Critique : Pan Am 1.08

Le 15 novembre 2011 à 05:14  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode assez particulier, parfois maladroit mais qui renoue avec le souffle romanesque du début de saison grâce à une Colette omniprésente..
Par sephja

Critique : Pan Am 1.08

~ 7 minutes de lecture
Un épisode assez particulier, parfois maladroit mais qui renoue avec le souffle romanesque du début de saison grâce à une Colette omniprésente..
Par sephja

Escale imprévue 

L'avion de la Pan Am est en route pour Caracas lorsque l'un des passagers est victime des symptômes annonciateurs d'un arrêt cardiaque, obligeant l'avion à se dérouter sur Haïti à cause d'une tempête tropicale qui balaye la Floride. Pendant que Kate se charge du malade, Colette part avec Ted à la recherche d'un docteur depuis l'aéroport de Port au Prince. Seulement, le pays est en proie à des tueries féroces, subissant le régime terrible des tontons macoutes de François Duvalier. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode inégal que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une intrigue romanesque portée par une Karine Vanasse énergique 
  •  un épisode fondateur maladroit mais courageux 
  •  une intrigue avec Kate inégal 
  •  un léger manque de crédibilité

 

 

La french touch 

Evidemment, l'actrice Karine Vanasse n'étant pas française, le titre est à prendre d'une manière humoristique, témoignant peut-être d'un léger chauvinisme de ma part. Vrai moteur de l'épisode, elle va se retrouver en première ligne dans ce voyage dans une île d'Haïti en pleine crise politique, s'imposant par sa maîtrise de la langue locale. Plus qu'une simple francophone, Colette possède cette force de caractère et cette abnégation qui font les grandes héroïnes, confirmant ainsi son besoin de rester insoumise tiré de l'occupation allemande. 

Accompagné par un Ted plutôt bon, elle donne toute sa force à une intrigue un peu mince, mais portée avec une conviction telle qu'on en oublie les nombreuses failles jusqu'à un final furieusement romanesque. Indépendante et hantée par le souvenir de la seconde guerre mondiale, elle incarne un idéal universel qui consiste à penser que tout être humain mérite que l'on se batte pour lui. Et malgré l'aspect prévisible de l'intrigue dans son déroulement, l'épisode explore le vrai symbole de ces avions Pan Am incarnant l'image d'une Amérique florissante dans un monde en proie à de violentes dictatures. 

Certains reprocheront un certain angélisme à la série et un léger manque de crédibilité, mais la qualité du jeu de Karine Vanasse aide beaucoup à rester dans cet épisode singulier, maladroit, mais assez captivant. La preuve que le show peut tenter autre chose que des tableaux touristiques un peu fades, laissant une réalité tragique pénétrer la cabine luxueuse et confortable de l'appareil. La séquence où les gardes armés pénètrent le cockpit est une vraie réussite, surtout par la réaction surprenante dont font preuve les héroïnes du show.

 

Quatre héroïnes qui marquent enfin leur solidarité 

Depuis le début de la saison de Pan Am, les quatre hôtesses de la compagnie avaient profité de nombreuses storylines n'ayant jamais développé leur esprit d'équipe. Avec cette escale en Haïti, les quatre jeunes femmes sortent de leur tâche habituelle de simples hôtesses pour prendre en main l'équipage et gérer les débuts de colère et d'agacement des passagers. Plutôt que de raconter une escale où les quatre héroïnes partent dans des directions différentes, cet épisode montre la force de leur solidarité, seul moyen de garder le contrôle sur des passagers assez énervés. 

Maggie et surtout Laura forment un duo autoritaire et un rempart pour un pilote qui se retrouve avec une pression terrible sur les épaules. L'idée de la piste trop courte pour repartir est un peu artificielle, mais parvient à fonctionner, à l'image de tout cet épisode qui repose sur des bases certes fragiles, mais efficaces. Sans la force de conviction des comédiens et des quatre filles de Pan Am, cette escale n'aurait pas cet enthousiasme dans un dernier acte volontairement théâtral, qui montre la naissance d'un lien fort entre les quatre jeunes femmes. 

Au final, un épisode qui cherche à créer des liens entre l'équipe des hôtesses et celle des pilotes, essayant de générer une unité entre tous ces personnages. Une tentative maladroite qui change la dynamique de la série, posant un format intéressant où un imprévu sort la série de sa routine, construisant une équipe solidaire et qui apparaît comme capable de se montrer à la hauteur de ce type de situation.

 

 

Kate qui sort de son registre habituel 

Pendant que Colette traverse Haïti à la recherche d'un médecin et que Maggie et Laura garde la maîtrise sur des passagers toujours plus en colère, la jeune femme doit s'occuper du patient à l'origine de toute l'intrigue. Le cas de Mr Belson va surtout permettre de faire parler Kate de sa relation avec Lonza et de donner un prolongement au final de l'épisode précédent. Très classique, voire même un peu pauvre, cette intrigue repose essentiellement sur le talent des comédiens, offrant l'occasion de sortir Kelli Garner de ces habituelles histoires d'espionnages. 

Appuyant le côté mélodramatique de l'épisode, cette histoire s'avèrent un peu trop pauvre, s'achevant sur un léger sentiment de déception, l'épisode se montrant assez fragile du point de vue crédibilité. Malgré tout, l'idée de montrer une Kate qui se confie et fait preuve d'une certaine humanité permet de clarifier la nature réelle de ces sentiments envers Niko Lonza. Hélas, cette part de l'intrigue montre aussi le manque de profondeur d'un personnage certes touchant, mais qui ne parvient à imposer son charme, la faute à un excès de compassion.

Au final, une storyline un peu  fade qui sert avant tout à justifier cet épisode impromptu, mais reposant sur des bases trop fragiles pour vraiment convaincre. D'ailleurs, les autres passagers de cet avion manquent aussi cruellement d'originalité, en particulier Miguel qui ne sert finalement qu'à incarner un égoïsme typiquement occidental un peu trop cliché.

 

La difficulté d'être crédible 

Avec cet épisode inattendu, Pan Am tente artificiellement de prendre une dimension supérieure, offrant une intrigue particulièrement romanesque digne en partie du début de saison. Seulement, si l'apparence est séduisante et la reconstitution ambitieuse, l'ensemble manque un peu de crédibilité, le scénario proposant quelques ellipses maladroites. La relation entre Dean et Ted en particulier semble surtout servir à recréer un duo qui s'était beaucoup trop affronté, les scénaristes effectuant ainsi une petite correction sur la relation entre ces deux personnages. 

En conclusion, un épisode doté d'un réel enthousiasme qui sort de la routine habituelle du show et nous offre, grâce à une Karine Vanasse épatante, une histoire particulièrement romanesque. Durant cet escale imprévue, les quatre hôtesses vont faire bloc pour maîtriser leurs passagers alors que la situation semble plus que compromise dans un pays en proie à la dictature sanglante de Duvalier. Pas assez solide sur ces bases, cet épisode fournit un divertissement très agréable, confirmant l'importance de Colette dans l'univers de Pan Am. 

 

J'aime : 

  •  Karine Vanasse qui donne toute son énergie à cet épisode 
  •  une intrigue qui sort de la routine 
  •  un final brillant pour un épisode follement romanesque 

 

Je n'aime pas : 

  •  le concept de départ un peu fragile 
  •  des passagers un peu trop prévisibles 

 

Note : 13 / 20 

Si le point de départ parait singulier et original, c'est avant tout grâce à la force du personnage de Colette que la série va pouvoir trouver toute sa force. Dommage que l'ensemble manque un peu d'épaisseur tant cette escale imprévue en Haïti aurait pu être largement plus convaincante avec des passagers un peu moins prévisibles.   

L'auteur

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