre dans l'espoir de générer un esprit d'équipe. Un instant dangereux qui voit les egos s'affronter et peut aboutir à la naissance de rivalité destructive, où le mélange des générations n'opère pas.

Evidemment, la série va aborder cette histoire de bizutage du point de vue comique, la confrontation basculant petit à petit dans la mauvaise direction, redonnant à Nico sa place de protecteur de l'équipe des Hawks. Plutôt malin, le scénario montre que si l'humiliation du bizutage peut apparaître comme un rite initiatique pour intégrer une équipe, la conversation reste le meilleur moyen de nouer des liens avec l'autre. Un pouvoir de la communication parfaitement exposé par la dernière scène, où l'humiliation consiste à obliger les deux joueurs à faire la paix, confirmant les ambitions des auteurs concernant Razor.

Avec cette intrigue, les personnages de Medcah Brooks et Scott Cohen reviennent à leur comportement de l'année dernière, soulignant la volonté des scénaristes de ramener la série à sa forme première. Au lieu de progresser, la série joue la sécurité après l'échec de l'intégration de Marshall Pittman qui a totalement coupé la progression du récit. L'absence de Michael O'Neill, pourtant très bon dans l'épisode précédent, vient souligner cette sensation d'une équipe créative qui hésite beaucoup, tâtonne et semble chercher un second souffle qui peine clairement à venir.

 

En attendant mieux 

 

Après H5O et le bide Shellburne, White Collar qui semble plus que pressé cette saison de revenir à la case départ que de raconter une histoire, c'est Necessary Roughness qui fait usage de la stratégie très discutable de la régression forcée. Stratégie plutôt décevante et peu prometteuse, ne laissant comme seul espoir l'exploitation de la thérapie concernant le docteur Santino. Pour le spectateur, il ne reste plus qu'à se montrer patient, les auteurs ayant l'opportunité unique de modifier en profondeur le concept initial un peu bancal de leur show.

En conclusion, un épisode moyen avec un cas du jour bâclé et à l'intérêt particulièrement discutable tant la conclusion est prévisible et mal mise en valeur. Pour compléter l'épisode, les scénaristes proposent le retour d'Amanda Detmer dont l'utilité à l'intrigue principale reste discutable, hormis fournir des scènes de remplissage s'appuyant sur le coefficient de sympathie des interprètes. Divertissement simpliste qui ramène les personnages à leur cliché initial, Necessary Roughness propose un épisode qui n'est pas mauvais, juste triste tant le spectacle de cette saison deux est loin de ce que l'on était en droit d'espérer.

 

J'aime :

  •  les acteurs plutôt bons
  •  l'intrigue de TK amusante
  •  la scène où Dani rencontre la psychologue de Lindsay seule à seule

 

Je n'aime pas :

  •  le retour de Jeanette surexposé
  •  la storyline de Matt sans réel enjeu
  •  le cas du jour prévisible et sans intérêt
  •  Drew Powell trop vieux pour son personnage

 

Note : 11 / 20

Une saison deux qui poursuit son chemin de croix, celui d'une série qui fait du remplissage dans l'attente d'un second souffle qui peine à venir. Seuls les comédiens et quelques bonnes idées viennent sauver le show du naufrage, en espérant que la suite saura remettre un peu d'enjeu dans un show qui en manque cruellement.

L'auteur

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